Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas d’entreprises trop petites ou trop grandes pour tirer profit du Software-Defined Wan (SD-WAN). Pourtant, une étude* récente met en avant la frilosité des entreprises françaises à son adoption. En effet, il ressort que seules 4,2 % d’entre elles déclarent les projets SD-WAN comme une priorité en 2017 contre 11,2 % dans le reste de l’Europe. Or, le seul prérequis à son adoption est que l’organisation soit dotée de bureaux distants connectés à un réseau étendu (WAN) ; tous les WAN n’étant pas identiques, certaines organisations auront besoin d’une aide extérieure pour oser sauter le pas du haut débit.
Ces chiffres n’ont rien de surprenant. Les politiques de changements sont toujours longues et difficiles à mettre en place dans les organisations et d’autant plus complexes lorsque cela touche aux infrastructures réseau. Ainsi, les entreprises qui comprennent une dizaine de localisations, soit avec un WAN de taille réduite, relèveront plus facilement le défi du SD-WAN parce qu’elles pourront le faire le plus souvent avec l’équipe d’administrateurs réseau en place. A l’inverse, pour les organisations plus grandes et décentralisées, la gestion de l’ensemble des fournisseurs de haut débit nécessaires à ce déploiement est plus complexe ; le coût d’un tel projet peut même s’avérer rédhibitoire.
Toutefois, elles ne doivent pas pour autant s’arrêter à cette barrière car cet investissement sera vite pondéré dans les mois suivants. Selon l’analyste américain Zeus Kerravala, pour une chaîne de 500 magasins par exemple, le prix d’un réseau MPLS est de l’ordre de 300 $ par megaoctet (Mo) et par mois, alors qu’avec le haut débit, cela couterait 1 à 2 $. Les entreprises pourront donc économiser des centaines d’euros par mois et par site pour des connexions à haut débit. Avec une moyenne traditionnellement de 300 $ mensuel par connexion, cela représente une économie de 150 000 $ par an. Le haut débit est donc assurément rentable, et le problème se situe à un autre niveau.
Par ailleurs, la plupart des opérateurs MPLS importants ont une empreinte nationale, alors que celle des opérateurs de haut-débit tende à être régionale. Or, lorsque qu’une entreprise passe d’un réseau traditionnel à un haut débit, elle choisit deux, voire trois connexions différentes. De plus, le SD-WAN peut centraliser ces connexions multiples en une seule, ce qui permet aux organisations avec seulement peu de bureaux distants, de gérer plus facilement les relations avec quelques fournisseurs. En revanche, si une entreprise possède des centaines de sites, cela peut engendrer une hausse des coûts, au détriment des bénéfices du SD-WAN.
Un problème qui peut trouver sa solution dans le recours à l’infogérance. Ce service défini comme le résultat d’une intégration d’un ensemble de services élémentaires, visant à confier à un prestataire informatique tout ou partie du système d’information, permet aux grandes entreprises d’obtenir facilement toute l’aide nécessaire. Nous avons d’ailleurs pu constater, depuis quelques années, une augmentation sensible du nombre des fournisseurs de SD-WAN, qui peuvent par ailleurs offrir à leurs clients un niveau plus élevé de valeur ajoutée ; cette technologie requiert notamment un audit d’application et une analyse du site avant de décider quel type de service réseau doit être utilisé dans chaque lieu.
Finalement, l’infogérance se présente comme la solution adaptée pour les entreprises avec un nombre de bureaux distants conséquent et qui souhaitent adopter le SD-WAN, mais s’inquiètent de la difficulté à trouver et maintenir une relation avec dix, vingt ou trente fournisseurs de haut débit. Ils profiteront ainsi de tous les avantages financiers de la technologie sans souffrir des risques qui y sont associés. Il n’y a donc plus d’excuse possible pour en repousser l’adoption !
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Maurice Abécassis est Director of Sales Service Provider EMEA, chez Silver Peak