Le marché de l’IoT devrait atteindre plus de 450 milliards de dollars de revenus annuels à l’horizon 2020, offrant ainsi de nombreuses opportunités pour les fournisseurs de services de télécommunications. Cependant, la compétition sera rude, notamment avec les milliards de dollars déjà investis par les principaux opérateurs des télécommunications, tels que Verizon, Vodafone et Deutsche Telecom, dans les jeux de connectivité, ainsi que dans les services et plateformes IoT. Les petits opérateurs devront ainsi fortement accélérer le rythme pour conserver leur place.

Afin de bénéficier pleinement du potentiel de l’IoT, il est primordial que les opérateurs dépassent le niveau de la simple connectivité de base et réfléchissent à une meilleure façon de progresser et d’apporter plus de valeur. Cela passera par des services en matière de sécurité, d’analyse, de stockage et de courtage de données, des prestations de conseil en affaires ainsi que par l’intégration de systèmes, etc. Ils pourront ainsi drastiquement développer leur expertise dans le domaine de l’IoT.

L’Internet des Objets facilite l’acquisition de données intelligentes (smart data) aux opérateurs. Ils s’appuient désormais sur la visibilité en temps réel offerte, les métadonnées du trafic/réseau disponibles, l’analyse du comportement des utilisateurs, etc. pour la monétisation à l’usage du réseau. Dans le cas de la ville intelligente, par exemple, les services de sécurité, d’éclairage, de stationnement, etc. pourront ainsi être facturés en fonction de leur utilisation. En étendant leurs modèles économiques à de nouveaux devices et à la facturation de services liés à l’IoT, les opérateurs seront en mesure d’alléger leur dépendance à l’égard des programmes de données forfaitaires pour la connectivité Internet. Ils pourront également générer des revenus capitaux et investir davantage dans leurs réseaux pour soutenir l’augmentation constante du trafic.

En matière de connectivité IoT, les fournisseurs de services ont résolument un rôle à jouer !

Niveau connexion, ils sont les seuls à avoir l’expérience nécessaire dans le domaine de la connectivité à grande échelle pour interconnecter des milliards d’appareils avec des moteurs d’analyse et les grands entrepôts de données. Cette couche inclut aussi un réseau de services – tel que la qualité des garanties de services et le programme des prix qui accompagnent l’IoT – de même que la possibilité d’exécuter des moteurs d’analyses dans le réseau pour gérer les flux de données de façon plus effective et accélérer le délai de réponse.

En termes d’accord de niveau de service, tous les équipements et services IoT ne sont pas conçus de façon égale. La bande passante et la priorité du trafic vont varier considérablement, qu’il s’agisse d’urgences médicales à faible bande passante ou de voitures connectées/autonomes à latence ultra faible et exigeant des disponibilité extrêmes, en encore d’appareils de divertissement caractérisés par des exigences de bande passante élevée.

Un service IoT de qualité supérieure est requis pour des applications telles que la robotique, la télémédecine, les capteurs de centrales électriques, ou encore les voitures connectées exigent la plus haute disponibilité. Dans ce contexte, les fournisseurs de services peuvent seulement en estimer le niveau sur ce qu’ils sont en train de mesurer. C’est notamment l’exemple du constructeur BMW qui a privilégié les services de Deutsche Telekom à Vodafone, en comparaison de sa qualité de service.

La gestion de cycle de service. Les fournisseurs de services peuvent profiter de leur capacité à appréhender la gestion du cycle de vie afin d’assurer la sécurité du réseau, le maintien du répertoire des périphériques et le management des droits. Une telle gestion survient souvent longtemps après l’implémentation des appareils et couvre un domaine plus large que celui géré couramment par les autres fournisseurs.

En matière de plateformes IoT, les services online d’Amazon, Microsoft et IBM, ainsi que plus petits fournisseurs de services cloud, font partie de l’écosystème IoT. Ces derniers se connectent à des plateformes de gestion des appareils IoT, telles que celle d’AT&T par exemple, via un portail dédié de l’entreprise, lequel intègre des fournisseurs de services cloud comme extensions virtuelles du label multi-protocole commutant des réseaux privés virtuels offerts aux clients professionnels. Avoir une vue d’ensemble sur cet environnement multi-cloud sera essentiel à la réussite de sa prestation de services.

L’évolutivité des appareils et services IoT accélère d’autant leur commercialisation, et ce souvent au détriment de leur sécurité. De nouveaux réseaux à bande étroite et de Machine-to-Machine sont en cours de déploiement (LTE-M, NB-IoT, LoRa and Sigfox). Cela nécessite une surveillance proactive afin d’assurer une prestation de service de qualité et fournir le réseau et la sécurité de l’appareil.

Afin que les télécoms exploitent avec succès les opportunités offertes par l’Internet des Objets, visibilité et contrôle de l’efficacité des réseaux seront nécessaires. Cela s’amplifiera lorsque l’infrastructure du réseau se déplacera pour supporter les charges de données nouvelles et les modèles de trafic que l’IoT conduira.

Tout en déplaçant le Cloud, en calculant et en traitant la puissance à la périphérie du réseau, il est possible de traiter immédiatement les données, ce qui rend possible un large éventail de services IoT, mais qui complexifie tout autant un réseau qui l’est déjà. Avec les technologies IoT qui s’introduisent de plus en plus dans la société et dans les entreprises, il est préjudiciable pour les opérateurs de ne pas être opérationnel. Avoir une visibilité d’ensemble sur l’environnement réseau est donc essentiel afin que les opérateurs puissent assurer la performance de leurs services IoT et en exploiter pleinement le potentiel offert.

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Daniel Crowe est Directeur Régional France et Europe du Sud de NETSCOUT