Pour Arnaud Rayrole, la fragmentation de ce marché peut s’expliquer par cette forte dose d’innovation mais aussi se comprendre en prenant l’analogie avec le monde des apps dans le mobile où coexistent des milliers de solutions. La consolidation se fera peut-être au niveau de l’infrastructure auquel se connecteront des solutions spécifiques.

Après la mise en réseau de manière transversale et l’agrégation autour d’un processus, les RSE aborde une troisième phase : celle de la productivité qui s’attache avant tout à apporter tout de suite de la valeur à l’utilisateur. Pour le cabinet, un rapprochement entre dynamique transversale, processus et productivité doit s’opérer :

– Les applications sociales améliorant la transversalité dans l’entreprise ont besoin d’être largement utilisées au sein de cette dernière pour tenir leur promesse ;
– Les applications sociales traitant le processus ciblent les acteurs du domaine concerné mais doivent également embarquer rapidement les collaborateurs de l’entreprise pour socialiser le processus ;
– Les applications de productivité s’attachent d’abord à conquérir les collaborateurs un à un ou petit groupe par petit groupe. Sachant que chacun est amené à travailler avec de plus en plus d’acteurs dans l’entreprise et au-delà, la massification devient également la clef du succès.

Dans la mise en œuvre d’un RSE dans l’entreprise, Lecko a passé au tamis de l’analytics les données réelles de fonctionnement dans 26 entreprises représentant plus de 150 000 utilisateurs (130 000 ayant plus d’un an d’anciennneté). De cette recherche, elle a identifié près de 6000 leaders, c’est-à-dire ceux qui sont largement engagés dans l’utilisation des outils et la mise en œuvre de l’ensemble de la palette des outils. Elle a identifié 7 populations en fonction de leur utilisation des RSE.

Conclusion, pour favoriser le succès de mise, il faut parier sur cette population de leaders qui sera largement porteuse d’initiatives, même s’il n’est pas toujours facile de les identifier. « Mais les utilisateurs se révèlent assez rapidement des leaders et, l’expérience le montre, le resteront, conclut Arnaud Rayrole. Ces profils nécessitent d’être recherchés plus que formés. Il faut arriver à les détecter, les révéler. L’effet de mimétisme n’a lieu que si l’environnement intègre l’action de ces précurseurs. C’est là un travail préparatoire indispensable ».