Après les acquisitions faites par IBM dans le domaine de la santé et de la météo, c’est au tour de Microsoft de racheter les données collectées par le réseau social professionnel LinkedIn dans le monde professionnel.

Qui a le pouvoir avait les données. Aujourd’hui, qui a les données a le pouvoir. De par leur activité, Google, Facebook et même Amazon collectent automatiquement des données. En fait, ce sont les utilisateurs qui les abandonnent gracieusement en échange d’un service : la recherche sur Internet ou la consultation d’actualités ou de vidéo pour le premier, les données personnelles échangées par les internautes d’un même cercle d’ « amis » pour le second.

IBM s’est spécialisé dans le domaine de la santé (IBM : du Tech au Medtech). En déboursant 2,6 milliards de dollars en février dernier pour racheter la société Truven Health Analytics, IBM accélère vers ce que l’on appelle aujourd’hui le Medtech. Le rachat de Truven Health Analytics était la 4e acquisition en quelques moins sur le secteur de la santé après celle de Merge Healthcare pour 1 milliard de dollars, Phytel et Explorys pour des montants non identifiés. IBM accélère donc sa stratégie dans le domaine de la santé. Pour un total d’environ 4 milliards de dollars. Un montant nettement inférieur à celui consenti par Microsoft dans le rachat de LinkedIn.

Dans le monde l’internet, l’extraordinaire développement des technologies de traitement des données (analytics, intelligence artificielle), celui qui possède les données possède le business. C’est tout le sens de l’acquisition de LinkedIn par Microsoft pour 26 milliards de dollars. « Une très bonne affaire » affirmait Alain Crozier, Président de Microsoft France sur les ondes. Il est vrai que l’action du réseau social professionnel avait perdu x % depuis son pic à la mi-2015.

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Twitter qui se trouve un peu dans la même situation que LinkedIn – il gère des quantités massives de données avec ses 310 millions d’utilisateurs actifs chaque mois et a perdu 60 % de sa valeur depuis juillet dernier. De nombreux observateurs considèrent que le réseau de microblogging aura du mal à rester indépendant.

Jusqu’ici,  Microsoft n’était pas vraiment une société de l’Internet, traditionnel ou mobile. Côté mobile, elle a raté son pari malgré de nombreuses tentatives depuis les années 2000 et le rachat de Nokia a été un échec. Côté Internet, la principale expérience était centrée sur la recherche avec Bing et la messagerie avec Outlook. L’acquisition de LinkedIn va corriger cette faiblesse.

Bien sûr les activités et les business models sont assez différents. Microsoft a construit son activité autour de partenaires qui commercialisent ses produits et représentent 95 % de son chiffre d’affaires. LinkedIn vent des abonnements à des recruteurs qui ont ainsi accès a son réseau pour trouver des candidats.

Avec LinkedIn, Microsoft aura donc accès à des quantités de données personnelles pertinentes sur la vie professionnelle de 400 millions d’utilisateurs que compte le réseau social (105 millions actifs mensuellement). Dans sa communication à propos du rachat, Satya Nadella a bien rappelé l’importance d’avoir accès à des données sur lesquelles il pourra appliquer ses technologies de machine learning. LinkedIn va permettre à Microsoft de distiller quantité d’information contextuelle dans ses produits tels que Sharepoint , Office en encore Dynamics.

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