IBM 36/36, AS/400, systèmes iSeries, Power i : 40 ans de mini-informatique. Etat des lieux d’un parc de systèmes bien vivants.

Les serveurs IBM i figurant parmi les dernières générations de systèmes propriétaires et ont été peu à peu remplacés par des serveurs Unix, puis Linux puis Windows. Mais ils n’ont pas dit leur dernier mot et ne veulent pas disparaitre. Tout simplement parce qu’ils offrent des avantages méconnus mais bien réels. D’abord le coût. La comparaison n’est pas aisée car il faut mettre en regard un système complet incluant la maintenance matérielle et un assemblage de différents éléments matériels et logiciels. Mais au final, le fameux TCO (coût total de possession) sur trois ans tourne à l’avantage de l’IBM i : 480 000 dollars contre plus de 860 000 dollars pour un serveur Windows et 1,1 M$ pour un serveur Linux si l’on en croit l’étude réalisée par le cabinet ITG (New ITG Report Is Reinforcement For The IBM i Advocate).

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Evidemment, lorsqu’on approche de la console et que l’on découvre un bon vieil écran ambre en mode caractère, cela ne donne pas une impression de modernité. D’abord, on a rarement besoin de l’utiliser, le système tourne tout seul. Ensuite, IBM propose d’autres moyens de s’interfacer avec le système grâce à des API (RPG Open Acess API ou une API de type REST) donnant la possibilité de connecter des applications Web ou mobiles. Ce qui n’empêche pas, si l’on en juge par l’enquête réalisée par la société HelpSystems (voir ci-dessous) que les applications en mode caractère sont encore monnaie courante.

Certes l’IBM i est une machine propriétaire mais c’est là une des causes de sa robustesse. Par ailleurs, il est possible de faire tourner des logiciels open source pour le serveur Web Apache, la base de données MySQL ou le serveur Node.js. Côté sécurité, l’IBM i n’a franchement rien à envier aux systèmes Windows. Il n’existerait pas à ce jour de cas documenté de malware ayant infecté un IBM i. Lorsqu’un système IBM i est correctement configuré, aucun utilisateur ou aucune application non autorisé ne peut accéder aux données pour lesquelles il n’a pas d’autorisation.

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Etat des lieux du parc des IBM i

20 IBM i 6Selon une enquête réalisée par la société HelpSystems intitulée 2015 IBM i Marketplace Survey Results, la majorité grande des entreprises utilisent moins de 5 systèmes (serveurs plutôt utilisés par des PME) sur lesquelles tournent en général moins de 5 partitions (équivalent de machines virtuelles). Les configurations ont été mises à jour puisque près de 60 % des systèmes fonctionnent sur des processeurs Power 7 et un peu plus de 60 % font tourner le système d’exploitation 7.1. Les entreprises utilisatrices ne font tourner que le système d’exploitation ad hoc et peu utilisent Linux alors que cette capacité est offerte. Les IBM sont dans trois cas sur quatre exploités en interne sans aide extérieure répondant à la réputation d’un ordinateur qui tourne tout seul. Mieux, une entreprise sur trois ne possède même pas en interne de personne dédiée à son exploitation. Ce qui n’empêche pas une entreprise sur deux d’être préoccupée, sans doute à juste titre, des compétences dans cet environnement informatique.

Une enquête qui montre que cette machine n’est pas à terme condamnée. D’ailleurs, près de 9 décideurs interrogés sur 10 n’a pas de plan concret de quitter l’environnement IBM i. Pour ceux qui y penseraient, Windows vient largement en tête comme environnement de remplacement devant Linux et Unix.

Ma mère avait gardé une bonne vieille machine à laver le linge Lincoln pendant plusieurs décennies. Son apparence massive et sa facture donnaient une impression non démentie de robustesse. Bien sûr, elle ne devait offrir que deux ou trois programmes (court et long). Mais quel lave-linge d’aujourd’hui pourrait prétendre à une telle longévité ?