Les nouvelles technologies informatiques transforment les services financiers en profondeur. Du point de vue du consommateur, l’évolution est limpide et sans accroc : nous pouvons consulter nos relevés bancaires en ligne, faire des opérations de tous types, pouvoir bénéficier d’un prêt, y compris sur notre mobile et sans délai L’accès à l’information devient désormais instantané. Mais de l’autre côté de la barrière, les équipes informatiques des banques ont de multiples enjeux à gérer.
Le premier, et le plus général, au-delà de la digitalisation des services, est celui de l’accès aux données depuis n’importe périphérique. De tels services supposent une profonde transformation des infrastructures informatiques. Les données doivent être convertibles sous un format unique et accessible. Outre la réponse aux attentes de la clientèle, une telle organisation permet également d’interagir avec le client en temps réel. En analysant son profil et ses besoins, la banque peut proposer des offres pertinentes au client et résoudre les soucis en quelques instants.
Le second aspect, qui explique partiellement la frilosité des services financiers à développer leur infrastructure digitale, est celui de la cybersécurité. Le rapport PwC sur la sécurité des données est explicite : les échanges de données, l’évolution rapide des technologies et l’usage des téléphones mobiles par les clients sont trois des cinq défis majeurs pour la sécurité des services bancaires. Si le secteur n’investit pas encore suffisamment pour se prémunir des risques, la situation est tout de même en phase de changement : les dépenses de cybersécurité ont augmenté de 14% en 2015, et de nombreuses initiatives sont mises en œuvre, notamment en matière de sécurisation sur le cloud. Cette meilleure prise en compte de la problématique sécuritaire a entrainé une diminution des pertes liées aux cyber-attaques de 12%. D’ici 2020, une grande banque française a annoncé qu’elle va consacrer 5% de son budget informatique pour la sécurité de ses clients, soit 1,5 milliard d’euros, contre 2 à 3% en moyenne en France pour le secteur.
Le troisième aspect à prendre en considération est celui de la réglementation qui impose aux établissements financiers d’exercer un contrôle permanent sur leurs données, où qu’elles soient situées. Les établissements financiers doivent également s’assurer que leurs fournisseurs de services informatiques ne les enferment pas au nom du respect de la loi. L’évolution de la régulation européenne, la problématique GDPR (General Data Protection Regulation) et le Privacy Shield risque d’ajouter des exigences légales s’appliquant aux services financiers.
Le dernier aspect est celui de la gestion des données, dont le volume croît exponentiellement. Les acteurs concernés éprouvent des difficultés à y faire face. Cependant, l’analyse de ces données permet d’améliorer l’interaction avec le client ainsi que le temps et la qualité des décisions. L’exploitation des données suppose une stratégie de gestion de données pour que ces dernières soient utilisables et accessibles. De façon très pragmatique, l’infrastructure doit aussi être capable de supporter un flux de données croissant sans que cela n’entraine une augmentation des temps de réponse incompatible avec la qualité des services.
Au final, ces différents enjeux ne doivent pas empêcher les services financiers d’opérer leur métamorphose. L’industrie des services informatiques innove sans cesse afin de proposer de nouvelles solutions répondant aux nécessités sécuritaires et légales, tout en rendant les données accessibles à leurs destinataires. Une utilisation judicieuse de ces technologies permet donc de se prémunir contre les risques tout en améliorant l’expérience client de l’utilisateur final et en fournissant des données analysables aux entreprises.
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Jean-François Marie est Directeur Produit, Solutions et Alliances, NetApp EMEA