Fini les compromis entre design et efficacité : Microsoft redessine à nouveau le menu Démarrer pour redonner la main aux utilisateurs, sans désorienter les équipes IT. Une modernisation pensée pour coller aux usages réels… enfin!
En amont de la conférence Build 2025 qui ouvrira ses portes dans une semaine, Microsoft dévoile déjà le fruit de ses réflexions quant à la prochaine mise à jour de Windows 11, la 25H2 attendue en fin d’année.
Et l’éditeur planche notamment sur la refonte la plus notable du menu Démarrer depuis l’arrivée de Windows 11. Pour rappel, Windows 11 est arrivé sur le marché avec un menu Démarrer entièrement repensé qui voulait simplifier l’expérience utilisateur en se rapprochant des menus des smartphones. L’idée a été pour le moins très diversement appréciée et nombre d’utilisateurs lui ont reproché d’avoir été conçu par des designers qui n’avaient aucune notion de ce qu’est l’usage avancé et la productivité sous Windows. Un reproche justifié d’autant qu’au passage, la barre des tâches y a perdu des fonctionnalités avancées (réintroduites depuis) et le menu y a perdu en personnalisation.
Microsoft a fini par écouter les critiques. L’équipe « Windows Design » vient de présenter le fruit de ses réflexions. L’évolution majeure du menu Démarrer en cours de préparation répond à un triple objectif : accélérer l’ouverture des applications, restaurer le plein contrôle de l’utilisateur avec des personnalisations avancées et moderniser l’interface sans désorienter trente ans d’habitudes.
« Aidez‑moi à trouver mes applications plus rapidement et laissez‑moi adapter Start à ma façon de travailler », tel est le message répété plus de 300 bêta‑testeurs interrogés par Microsoft. Une demande que les nouveaux concepteurs disent avoir placée « au cœur de la feuille de route ».
Une personnalisation plus avancée
Concrètement, le nouveau Démarrer abandonne la logique de sous‑menus pour une vue unifiée où épingles, recommandations et liste complète cohabitent. L’utilisateur peut basculer à la volée entre trois modes : un classement alphabétique traditionnel, un quadrillage espacé et un mode « Catégories » qui range intelligemment les applications par usage, à la manière des bibliothèques d’apps mobiles.
Les suggestions automatiquement proposées par le menu Démarrer s’appuient désormais sur un apprentissage local et peuvent être masquées, tandis que deux bascules — « Plus de pins » ou « Plus de recommandations » — adaptent l’équilibre du menu sans passer par les Paramètres.
Un volet latéral facultatif intègre Phone Link : il expose appels, notifications et fichiers récents utilisés sur le smartphone sans empiéter sur le bureau principal.
L’expérience a été optimisée pour s’adapter du Surface Go (et son petit écran tablette) aux écrans ultra‑larges de 49 pouces, avec un temps d’affichage annoncé « instantané ». Car Microsoft a également écouté les utilisateurs qui reprochent au menu Démarrer de Windows 11 d’être trop lent !
Du boulot pour les DSI
Ce menu Démarrer revisité s’inscrit dans le cycle du développement de la mise à jour Windows 11 25H2, dont la sortie officielle devrait avoir lieu en octobre 2025 : le code de ce nouveau menu est déjà présent dans les « builds Insider » récentes mais reste caché à la plupart des utilisateurs. Microsoft prévoit un déploiement graduel « dans les semaines à venir » auprès de sa communauté « Windows Insiders ». La nouveauté n’exige pas de Copilot+ PC et restera dissociée des fonctions « IA » comme Recall ou Click to Do, des fonctions qui sont non seulement réservées aux PC dotés de NPU mais dont la disponibilité dans l’Espace économique européen a été repoussée jusqu’à la seconde partie de 2025.
Pour les DSI et RSSI, cette évolution soulève néanmoins trois points d’attention :
– Alors que nombre d’entreprises préparent leur migration vers Windows 11 avec la fin de vie de Windows 10, ce nouveau menu nécessitera-t-il de former les utilisateurs ou, au contraire, offrira-t-il une expérience plus alignée sur les usages de l’ancien système ?
– L’arrivée des algorithmes de recommandations devra être auditée, bien qu’ils opèrent localement et il faudra vérifier dans quelle mesure Windows 11 permettra de personnaliser son menu tout en désactivant les recommandations automatiques.
– La présence du volet mobile « Phone Link » est susceptible d’exposer de nouveaux flux de données inter‑OS (entre Windows et Android/iOS).
Heureusement, de ce que l’on a vu du prochain menu Démarrer, le coût de transition semble être faible : la disposition par défaut conserve les épingles en haut et Microsoft a veillé à ne pas bouleverser la stratégie de déploiement d’applications via Intune ou GPO.
Il faudra néanmoins valider ces évolutions en environnement pilote, évaluer l’impact UX et étudier les journaux télémétriques avant d’ouvrir la voie à ce « nouveau départ » pour l’ensemble du parc surtout si celui-ci passe de Windows 10 à Windows 11. La fin d’année promet d’être mouvementée chez les administrateurs de parcs Windows dans les grandes entreprises.