Deux actualités mettent en avant deux langages ancestraux de l’informatique mais toujours bien présents et parfois au cœur de la dette technique que les DSI doivent continuer de gérer au quotidien.

Cobol, le langage qui ne veut pas mourir bien qu’au strict opposé de tous les langages modernes, a ainsi désormais droit à une nouvelle implémentation x86 soutenue par IBM. Il est vrai que les millions de lignes de Cobol continuent de tourner quotidiennement notamment dans les banques et institutions financières. Et l’an dernier le gouverneur du New Jersey avait appelé des vétérants volontaires maîtrisant ce langage à donner un coup de main pour assurer la maintenance de logiciels de gestion des demandes d’aides sociales toujours opérationnels 40 ans après leur développement !
Jusqu’ici, il n’y avait plus guère que Micro Focus pour s’intéresser à ces lignes de programmes ancestrales mais toujours en activité avec notamment son Visual Cobol 6.0.
Un peu à la surprise générale quand même, IBM a lancé cette semaine « IBM COBOL for Linux » pour les environnements x86. Il s’agit d’une déclinaison Linux x86 du compilateur COBOL d’IBM jusqu’ici disponible pour z/OS (mainframes) et AIX. COBOL pour Linux sur x86 prend en charge le traducteur CICS intégré pour traiter les instructions COBOL et CICS incorporées dans une application CICS COBOL créée à l’origine pour les mainframes IBM. Il permet aussi aux applications batch COBOL d’accéder aux fichiers émulés VSAM stockés dans Db2 et CICS TX SFS.

Autre langage à faire de la résistance, Fortran réapparait soudainement sur les radars ! Le langage fait en effet un retour surprenant dans l’édition d’Avril 2021 de l’index TIOBE. Né en 1957, le langage scientifique avait, depuis plusieurs années, disparu du TOP 20 de cet index qui mesure la cote de popularité des langages informatiques (en se basant sur les occurrences retournées par les 25 moteurs de recherche les plus utilisés par les développeurs).
Fortran revient ainsi en 20 ème position ce qui le rend aujourd’hui plus populaire que des langages comme Objective-C, Scratch, Transact-SQL, Rust ou Kotlin !
Ce regain de popularité est cependant assez difficilement explicable même si la pandémie a, comme dans le cas du COBOL, souvent rappelé aux administrateurs la dure réalité de la dette technique et de la quantité de programmes ancestraux qui tournent toujours dans un coin, parfois oubliés de tous.