La pollution est un problème auquel nous avons toujours été confrontés. Des déchets humains aux combustibles fossiles, des pesticides aux décharges… le progrès a finalement toujours coûté à la planète. La transformation numérique s’est accélérée au cours des 18 derniers mois, entraînant une pollution numérique qui s’est ajoutée aux dommages que nous causons à l’environnement. Aujourd’hui, alors que nous sommes au bord de l’urgence climatique, nous devons également accepter l’impact environnemental du passage au numérique sur notre planète et prendre conscience des mesures à prendre pour minimiser notre empreinte à l’avenir. 

À première vue, la transition vers le numérique, ainsi que le passage au travail à distance ou hybride, peut améliorer l’impact environnemental d’une organisation, principalement grâce à la réduction des déplacements et à la diminution de la consommation d’énergie au bureau. Une étude récente a révélé qu’en réduisant les heures de déplacement et en consolidant les biens immobiliers grâce à des pratiques informatiques durables, le travail à distance pourrait contribuer à réduire les émissions annuelles de CO2 de 214 millions de tonnes.

Cependant, la situation est loin d’être neutre en termes d’émissions de carbone. Ce n’est qu’en appliquant les principes de durabilité à l’ensemble de l’entreprise que l’on comprend pleinement comment les choix technologiques contribuent, souvent involontairement, à la pollution numérique.
En outre, à mesure que le travail hybride perdure, les organisations doivent de plus en plus évaluer l’impact du télétravail vis-à-vis du coût environnemental de l’entretien d’espaces de bureaux sous exploités.

Les entreprises technologiques ont un rôle de premier plan à jouer pour contribuer à la lutte contre la pollution numérique mondiale. L’objectif est de créer une technologie qui stimule la productivité et l’engagement, tout en contribuant à réduire l’empreinte carbone d’une organisation.

La pollution numérique dans un monde hybride

La pollution numérique désigne l’impact environnemental causé par la production, l’utilisation d’infrastructures informatiques et numériques, qui s’est multiplié au cours des 18 derniers mois en raison du travail à distance à grande échelle. Actuellement, la pollution numérique est responsable d’environ 3,7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon certaines estimations, ce qui est similaire à la quantité produite par l’industrie du transport aérien au niveau mondial ; et chaque année, la consommation d’énergie liée à la technologie numérique augmente de 9 %.

Le progrès numérique nous a permis d’envisager un avenir hybride, mais le travail à distance à si grande échelle entraîne des effets secondaires imprévus pour la planète. Le volume des appels vidéo, par exemple, y contribue fortement, de même que le streaming de contenu ; et de plus en plus, chacune de nos actions doit être réfléchie. Une seule requête internet représente 7g d’équivalent dioxyde de carbone (CO2e), par exemple, et l’envoi ou la réception d’un courriel émet 4g de CO2e.

Environnement, Social, Gouvernance (ESG) : Des entreprises sur la bonne voie

En fin de compte, les résultats obtenus par les entreprises en matière de politiques et de pratiques ESG contribueront à minimiser la pollution numérique, en les responsabilisant davantage et en renforçant la pression en faveur du développement durable.

L’ESG évolue rapidement et, bien qu’elle ait d’abord été l’affaire des investisseurs, elle est aujourd’hui sur le radar des collaborateurs, des régulateurs et de toutes les personnes impliquées dans l’écosystème des entreprises.

Parallèlement, il est de plus en plus évident que les entreprises qui appliquent les pratiques ESG ont une croissance financière plus élevée, une volatilité plus faible, une meilleure productivité des salariés, une réduction des interventions réglementaires et juridiques, une croissance du chiffre d’affaires et une réduction des coûts.

Le Green IT est essentiel pour soutenir l’engagement des collaborateurs

Les pratiques informatiques durables impliquent de trouver un juste équilibre entre le choix d’une technologie favorisant la productivité et la croissance, et la réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise. Les collaborateurs sont très conscients de la crise climatique et préfèrent de plus en plus travailler pour des organisations qui soutiennent leurs propres références en matière d’écologie. Ces dernières années, une augmentation notable de la demande de postes à but précis dans des entreprises durables a été constaté. De plus en plus, la prise de mesures pour réduire l’empreinte carbone deviendra un élément important pour attirer et retenir les talents.

Pour cela, le travail hybride est un élément clé permettant de réduire l’empreinte carbone d’un citoyen se rendant quotidiennement sur son lieu de travail. Cependant, l’adoption d’appareils à faible consommation d’énergie ou même la récupération d’appareil plus anciens peut favoriser la réduction des émissions carbones des collaborateurs. Pour finir, l’utilisation d’une infrastructure Cloud neutre en carbone est également essentielle.

Nettoyer notre empreinte numérique

Alors que les pratiques de travail hybride et à distance continuent d’évoluer, il est essentiel que les entreprises fassent le point sur leur impact environnemental. Il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la durabilité au sein des entreprises et pour s’assurer que les pratiques vertes sont déployées à l’échelle de l’organisation et pas seulement de manière isolée. Il est important de faire de ces pratiques la norme plutôt qu’une exception.

La technologie a un rôle clé à jouer dans la réduction de l’impact sur la planète et, à l’avenir, il sera essentiel que les responsables informatiques veillent à faire des choix et des investissements durables. Ces choix n’affecteront pas seulement le degré de durabilité de leur propre infrastructure informatique. Comme toutes les entreprises deviennent de plus en plus numériques, des choix informatiques plus écologiques se traduiront par une entreprise globalement plus écologique.
____________________________

Par Calvin Hsu, Vice president of product management chez Citrix (désormais division de Cloud Software Group)

 

À lire également :

40 minutes pour se former aux enjeux du Green IT

Baromètre Green IT : encore des efforts à faire !

Numérique : Les grands principes de la réduction de l’empreinte carbone

La DSI, alliée indispensable de l’entreprise écoresponsable by design