La supervision des systèmes est au cœur du métier de la DSI car d’elle dépend l’efficacité opérationnelle, la continuité d’activité et l’optimisation des coûts. Et l’IA y joue aujourd’hui un rôle croissant transformant l’approche de la supervision et le quotidien des administrateurs…

C’est certainement le mot clé – ou plutôt l’acronyme tendance – de l’année : IA. Deux lettres au cœur des débats, des enjeux et de bien des questions dans de nombreux secteurs. Penchons nous donc sur les sujets concrets actuels – et sans doute futurs – au cœur des préoccupations des directions informatiques et des acteurs de l’écosystème.

Quel sera le rôle de l’IA dans le quotidien des administrateurs?

L’IA a fait une entrée massive dans le débat public en 2023, avec ChatGPT, Bard, etc. Les perspectives ouvertes par l’innovation sont certes nuancées par les menaces qu’elle fait planer sur l’emploi. Mais il faut reconnaître que le quotidien des administrateurs évolue naturellement lorsque certaines solutions utilisent l’IA dans le domaine de l’automatisation ou pour des prévisions avancées. Pour autant, avant de prendre en charge le travail d’un administrateur informatique expérimenté, l’IA devra encore mûrir pendant quelques générations.

Mais si l’IA parvient à automatiser les tâches standards, ou à les simplifier suffisamment pour qu’elles soient confiées à des collaborateurs moins formés, elle libèrera un temps précieux que les experts les mieux formés pourront alors consacrer à des actions à plus forte valeur ajoutée, comme la planification et l’optimisation de ressources. En soi, ce serait déjà une avancée majeure pour n’importe quel administrateur. Toutefois, l’IA n’est pas forcément nécessaire pour y parvenir, ce qui nous amène à une première tendance de la gestion informatique pour 2024.

Soulager les professionnels

Contraints par les exigences qui ne cessent de croitre, les administrateurs manquent de temps – autant qu’ils manquent de moyen. La réponse passe par une surveillance complète de l’ensemble des équipements qui épargne à l’administrateur de nombreux contrôles et l’informe souvent de dysfonctionnements avant qu’ils ne se produisent. Il peut ainsi prendre des mesures préventives en amont et éviter une recherche des causes et un dépannage coûteux, à condition de respecter quelques conditions préalables :

* Rationnaliser : Selon le Gartner, de nombreuses entreprises utilisent au moins 15 outils de surveillance différents. Cette multiplication d’outils finit par alourdir la tâche au lieu de la simplifier. D’où l’intérêt de se tourner vers des solutions spécialisées, capables de remplacer deux ou trois outils existants et de réduire d’autant les coûts.

* Automatiser les tâches de routine : Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’IA n’est pas forcément nécessaire ici. La possibilité de déclencher un script ou de redémarrer un appareil suffit dans la plupart des cas. S’il existe en outre des routines d’escalade et la possibilité d’intégrer la solution de surveillance avec des systèmes tiers par exemple des outils de tickets IT, de nombreuses tâches peuvent être largement automatisées, ce qui permet d’une part d’obtenir des réactions plus rapides et d’autre part de soulager les équipes.

* Simplifier : Enfin, le fait qu’une solution de surveillance soit facile à utiliser et ne nécessite pas de script représente souvent la meilleure aide possible. Ainsi, même les collaborateurs moins bien formés peuvent intégrer des appareils et des applications dans la surveillance et la configurer en fonction de leurs environnements et de leurs besoins, laissant aux spécialistes le soin de se concentrer sur des tâches plus pointues.

Efficacité énergétique

L’explosion du prix de l’énergie et le réchauffement climatique ont fait de la gestion responsable de l’énergie un des enjeux les plus importants en entreprise. Les informations remontées sur la consommation énergétique individuelle des équipements et des applications, la mesure et la gestion des températures, ou bien encore la virtualisation ou la migration vers le cloud, rendent possible une gestion efficace de l’énergie à travers une solution de supervision. Pour garantir la pertinence de ces données, elle doit pouvoir prendre aussi bien en charge la surveillance des onduleurs et de la consommation électrique des appareils que les capteurs environnementaux, l’état du bâtiment et bien sûr de l’ensemble de l’informatique, du Cloud au réseau et à l’infrastructure.

Digitalisation et surveillance

De nombreux domaines tels que les structures médicales, les environnements de production ou les bâtiments sont de plus en plus digitalisés au travers d’IoT qui génèrent des données transmises à l’informatique. Une nouvelle mission tombe alors souvent dans le giron des responsabilités confiées aux équipes ITOps : parvenir à récupérer les données issues de sources initialement éloignées de l’informatique, transportées via des réseaux initialement isolés et finalement transférées vers le cloud ou l’informatique locale pour y être traitées. Pour les spécialistes informatiques, cela engendre de nouvelles exigences en termes de sécurité et de mise en œuvre de nouveaux protocoles et de nouvelles méthodes exploitées par des solutions de supervision transversales qui surveillent aussi bien l’environnement informatique « traditionnel » (réseau, infrastructure, Cloud, Edge) que les protocoles plus spécialisés (DICOM, HL7, MQTT, Modbus, OPC UA) tout en restant faciles à utiliser avec des options de simplification et d’automatisation appropriées.

Sécurité

Des mesures de sécurité toujours plus complexes sont mises en œuvre pour faire face aux nouvelles attaques et aux logiciels malveillants toujours plus sophistiqués qui apparaissent tous les jours. Le mot d’ordre actuel, « Zero Trust », désigne le concept qui part du principe que des contrôles sont nécessaires en permanence et à tous les niveaux. Là encore, la supervision offre plus que la simple surveillance des appareils et des systèmes selon des paramètres définis en détectant des comportements inhabituels pour signaler toute activité suspecte au sein du réseau ou de l’infrastructure. Si l’outil de surveillance prend également en charge des protocoles tels que SNMP, Modbus et MQTT ainsi que l’intégration d’appareils et de systèmes via l’API, il devient possible d’intégrer des systèmes de sécurité physiques tels que des caméras de sécurité ou des systèmes de fermeture de porte dans la surveillance centrale et d’ajouter ainsi un niveau supplémentaire à la sécurité globale.
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Par Fabien Pereira Vaz, Technical Sales Manager EMEA chez Paessler AG

 

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