50 ans déjà… Le 15 novembre 1971, Intel annonçait la disponibilité générale de son tout premier CPU tenant dans un microprocesseur, l’Intel 4004. 50 ans plus tard, force est de reconnaître qu’Intel a changé le paysage informatique. Un paysage qui continue de se transformer avec l’annonce d’une nouvelle étape dans les processeurs quantiques d’IBM.

IBM a-t-il choisi volontairement la date du 15 novembre pour célébrer la sortie de son nouveau processeur quantique Eagle 127 qubits et de son nouveau Q System Two ou est-ce un simple hasard des calendriers. Car en ce 15 novembre, Intel célèbre les 50 ans de son tout premier microprocesseur, l’Intel 4004.

Il existe bien des débats pour savoir si l’Intel 4004 peut véritablement être considéré comme le premier microprocesseur, mais il est généralement admis que le 4004 fut le premier microprocesseur commercialisé à large échelle et le premier microprocesseur d’Intel. Ses 50 ans célèbrent une véritable révolution de l’informatique : processeur 4 bits cadencé à 750 Hz, le 4004 avait une puissance comparable au premier gros ordinateur ENIAC (né en 1946 et qui occupait 167 m2 pour un total de 30 tonnes). Il allait mener le monde à la micro-informatique et aux serveurs banalisés qui animent les différents clouds. Car un an après, Intel introduisait le 8008, premier processeur 8 bits suivi en 1974 de l’Intel 8080 petit frère du 8086 né en 1978 qui donnera naissance à l’architecture x86.

« Le 4004 était si révolutionnaire qu’il a fallu environ cinq ans à Intel pour éduquer les ingénieurs sur la façon de construire de nouveaux produits à base de microprocesseurs » se souvient Stan Mazor, co-inventeur du 4004 avec Ted Hoff et Federico Faggin.

Le 4004 était composé de 2 250 transistors, consommait 1W de puissance, pouvait gérer 4 Ko de RAM et était gravé en 10 microns (soit 10 000 nm). Il n’avait bien sur qu’un seul cœur et ne gérait qu’un seul thread.
Par comparaison, le dernier Intel Core i9-12900K est un processeur 64 bits avec 16 cœurs (et 24 threads), capable de gérer 128 Go de RAM. Il est cadencé à 5,2 GHz, est gravé en 7 nm et comporte plus de 21 milliards de transistors !
Voilà qui donne une bonne idée des progrès réalisés en 50 ans…

Mais qu’en sera-t-il dans 50 ans ? La question mérite d’être posée alors qu’IBM célèbre en ce jour anniversaire la finalisation de son nouveau processeur quantique « EAGLE » doté de 127 qubits ! Avec lui, l’informatique quantique franchit une nouvelle étape majeure. En effet, selon IBM, cet Eagle atteint une puissance qu’aucun supercalculateur ne saurait émuler (rappelons que s’il existe des ordinateurs quantiques, il existe aussi des émulateurs d’ordinateurs quantiques fonctionnant sur des machines classiques à l’instar des Atos QLM). En réalité, même en combinant la puissance de tous les supercalculateurs actuels, on ne pourrait émuler un Eagle, expliquant que pour réaliser cela il faudrait disposer d’autant de bits qu’il y a d’atomes dans tous les êtres humains sur la planète.

Pour l’instant, IBM se garde bien de préciser le Volume Quantique de son nouveau processeur et n’a pas encore évalué son niveau CLOPS (le nouveau benchmark quantique proposé par IBM) et encore moins son Q-Score (le benchmark universel proposé par Atos). Il faudra encore du temps à IBM pour fiabiliser et stabiliser le fonctionnement des machines « Eagle ». Toutefois les premières machines 127 qubits viendront rejoindre en preview dès décembre la cinquantaine de machines quantiques déjà disponibles au travers du cloud IBM et son service QaaS.

Parallèlement, IBM a présenté une preview du Q System Two, deuxième génération de son design d’ordinateurs quantiques « Q System ». Le Q System One avait été introduit en janvier 2019. Le Q System Two se veut un design plus modulaire et évolutif, capable de s’adapter aux processeurs 1000 Qubits attendus vers 2025. Les premiers Q System Two devraient être commercialement disponibles en 2023.