La pandémie a transformé profondément la perception du travail, son organisation et les priorités individuelles. Une nouvelle étude montre à quel point les salariés sont aujourd’hui séduits par le travail hybride. Les RH et les entreprises doivent s’adapter. Les DSI aussi en proposant l’infrastructure adaptée et les outils indispensables.

Selon la nouvelle étude Slack, les salariés français se montrent de plus en plus pressent, incitant fortement les entreprises à adopter le travail hybride et les outils d’une collaboration flexibles.
Elle met en évidence les changements de mentalités opérés après deux ans de crise pandémique.

Trois chiffres parlent d’eux-mêmes :

– 75% des salariés estiment que le travail hybride procure un avantage compétitif aux entreprises.

– 62% des salariés reconnaissent que la journée de travail classique de 9 à 5 n’est plus appropriée

– 31% des répondants sont prêts à changer d’employeur en cas de retour au 100% présentiel, ce chiffre atteint 43% chez les moins de 35 ans.

Un nouveau monde s’est installé

Et l’étude montre que s’il existe toujours des résistances au changement dans certaines entreprises, dans certaines directions et chez certains managers, les changements se sont déjà opérés dans bien des organisations. D’ailleurs, seulement 10% des répondants mis en télétravail durant les confinements se sont vus imposer un retour à plein temps en présentiel en septembre 2021 alors que leurs entreprises pariaient sur une sortie de crise pandémique.

D’une manière générale, le travail hybride semble désormais bien inscrit dans le paysage :

– Quatre grandes entreprises françaises sur cinq (79%) proposent à leurs employés des modalités flexibles de travail à distance.
– Plus d’un employé de bureau sur deux (54%) travaille à distance, au moins partiellement, depuis septembre 2021. La moyenne est de deux jours par semaine, trois dans les grandes entreprises.
– Dans les entreprises de moins de 100 salariés, le télétravail est pratiqué par 42% des salariés, alors que ce chiffre passe à 61% dans les entreprises de 500 salariés et plus.

Cette nouvelle flexibilité du travail – aussi bien en termes de lieu que d’horaires – est devenue un impératif pour conserver les talents. Le phénomène américain du « Great Resign » (la grande démission), qui se traduit par des départs massifs dans les grandes entreprises, s’est étendu à l’Europe. Le passage au travail hybride s’impose pour contrer le phénomène : 56% des salariés affirment que le travail hybride a renforcé leur attachement à leur entreprise.
Et d’une manière générale, les salariés sont plutôt satisfaits de la souplesse désormais par leur entreprise :

Toutefois, cette évolution impose aussi d’ajuster la culture des entreprises. L’étude montre que 48% des employés et 52% des managers se déclarent préoccupés par l’affaiblissement de la culture d’entreprise avec le travail à distance. Puisque le travail hybride n’est plus une option, il faut adapter la culture de l’entreprise à ce nouveau monde en travaillant sur la marque entreprise et sur de nouvelles façons de recréer des dynamiques de groupe.

Les atouts perçus du télétravail

Il est toujours intéressant de comprendre comment les salariés perçoivent les avantages du télétravail. Cela peut aider à comprendre leur attachement au travail hybride et les actions à entreprendre pour imposer une nouvelle culture.
L’étude révèle les cinq principaux avantages perçus par les employés en télétravail :

+ l’absence de trajets domicile/travail est citée par 45% des répondants,
+ un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour 39% des répondants,
+ une plus grande flexibilité en matière de lieu et d’horaire de travail pour 35% des répondants,
+ plus d’indépendance et d’autonomie dans leur travail pour 27% des répondants,
+ une augmentation de leur productivité personnelle pour 23% des répondants.

Les outils numériques de ce nouveau monde

Bien évidemment, cette étude OpinionWay commanditée par Slack ne pouvait pas se passer de quelques questions sur l’adoption des outils collaboratifs, leur rôle dans ces nouveaux modes de travail hybride et l’évolution des usages après deux ans de pandémie.
Sans surprise, les trois grandes catégories d’outils qui ressortent gagnants sont les applications de visioconférence (Zoom, Teams, Google Meet, etc.), les outils de messageries instantanées (WhatsApp, SMS, Hangouts, …), et les outils de gestion de documents collaboratifs (Office 365, Google Workspace, Dropbox, Box, Notion…).

Bien sûr, Slack s’autocongratule de constater que « l’adoption des plateformes de messagerie par canaux continue de progresser, avec un salarié sur quatre en France (27%) qui l’utilise aujourd’hui. Ces dernières sont principalement utilisées par les jeunes (41% des moins de 35 ans) et les cadres (43%) ». Néanmoins, dans le détail, ces plateformes (dont Slack se veut le leader) restent peu adoptées : 46% des répondants ne l’utilisent pas et 27% n’ont pas ou peu augmenté leur utilisation d’un tel outil après 18 mois de crise.

Bien sûr, les habitudes sont bien ancrées et difficiles à changer. Pour preuve, l’email reste l’outil informatique le plus utilisé.

Les plateformes comme Slack n’arrivent qu’en cinquième position, avec seulement 8%. Et dans le détail des usages, on constate aussi que ces plateformes sont finalement peu ancrées dans les mœurs et que leurs bénéfices demeurent assez mal perçus.

Et ceci explique aussi sans doute en partie pourquoi en moyenne, les employés ont toujours la sensation d’avoir passé 5 heures dans la semaine en réunions inutiles !

Cette étude vient donc une nouvelle fois éclairer l’impact de la pandémie sur la conception du travail chez les salariés. Elle confirme que le monde du travail a bien changé, que les usages numériques ont évolué mais aussi que les entreprises vont devoir pas uniquement transformer leurs processus, leurs politiques RH mais également leur culture…