Alors que son concurrent S3NS a démarré la commercialisation de services « Contrôles locaux » sur Google Cloud en février 2023, Bleu, le cloud d’Orange et Capgemini en partenariat technologique avec Microsoft, démarre son activité commerciale en préparation d’une ouverture des services fin 2024.

Co-entreprise créée par Orange et Capgemini en partenariat technologique avec Microsoft, Bleu a été annoncé en 2021 en réaction à la publication de la doctrine « Cloud au Centre » de la France et sa volonté d’imposer des « clouds de confiance » certifiés SecNumCloud aux administrations, organisations publiques, OIV (Opérateur d’importance vitale) et OSE (Opérateur de services essentiels). L’idée était de proposer les services cloud de Microsoft au travers d’une entreprise de droit européen et des infrastructures répondant à la définition du cloud de confiance et du SecNumCloud 3.2.

De son côté, Thales s’alliait à Google Cloud pour créer S3NS et proposer une offre « de confiance » concurrente basée sur les technologies cloud de Google.

Mais autant S3NS a rapidement fait connaître ses intentions, ses roadmaps et ouvert son activité commerciale dès février 2023 (pour préparer le terrain à l’ouverture effective des services au quatrième trimestre 2024), autant Bleu est jusqu’ici relativement resté dans l’ombre. Au point que certains observateurs du marché se demandaient si le projet n’était pas tombé aux oubliettes.

Alors que les opérateurs français Outscale, OVHcloud et même Free Pro (ex Jaguar Networks) multiplient ces dernières semaines les opérations de communication pour faire valoir leur reconnaissance « SecNumCloud 3.2 » et leurs offres associées, Bleu sort enfin de l’obscurité pour – au moins – occuper le terrain médiatique.

Cette semaine, Orange et Capgemini annoncent l’ouverture très officielle des opérations commerciales de Bleu même si les services ne seront réellement ouverts qu’en fin d’année 2024.

« Bleu travaille désormais avec des entreprises et des organismes publics français intéressés, pour s’assurer qu’ils soient prêts à migrer lorsque les premiers services seront disponibles sur la plateforme à partir de fin 2024 » explique ainsi le communiqué des deux entreprises.

Le site Web ouvert pour l’occasion, bleucloud.fr, précise que Bleu vise à « offrir la suite de collaboration et de productivité Microsoft 365, ainsi que les services Microsoft Azure, dans un cloud français sécurisé, ayant vocation à obtenir la qualification SecNumCloud 3.2 de l’ANSSI », une qualification que Bleu espère obtenir dès 2025.

Il est intéressant de noter deux différences essentielles entre S3NS et BLEU.

La première c’est que si Bleu vise à porter sur un cloud « SecNumCloud » à la fois les services Azure et la suite collaborative Microsoft 365, S3NS se limite aux seuls services de Google Cloud et n’hébergera pas la suite Google Workspace.

Autre différence, Bleu est détenu à 100% par Capgemini et Orange, Microsoft n’étant que fournisseur technologique. Alors que Google détient une infime partie du capital de S3NS : en l’occurrence moins de 8% (très en dessous du seuil à ne pas dépasser de 24% pour un acteur étranger selon les règles définies par l’ANSSI pour SecNumCloud). Google dispose aussi d’un observateur – sans droit de vote ni droit de véto – employé de Google dans son conseil d’administration.

Reste à découvrir le vrai cœur du problème – en supposant que ces offres obtiennent bien l’approbation SecNumCloud –, à savoir : les offres de Bleu et S3NS pourront-elles être compétitives non seulement face aux mêmes services hébergés sur les cloud d’origine de Microsoft et Google mais aussi face aux offres similaires des acteurs SecNumCloud français ?

 

À lire également :

Un nouveau dispositif pour développer l’écosystème SecNumCloud

L’ANSSI actualise sa certification SecNumCloud

SecNumCloud : pourquoi ce label n’est plus une option

Cloud Temple héberge son cloud de confiance chez Telehouse

Google aussi aura son cloud de confiance grâce à Thalès

Le cloud de confiance « Bleu » dévoile sa roadmap…