L’entreprise toulousaine pionnière de la connectivité de l’IIoT vient d’être placée en redressement judiciaire mais espère trouver un repreneur industriel, sa technologie restant indispensable à certains équipements.
Il n’y a pas si longtemps, Sigfox et son concurrent LoRa étaient perçus comme les futurs grands gagnants de la révolution IoT.
Mais c’était avant la crise pandémique, avant l’arrivée de la 5G, avant l’expansion du Edge Computing.
Reçu sur le plateau de l’invité de la semaine il y a deux ans, juste avant le déclenchement des premiers confinements, le DG de SigFox à l’époque, Patrick Cason, nous expliquait que son entreprise avait mis au point une « technologie Télécom radicalement différente où l’intelligence était dans le réseau lui-même ». Pensée pour les besoins très particuliers d’objets connectés industriels ayant besoin de transmettre des données minimales à un coût très faible, elle se démarque par une consommation énergétique extrêmement faible (afin de disposer de 5 à 8 ans d’autonomie par exemple !).
Criblée de dettes, la société toulousaine a souffert de la conjoncture Covid au point d’être placée cette semaine en redressement judiciaire. Le tribunal de commerce de Toulouse lui donne six mois pour dénicher un acquéreur. La société emploie 300 personnes dans le monde dont environ 250 en France. L’entreprise avait multiplié les levées de fonds entre 2009 et 2016 bénéficiant au total d’un financement de 280 millions d’euros. Mais son activité n’a jamais vraiment décollé et l’entreprise n’a jamais été rentable. Se rendant compte qu’elle faisait plus d’argent en accompagnement de ses gros clients industriels qu’en abonnement à son réseau, elle a tenté de faire évoluer son modèle en revendant son réseau (ce qu’elle a réussi en Allemagne mais pas ailleurs), en basculant son infrastructure dans le cloud (celui de Google en l’occurrence), en se réorganisant. Mais tout cela ne lui a pas permis de survivre à la crise pandémique.