Surfant sur les turbulences rencontrées par Twitter ces derniers mois, Meta lance aujourd’hui un concurrent. Mais ce dernier ne sera pas tout de suite disponible en Europe, RGPD oblige.

Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, la célèbre plateforme de microblogging connaît des temps difficiles et a perdu un peu de son aura. De nombreux concurrents ont essayé de profiter de la situation pour se faire un nom. Plurk, Mastodon, Aether, Bluesky, Countersocial, Post, Hive Social, Cohost, Gab, Medium, Substack Notes… Ils sont pléthores mais aucune de ces alternatives n’a réellement réussi à entamer les parts de marché de Twitter.

Aujourd’hui, c’est au tour de Meta (la maison mère de Facebook) de tenter sa chance. L’éditeur lance Threads, une plateforme de microblogging conçue et gérée par les équipes d’Instagram.

Tirant les conséquences des échecs des autres alternatives, Meta a soigné la sortie de son nouveau bébé avec beaucoup de buzz médiatique mais surtout en pré-invitant une multitude de célébrités et d’influenceurs sur sa plateforme (en s’aidant de ses vedettes Instagram notamment) pour qu’ils fournissent vite du contenu.

2 millions en 2 heures

Effet de curiosité ou simple phénomène viral lié à ses influenceurs, le service Threads a dépassé les 2 millions d’utilisateurs inscrits en 2 heures seulement !

Un joli score mais le plus dur reste à venir : conserver cette dynamique pour assurer la présence d’un contenu toujours plus dense et varié. Car le soufflé peut très vite retomber.

D’autant que Threads démarre avec un handicap de poids : l’application n’est pas disponible en Europe pour l’instant ! Meta s’y est pris trop tard pour obtenir une approbation de la CNIL Irlandaise (le siège social européen de Meta est en Irlande) et a préféré ne pas s’exposer à de nouvelles amendes.

Rappelons qu’en mai dernier Meta a été condamné à une amende record de 1,2 milliard d’euros par le régulateur irlandais pour non-respect du RGPD et sommé d’interrompre tout transfert de données européennes vers les USA.

Par ailleurs, cette semaine, la Cour de justice européenne (CJUE) a débouté Meta qui essayait d’échapper à une amende du régulateur allemand de la concurrence. Contrairement à ce que prétendait Meta, la CJUE a estimé que les régulateurs de la concurrence peuvent intenter des procédures autour du RGPD au même titre que les autorités administratives de contrôle (comme la CNIL en France). Meta va donc là encore devoir payer.

Logique qu’avec toutes ces amendes, la firme se montre aujourd’hui un peu plus prudente sur sa récolte et ses usages des données privées européennes. Reste une question, Threads peut-il s’imposer dans le monde sans l’Europe ?

 

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