Pour sa rentrée des classes du 19 Aout 2013, le président Hollande avait demandé à ses ministres de plancher sur une vision de la France en 2025.

Des devoirs de vacances  que le premier ministre dés sa sortie de réunion a d’emblée commenter positivement en montrant que la politique suivie  par le gouvernement s’inscrivait dans la durée. Pour Jean Marc Ayrault, la nécessité d’analyser et d’anticiper la mondialisation n’aurait pas été menée en 2002 après la réélection de Jacques Chirac , et l’analyse lancée en 2007 par Nicolas Sarkozy n’aurait pas eu de suite, ce qui expliquerait les difficultés économiques actuelles du pays. Cette démarche de communication aura eu au moins l’avantage de donner une perspective aux choix pris par le gouvernement  depuis le début de son quinquennat. Du « grain à moudre » aussi pour les rédactions qui n’ont pas forcément grand chose à critiquer en pleine trêve estivale.

L’écologie  se distingue

A priori, la seule copie des différents ministères, délibérément « hors sujet » s’est avérée être celle du logement sous la responsabilité de Cécile Duflot. Elle mêle réflexions sur  l’écologie et modifications à apporter aux régions. Cette démarche atypique dont une sorte de  synthèse a été publiée par le journal du dimanche  du 18 aout sous le titre  « Lettre au premier Ministre » détonne dans l’ensemble assez cohérent des autres ministères. Ce document cosigné par quatre ministres montre un désir flagrant de présenter une alternative aux perspectives du parti socialiste.

Que retenir des différentes réflexions, certainement issus des cerveaux de nos énarques en place dans les ministères ? « Tracer une perspective jusqu’en 2025 n’a de sens que si nous parvenons à faire comprendre aux Français que les décisions difficiles que nous prenons en début de mandature, contribueront à atteindre la cible ainsi définie» explique en préambule le ministère de l’économie et des finances. »

Nous avions raison, il y a 12 ans déjà

Pour le ministère du redressement productif qui se projette en 2025, «  La France a pris rang sur les marchés les plus dynamiques aujourd’hui et y occupe désormais une place de leader. En choisissant il y a une décennie de concentrer ses efforts sur les segments de croissance future sous la forme de 35 initiatives… Elle a su être au rendez vous du prototypage rapide, de la convergence des réseaux sociaux, de l’hyper connexions des entreprises, des interfaces hommes machines, de la robotique, de la réalité augmentée, du numérique (Big  data, Cloud..) du cobo-management, de l’impression 3D, de l’intelligence artificielle et du Design.. »

L’exercice d’autocongratulation dans la fiction pourra  faire sourire et l’on peut se poser des questions sur la nature exacte du « cobo management ». Faut-il y voir une faute de frappe pour le « bobo management » ?

Ceux qui en 1983 écoutaient religieusement François Mitterrand et Jean Jacques Servan Schreiber lors de la création du centre mondial informatique y verront une certaine continuité  et une sorte d’hommage au visionnaire JJSS: Il  y a trente ans déjà la robotique et l’intelligence artificielle étaient au cœur des promesses de développement d’emploi  d’une France tournée vers l’avenir. Elle le reste trente ans après. Cela suffira t-il a faire revenir les machines et des hommes dans les hangars désertés des friches industrielles ? L’espoir fait vivre et faire rêver est déjà un premier pas.