Le roi de la virtualisation a depuis le rachat d’AirWatch, le spécialiste de la mobilité en entreprise, rejoint Citrix sur le créneau du poste client virtualisé (VDI). Il innove même avec son projet Météor.

A l’occasion de sa conférence de rentrée, hier, le directeur technique de VMware, Marc Frentzen, est revenu sur les annonces de l’exposition annuelle VMworld qui s’est tenue à San Francisco, fin août. Sur les trois marchés sur lesquels VMWare se bat, (logiciels pour le Datacenter, Cloud et applications pour les postes clients), c’est sur ce dernier créneau que la firme a le plus progressé au cours de l’année passée.

Il faut dire que le rachat d’AirWatch pour 1,5 milliard de dollars a donné une impulsion salutaire à la firme de Pat Elsinger dans ce domaine. Annoncés avec déjà plus de 10 000 clients dans le monde et portés par prés de 1600 employés, les logiciels d’AirWatch tentent de répondre aux besoins de mobilité dans les entreprises. Ils permettent, entre autre, de faire tourner n’importe quelle application sur des mobiles de type Android, IOS ou Windows Phone. Au-delà de ses logiciels de gestions de flotte, les programmes de MDM, VMware a pu ainsi proposer rapidement une vraie réponse aux problèmes de sécurité des postes hétérogènes des utilisateurs, le fameux Byod (Bring Your Own Device).

Une cascade d’intégration de logiciels en cours

L’intégration avec la virtualisation a permis d’associer le programme Desktone d’AirWatch avec le récent programme Horizon de VMware pour la virtualisation des postes clients. Le service combiné proposé se présente comme un espace de travail virtuel sécurisé qui permet aux utilisateurs finaux d’accéder à des applications hébergées depuis leurs ordinateurs de bureau, leurs PC portables, leurs smartphones et leurs tablettes. La solution a d’ailleurs été mise au catalogue de nombreux intégrateurs qui cherchaient un outil très sécurisé. Cap Gemini et VMware ont d’ailleurs annoncé hier la signature d’un partenariat stratégique pour proposer toute la gamme d’AirWatch.

Le rachat de CloudVolumes

Mais, fin août, Vmware s’est offert un autre éditeur, CloudVolumes, qui va encore plus loin dans la virtualisation. Son programme permet le clonage « à chaud » des configurations existantes et un déploiement ultra rapide des applications. Ainsi, tous les fichiers, données et applications utilisés par plus d’une machine virtuelle pourront être hébergés sur d’autres volumes virtuels. L’objectif est toujours de faciliter la gestion centralisée d’applications disponibles, aussi bien sur un poste de travail, un serveur que dans le cloud. Précisément, CloudVolumes divise les éléments nécessaires pour déployer une application en plusieurs blocs distincts, les buckets (des seaux, sorte de conteneurs d’application). Dans un premier conteneur, on va trouver le middleware, les applications et leurs paramètres; et dans un second les licences de configuration, les données et les fichiers. Le programme garde bien évidemment, par ailleurs, une trace précise de l’emplacement des différents modules et de leurs interactions passées.

Un VDI dopé qui s’affranchit des OS

A chaque utilisation, l’ancienne version de l’environnement est enregistrée sur des volumes partagés et les dernières modifications le sont aussi sur un volume unique pour chaque application. L’intérêt de cette formule est de séparer effectivement le logiciel du système d’exploitation exécuté sur une machine virtuelle. C’est à peu prés la logique de ce que propose aussi VMware pour des outils de développements par ailleurs avec la technologie de docker. Avec les composants de la pile d’application répartis sur différents volumes, ces volumes peuvent être rapidement connectés ou déconnectés, ce qui rend plus rapide et plus facile les transferts entre les différents environnements. Ces arguments ressemblent aussi à ceux d’Oracle, il y quelques années, pour mettre en avant son savoir-faire sur les conteneurs et la virtualisation. En jonglant avec ces deux paramètres, la plateforme matérielle devient très secondaire.CloudVolumes-graphicQuid de Vsphere, le cœur de VMware ?

On peut parier que le programme Météor qui intégrera donc CloudVolumes, le « Just in time VDI » va permettre de « tuer » les traces de chaque utilisation et rendre les applications inaccessibles aux malwares classiques. C’est aussi l’argument développé autour de la technologie de virtualisation de réseau NSX. Comment ces deux plates formes, celle de VDI et celle de la virtualisation des réseaux s’interconnecteront ? La réponse sera peut etre donnée par la version 6 de Vsphere, le cœur de l’offre de virtualisation de l’éditeur qui devrait par ailleurs faciliter la facturation à l’usage. A Barcelone, le mois prochain, la firme donnera certainement plus d’informations sur ce VDI « 2 » qui apparaît pour l’instant comme un « château en Espagne ».