Les objets connectés, sujet au cœur des innovations présentées au CES de Las Vegas, ont incontestablement le vent en poupe, comme en témoigne également la multitude d’articles consacrés au sujet dans la presse, essentiellement à destination du grand public. Les entreprises, quant à elles, sont nombreuses à vouloir s’y intéresser, mais manquent le plus souvent des clés pour mener à bien leur projet.
Quelles sont les bonnes questions à se poser avant de se lancer dans la conception d’objets connectés ? Et quelles sont les solutions pour y répondre ?
Les objets connectés sont à la mode. On les voit partout, et, bien qu’ils ne fassent pas encore intégralement partie de notre quotidien, ils sont omniprésents dans les médias qui nous laissent entrevoir l’étendue des possibilités qu’ils nous offriront demain. Le domaine de la domotique, par exemple, est souvent mis en avant : pouvoir piloter à distance les lampes, les volets ou les appareils ménagers nous simplifiera la vie, car c’est la connexion des petits objets qui va vraiment changer notre écosystème.
Du côté des entreprises, en revanche, c’est une révolution moins médiatique mais tout aussi profonde qui se profile, à mesure que ces dernières commencent à entrevoir tout le potentiel qu’elles pourraient tirer de ces technologies : qu’il s’agisse d’optimiser l’utilisation de matériels, de faire des économies d’énergie ou de faire remonter des indicateurs de gestion, les possibilités qui s’offrent à elles sont, là aussi, infinies. De nombreuses entreprises s’intéressent donc de près à ce domaine sans vraiment savoir comment s’y prendre. Car concevoir un objet connecté n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît : avant de se lancer, une réflexion de fond sur son utilisation finale et par conséquent sur la technologie la plus adéquate à utiliser est nécessaire.
A chaque type d’objet connecté ses applications
A l’heure actuelle, il se distingue trois types d’objets connectés qui possèdent chacun leurs propres avantages et inconvénients, déterminant les champs d’application qui leur sont ouverts.
La première catégorie regroupe les objets qui gravitent autour du smartphone, avec lequel ils peuvent dialoguer directement par Bluetooth Low Energy (BLE), Wifi Ad-hoc, ultrason ou lumière, sans être nécessairement reliés à Internet. Ce type de communication se caractérise par une connexion de courte portée, idéale par exemple pour un usage au sein d’un espace délimité, maison ou bureau, même si des applications en extérieur sont parfaitement envisageables, à condition que les deux appareils soient portés par l’utilisateur. Toutefois, le développement de ces objets se heurte pour le moment à certaines limites, essentiellement d’ordre technique, le plus évident étant les problèmes de compatibilité qui peuvent survenir d’un système d’exploitation à l’autre. Chaque mode de communication possède également ses propres limites, qu’il faut peser avant d’opter pour l’une, ou l’autre.
Par exemple, si la technologie BLE est sans aucun doute la nouvelle norme Bluetooth d’avenir, elle n’est pas encore déployée sur tous les smartphones. Quant à l’ultrason et à la lumière, le débit est encore plutôt faible, et parfois même unidirectionnel. Le plus simple dans ce cas reste donc d’opter pour un dialogue par WIFI entre l’objet et le smartphone, la problématique résidant alors davantage dans la mauvaise expérience utilisateur : en effet, l’utilisation de cette technologie au sein de son logement, par exemple, implique le plus souvent une bascule de la connexion entre l’objet et la box, c’est-à-dire que le smartphone ne peut se connecter aux deux en même temps, et qu’il faut donc se déconnecter de l’un pour accéder à l’autre.
Pour un usage domestique, la connexion des objets directement avec la box Internet présente par conséquent des atouts très intéressants car elle permet de profiter des avantages du Wi-Fi tout en évitant la bascule de connexion précédemment évoquée. Il est même possible, dans le cas d’une mise offline de la box, de maintenir une communication locale si besoin. Deux éléments sont toutefois à prendre en compte dans le choix de cette solution : le premier est de garder en tête que même si l’utilisateur est chez lui, la communication avec l’objet situé à quelques mètres se fait via un serveur extérieur (application smartphone ou navigateur). Le second réside dans la nécessaire simplification du paramétrage de la connexion afin de la rendre accessible pour l’utilisateur final.
La troisième possibilité qui s’offre aux concepteurs est d’opter pour une connexion via un opérateur, qui permet de s’affranchir des coûts d’infrastructure ou d’équipement mobile. Dans ce cas, il faudra anticiper les questions de gestion de cartes sim et/ou d’abonnements ainsi que de la consommation data, sans oublier de s’assurer que la couverture de l’opérateur est disponible dans les zones de déploiement prévu. Il s’agit cependant d’une option très intéressante lorsque l’on souhaite couvrir des distances plus grandes.
La conception, un processus complexe
Si la plupart des entreprises arrivent avec une idée très précise des fonctionnalités qu’ils souhaitent pour leur objet, c’est-à-dire toute la partie software (logiciel), elles négligent le plus souvent l’aspect très concret lié au hardware (matériel). En effet, si la réalisation d’un prototype peut être relativement rapide, elle n’est qu’un premier pas dans l’aboutissement du projet. Pour la seule partie hardware, il faut également prendre en compte les délais de construction, de certification, les questions de normes et le temps de production sans compter les coûts de stockage et de gestion de l’obsolescence sur le plus long terme.
On ne saurait donc trop conseiller aux entreprises de veiller soigneusement à répondre à toutes ces questions dans la conception de leur produit. Car, si le développement des objets connectés n’en est qu’à ses débuts, le potentiel B2C, mais également B2B est impressionnant, et les opportunités, encore nombreuses, pour peu que l’on prenne en compte tous les paramètres nécessaires à l’aboutissement de son projet.