D’ici à 2017, un tiers des aéroports aura introduit la technologie ou évalué la technologie Beacon destiné à faciliter la vie des passagers tant au niveau du traitement des billets que de toute la vie dans les terminaux.
134 milliards d’euros, c’est le montant des investissements réalisés dans les aéroports dont une partie concerne l’informatique et les télécommunications. Parmi les différents projets, la gestion du passager est cité en priorité dans près de 60 % des cas (Enquête réalisée par la SITA après de la majorité des plus grands aéroports dans le monde), devant la sécurité et la gestion des opérations.
Les aéroports vont mettre en œuvre les mêmes technologies que l’ensemble des entreprises ou organisations (cloud, géolocalisation, réseaux Wi-Fi, technologies NFC, étiquette numérique…) mais aussi d’autres qui sont spécifiques et qui tiennent compte des spécificités de leur configuration. La première étant que l’ensemble des passagers sont concentrés dans une zone géographique resserrée.
La SITA conduit des expérimentations de cette technologie depuis le début 2014. Destinée à changer radicalement la gestion des passagers, Beacon (voir présentation ci-dessous) s’appuie sur la technologie Bluetooth pour transmettre un signal continue et transférer les informations pertinentes et contextuelles avec l’ensemble des passagers présents dans l’aérogare et les zones à proximité comme les parkings. Informations qui sont liées à l’endroit où se trouve chaque passager. Des projets pilotes sont actuellement conduits à l’aéroport de Miami en partenariat avec la compagne American Airlines.
Les wearables – telles que les montres intelligentes ou les équipements de type Google Glass – ou les font l’objet d’une attention toute particulière même s’il encore trop tôt pour mesurer leur impact dans l’environnement particulier des aéroports. La SITA mentionne des expérimentations réussies avec la compagnie Virgin Atlantic en 2014 dans l’aéroport de Copenhague. Craig Kreeger a confirmé fin 2014 que sa compagnie s’apprêtait à utiliser les Google Glass. Près d’un aéroport sur cinq devrait conduire des essais techniques ou mettre en place des pilotes d’ici 2017. Le retrait du projet des Google Glass à grande échelle annoncé par Google il y a quelques jours marque une pause mais ne met sans doute pas un arrêt définitif de ces technologies[1]. Le prix (environ 1500 dollars) en limitait une diffusion à grande échelle avec des applications encore assez limitées. « Nous pensons que Google est arrivé à la même conclusion que nous, que les Google Glass ne sont pas prêtes pour une utilisation de masse mais elles ont une fort potentiel dans le secteur du transport aérien » considère Renaud Irminger, Directeur du SITA Lab.
Parmi les autres technologies qui s’installent progressivement dans les aéroports, les kiosques sont de plus en plus présents même si leur utilisation n’est pas toujours simple et efficace (problème d’ergonomie, lecture défaillante des passeports…) et ne résout pas tous les problèmes, notamment en cas de grande affluence. Le stress de nombre de passagers n’est pas toujours compatible avec la notion de libre-service. Quoiqu’il en soit, les kiosques sont omniprésents dans plus de neuf aéroports sur dix. Après un démarrage relativement où un bon nombre de passagers préfèrent qu’un agent prenne en charge les différentes d’enregistrement, l’utilisation se généralise. Selon la SITA, 17 % des aéroports indiquent que la moitié des passagers les utilisent pour leur enregistrement. En 2017, ce chiffre devrait dépasser les 70 %. L’impression des étiquettes à bagages se développent également depuis les kiosques (35 % aujourd’hui, 62 % en 2017). L’aéroport de Melbourne a mis en place un système d’impression au kiosque et de dépôt direct des bagages sans passer par un agent.
L’utilisation du mobile se développe aussi rapidement. Plus de la moitié des aéroports fournissent désormais des informations en continue sur les vols. D’autres informations pourront également être poussées sur le mobile des passagers comme par exemple le temps d’attente moyen pour enregistrer les bagages. L’utilisation de la business intelligence et du big data devrait aussi se développer assez rapidement et permettre de fournir aux passagers des informations sans cesse plus riches et plus précises.
[1] Lire l’article Google Glass : reculer pour mieux sauter, Matthias Berahya-Lazarus a vu juste