Après avoir fêté ses 40 années d’existence, Unix poursuit son inexorable déclin laissant la place à Linux et à Windows Server de Microsoft

C’est en 1969 que Ken Thompson écrivait en assembleur la première version d’un système d’exploitation pour un PDP-7, un mini-ordinateur de Digital Equipment. En 1973, le même Ken Thomson et Dennis Ritchie réécrivent ce système d’exploitation, entre temps baptisé Unix, en langage C développé quelques mois auparavant. A partir de là, Unix connaîtra une ascension régulière mais relativement lente dans la mesure où les fournisseurs de systèmes propriétaires exercent une forte résistance. Tout en jouant sur les deux tableaux, on ne sait jamais, en proposant aussi des serveurs sous Unix. Unix deviendra le système d’exploitation dominant  des serveurs à partir des années 90 en étant  le plus souvent supporté par des microprocesseurs Risc et sera l’un des porte-drapeaux du mouvement des systèmes ouverts en réaction aux systèmes propriétaires.

Depuis, l’écosystème des serveurs a considérablement changé. Les mainframes ont quasiment disparu sauf ceux d’IBM et les plates-formes x86 sont devenues ultra-majoritaires. Et sont apparus deux nouveaux systèmes d’exploitation, d’abord Windows pour serveur et  Linux.

Selon les dernières prévisions d’IDC, le marché des serveurs Unix devrait passer en valeur de 10,2 milliards de dollars en 2012 à 8,7 milliards en 2017. Parallèlement à la montée en puissance des microprocesseurs x86 qui motorisent désormais la très grande majorité des serveurs, les applications existantes sur Unix ont au fur et à mesure portées dans les environnements Linux et  Windows. De telle sorte qu’Unix ne devrait plus représenter que 9 % des ventes de serveurs en 2017 contre 16 % aujourd’hui.

Les atouts de ce système sont traditionnellement liés à sa robustesse et à sa fiabilité. D’ailleurs, il équipe en général des infrastructures de taille importante et pour des applications critiques. C’est  en tous cas, un des arguments principaux avancés par les fournisseurs. Les trois secteurs de prédilection d’Unix sont les télécoms, les services financiers et l’administration, en particulier en raison du parc applicatif.

Côté fournisseurs, Il ne reste plus que trois fournisseurs significatifs qui proposent des serveurs Unix : IBM, Oracle/Sun et HP. Suite aux difficultés d’HP, notamment dans la gestion de la transition PA-RISC vers les serveurs Itanium, et au rachat de Sun par Oracle, IBM est aujourd’hui le leader incontesté avec plus de la moitié des ventes de serveurs Unix.

« La disparition d’Unix se fera progressivement, estime Richard Fichera, Vice Président du cabinet Forrester. Certes les éditeurs de logiciels ont depuis longtemps effectué le portage de leurs applications Unix sur Linux et Windows, mais de services informatiques ont  développé du code spécifique pour Unix. Parallèlement, lorsqu’Unix est utilisé pour des applications critiques, les responsables informatiques perçoivent plus les risques de la migration d’Unix vers Linux que ses bénéfices ».

Aujourd’hui, c’est la plate-forme Wintel qui domine dans les serveurs.  Côté OS, au quatrième de l’année 2012, Windows venait largement en tête avec plus de 45 % des ventes devant Linux qui se situe au-delà des 20%. Côté microprocesseurs, les serveurs x86 représentent 66% du marché des serveurs en valeur.

Parallèlement au lent déclin d’Unix, la fin du temps codé dans le système d’exploitation des systèmes 32 bits est datée interviendra le 19 janvier 2038 à 3h14m08s. Une fin annoncée connue sous l’appellation « Year 2038 problem »qui pourrait poser un problème aussi important que celui posé par le passage à l’an 2000. Un réel problème technique mais qui nous laisse néanmoins un peu de temps pour nous retourner.

Le codage du temps dans les systèmes Unix 32bits

Unix Time Value Represents Date
0 The Beginning of Unix Time January 1, 1970 12:00:00 GMT
-2147483648 The Pre-History of Unix Time December 13, 1901 20:45:52 GMT
2147483647 The End of Unix Time January 19, 2038 03:14:07 GMT