Actuellement hébergé – de façon très décriée – sur Azure, le fameux Health Data Hub attise la convoitise des acteurs certifiés SecNumCloud. Et Cloud Temple semble bien décidé à le récupérer.

L’écosystème de santé français souffre d’un manque de coopération et de partage des données de santé. Or dans ce domaine, la donnée est une clé pour mieux comprendre les évolutions des épidémies, les tendances générales, l’évolution des habitudes, la progression de certaines maladies, etc. C’est notamment pour combler ce manque de coopération et permettre l’éclosion de startups et deeptechs innovantes qu’a été créé le Health Data Hub (HDH). Destiné à centraliser les données de santé des Français pour la recherche et les cas d’usage de l’IA dans ce secteur, le Hub est né dans l’urgence et une certaine cacophonie en pleine crise COVID. Le cloud d’Azure est alors choisi parce qu’il offrait à la fois les sécurités recherchées et les plateformes nécessaires pour exploiter les données.

Un choix qui a été rapidement très contesté par de nombreuses associations et mis en doute par le Conseil d’Etat et surtout par la CNIL. Logique… Dans le même temps, la pression montait en Europe pour imposer une souveraineté européenne et la France édictait sa philosophie du Cloud de Confiance et sa désormais célèbre certification SecNumCloud 3.2.

Depuis, différents ministres dont Cédric O. et Olivier Véran, ont plus ou moins promis un rapatriement à l’avenir du HDH sur un cloud français. Sans réellement s’engager sur un calendrier tout en ayant en point de mire 2025, date de fin du contrat liant actuellement le HDH à Azure.

Reste que cette polémique a freiné l’adoption du Health Data Hub, certains acteurs ne voulant pas trop investir dessus avant un changement d’hébergeur synonyme de changements technologiques et d’outils.

Si la Dinum prépare le terrain en réalisant différentes expérimentations avec les principaux acteurs du Cloud en France, l’écosystème attend toujours la publication officielle d’un cahier des charges pour le futur hébergement du HDH en 2025. Même si la DNS (Délégation du Numérique en Santé) a lancé fin 2023 une consultation auprès notamment d’OVHcloud, de Numspot et de Cloud Temple.

Pour ces acteurs, une bonne nouvelle est récemment tombée. Le très attendu rapport gouvernemental sur le sujet HDS a été remis le 18 janvier dernier. Il préconise une programmation de l’arrêt de l’hébergement sur Azure et la migration de l’hébergement du HSH « sur un cloud qualifié SecNumCLoud, à l’horizion de 24 mois ». Les rapporteurs précisent au passage que cette échéance est « ambitieuse mais crédible à ce stade ».

OVHcloud s’est déjà très ouvertement positionné pour accueillir le HDH français mais également son équivalent européen le EHDS. Depuis plus d’un an, les responsables d’OVHcloud ne cessent de marteler que l’absence d’alternative crédible à Azure pour le HDH est un mythe et que son cloud offre les mêmes prestations nécessaires à son hébergement que les hyperscalers américains.

NumSpot semble aussi intéressé par le marché. Lors d’une conférence de presse en octobre dernier, Olivier Vallet, PDG de Docaposte, affirmait que « NumSpot n’avait pas été créé pour le Health Data Hub » mais que les équipes de NumSpot et de Docaposte avaient la conviction « d’être en mesure de pouvoir proposer une solution d’hébergement qui corresponde aux besoins du Health Data Hub ». Pour rappel, Docaposte, cofondateur de Numspot, fait le forcing dans la santé depuis 2021 avec notamment le rachat de Weliom, Maincare Solutions et Axonal-Biostatem (devenu Heva).

Cette semaine, Cloud Temple vient de confirmer de son côté au « Club des DPO » avoir fait du Health Data Hub son « dossier emblématique de 2025 » tout en ajoutant « si l’appel d’offres a bien lieu ». Rappelons que Cloud Temple est l’un des 5 acteurs français certifiés SecNumCloud et qu’il est classé par le cabinet Markess comme l’un des leaders des services cloud managés capables de répondre aux besoins des organisations publiques.

Reste à voir quels autres acteurs lorgnent sur cet hébergement et si l’Etat voudra ou non attendre que les offres en construction de Bleu et S3NS puissent se positionner (attendues pour être opérationnelles fin 2024, elles ne seront – quoi qu’il arrive – pas certifiées SecNumCloud avant 2025).

 

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