La rumeur courrait depuis quelques semaines… Microsoft préparait bien une nouvelle version de Bing s’appuyant les technologies IA d’Open AI. L’éditeur l’a dévoilé hier soir. Et mélanger ChatGPT et la recherche s’annonce très prometteur. Mais le déploiement de cette nouvelle version va être très progressif.

« La course démarre » aujourd’hui (The race starts today). Satya Nadella aura d’une phrase résumé la succession d’annonces et évènements de ces derniers jours. La folie « ChatGPT » s’est emparée du WEB et les acteurs des moteurs de recherche doivent s’adapter au plus vite. Microsoft et Google sont sur les starting-blocks.

Et Microsoft aura effectivement réussi à prendre les devants sur Google qui doit, lui aussi, dévoiler dans quelques heures comment l’IA va s’infiltrer dans son moteur de recherche. La firme de Redmond a dévoilé hier la nouvelle version de Bing dopée aux pouvoirs linguistiques de ChatGPT. Même si pour en profiter, il faut pour le moment entrer dans le jeu marketing de Microsoft et s’inscrire à une liste d’attente.

De l’IA dans Bing

Contrairement à la rumeur, Microsoft n’utilise ni directement ChatGPT ni le modèle GPT-4 d’OpenAI. L’éditeur s’est appuyé sur ces technologies pour bâtir ses propres modèles spécialement entraînés pour les contextes de la recherche. Des modèles connus sous le nom de « Prometheus » et qui sont le fruit d’un effort commun entre OpenAI et Microsoft Research.

« Nous voyons cette introduction de l’IA dans la recherche comme l’idée d’un Copilote pour explorer le Web. Nous pensons que l’IA introduit une nouvelle génération de moteur de recherche. Et nous allons réinventer le Web et la recherche » explique Yousef.

Dans les faits, l’introduction de l’IA dans Bing change plusieurs choses :

– D’abord, Microsoft affirme que les occurrences remontées sont encore plus pertinentes qu’avant.

– Ensuite, non seulement le nouveau Bing vous donne une liste d’occurrences mais il vous présente en parallèle une sorte de résumé intelligent de ce qu’il a glané en explorant justement pour vous ces liens. Dit autrement, il vous mâche le travail tout en vous indiquant la source de chaque information de sorte que vous puissiez approfondir le sujet.

– Enfin, le nouveau Bing dispose d’un mode conversationnel qui permet de poursuivre la recherche dans un échange avec l’IA. On peut ainsi demander à l’IA d’explorer une piste, de retrier les résultats selon des critères que l’on entrevoie, d’aller chercher des infos complémentaires tout en restant dans le contexte de la discussion, de filtrer les réponses selon un axe donner, etc.

Un dernier et quatrième point marque la différence entre le Bing avec et sans IA. Le nouveau Bing peut générer du contenu, créer pour vous. Typiquement, vous pouvez lui demander de vous faire un résumé du document PDF affiché, de générer un email à partir des éléments de votre discussion, de générer un post pour les réseaux sociaux dans différentes langues, de mettre en image un texte, etc.

Un premier pas

Il faudra pouvoir tester vraiment pour se faire une idée du pouvoir conversationnel et créatif du nouveau Bing. Microsoft prétend qu’il en fait autant que ChatGPT, et même plus puisqu’il est connecté au Web et à l’actualité, ce que n’est pas ChatGPT.

« J’ai le sentiment que nous attendons cela depuis 20 ans (et l’arrivée des premiers moteurs de recherche du Web). Je pense que c’est le début d’une nouvelle ère… Je suis impatient de travailler avec Microsoft et de m’assurer que cette technologie est déployée en toute sécurité » explique au passage Sam Altman, CEO d’OpenAI qui participait à la conférence.

La sécurité… C’est évidemment l’un des éléments qui justifient l’approche très précautionneuse de Microsoft. Pour profiter du nouveau Bing et de l’IA conversationnelle, il faut s’inscrire sur une liste d’attente. Et vous n’aurez droit qu’à un nombre limité de requêtes dans un premier temps.

Microsoft assure avoir mis différentes sécurités (et IA) en œuvre pour éviter les dérives et les biais. Mais l’éditeur compte sur le retour des premiers utilisateurs pour contrôler et intensifier ses mécanismes de surveillance de son IA. Mais également mieux comprendre les cas typiques où l’IA se trompe et fait des erreurs, car – Microsoft ne le nie pas – elle en fait. Et surtout, cette IA, qui se veut un copilote de vos explorations Web et de vos interrogations quotidiennes, ne doit pas empêcher l’utilisateur de faire preuve de bon sens et de sens critique. Microsoft affirme avoir conçu ce nouveau Bing pour qu’il soit le plus transparent possible avec la possibilité de savoir d’où provient l’information. Dit autrement, c’est à l’utilisateur d’évaluer par lui-même la pertinence des propos de l’IA.

Microsoft en profite pour imposer Bing et Edge

Chez Microsoft, le Marketing n’est jamais bien loin. Il faut s’inscrire sur une liste d’attente pour bénéficier du nouveau Bing. Mais priorité sera donnée à ceux qui auront installé Bing comme moteur par défaut. Et qui utiliseront Edge.
Car parallèlement à Bing, Microsoft lance une nouvelle version de son navigateur qui embarque elle aussi l’intelligence Bing dans un nouveau volet dédié pour mieux profiter notamment du mode conversationnel et des fonctionnalités créatives du moteur.
Microsoft promet que dans quelques semaines des millions d’utilisateurs bénéficieront de la nouvelle IA Bing (sans liste d’attente) et que les fonctionnalités Edge seront étendues aux autres navigateurs.
En attendant, si vous voulez rapidement découvrir comment l’IA va transformer votre quotidien, il faudra adopter Bing et Edge. Ou continuer d’utiliser ChatGPT et attendre voir – dès ce soir – ce que Google va proposer.