Les wearables, les vêtements connectés ne font plus rêver, ils donneraient même plutôt des cauchemars à certains.

Après les angoisses d’un détournement des simples objets connectés, c’est un véritable front du refus qui entrain de s’élever en France et aux Etats unis.

En France, un rapport de la CNIL  (centre national informatique et liberté) sur la m-santé  la santé via les mobiles),paru début juin, soulève les enjeux de vie privée liés aux objets connectés dans le cadre de la protection des données personnelles. Dans ses « Cahiers Innovation et Prospective », la CNIL met en garde les utilisateurs sur les outils de mesure de santé connus sous le nom de « self quantified ». Le fait d’ouvrir sa vie privée et des données au travers des bracelets de surveillance,de  cardio fréquencemètre et autres balances connectées à des sites internet finira peut être par vous « cataloguer » dans des fichiers personnels de santé non officiels. A l’heure, ou le salon IFA de Berlin multiplie les outils connectés personnels, un vent de protestation est même entrain de naitre. Au USA, Le mouvement « Stop les Cyborgs» suit la même démarche. Il a été crée en réponse à la croissance récente de la combinaison des technologies portables, le nouveau wearables avec celles du ‘Big Data’. Sur son site http://stopthecyborgs.org, le mouvement précise que son objectif du mouvement est d’arrêter un avenir dans lequel « la vie privée serait impossible et où une véritable « cage de fer » de surveillance, de calcul et de contrôle s’infiltrerait dans tous les aspects de la vie. »

ci dessus une capture du film Brazil de Terry Gilliam avec Jonathan Pryce et  Robert De Niro. Dans le film, le héros surveillé par la police d’un état ultra policier  passe à un interrogatoire  puis un nettoyage » neuronal »brazil_jonathan_pryce

L’enregistrement vidéo permanent conditionne nos comportements

 Dans sa présentation, « stop the cyborg » montre que sa démarche est nuancée et ne remet pas en cause la recherche scientifique  ni l’usage intensif des mobiles:« Avec un appareil photo ou un téléphone, le fait de prendre une photo est clairement délimitée où c’est un signal social clair.Vous prenez une photo et dans le même temps vous prenez le rôle d’un photographe . Avec des objets vestimentaires connectés comme les lunettes Google glasses, les Autographer ou les Memoto, c’est seulement le mode d’utilisation de l’appareil qui est en évolution. On ne voit rien. Il n’y a pas de position physique particulière et aucun changement de rôle de la part de la personne qui filme. Vous venez tout juste d’être enregistré.

La question ne concerne pas les enregistrements secrets. « Les caméras espions existent déjà depuis longtemps »et selon le site la génération actuelle des Google Glass : « n’est pas particulièrement discrète pour un enregistrement « secret » Au contraire, la première question que sous tend ces dispositifs portables tient au fait qu’ils « normalisent » une surveillance omniprésente. Le problème c’est qu’ils créent une société où nous nous attendons à être enregistrés, où chaque instant est partagé, documenté et des données en sont extraites.

Etre actif avant d’être conditionné

 La deuxième question posée par le mouvement tient au trouble engendré par les wearables, la technologie des outils et vêtements portables : « Elle efface la distinction entre les gens et la technologie, entre les individus et les institutions. L’autodétermination de chacun, la morale propre de l’individu est réduite quand une société fait partie de son corps « étendu », connecté, où chaque décision est médiatisée et influencée. La liberté de la société et la possibilité d’une véritable réponse authentique est menacée lorsque chaque action est suivie et sert à une forme de jeu. La menace ne se limite pas seulement à notre vie privée, mais influe sur la liberté de tous, l’équité et la justice. Le risque est de nous voir gouvernés, non pas par une dictature évidente, mais de manière plus insidieuse et plus envahissante par l’autorité intégrée dans la conception de systèmes « technico-sociaux ». Ce vrai totalitarisme sera rendu invisible car il n’apparaîtra que sous la forme de code, des analyses de réactions rétroactives et d’appareils électroniques. »

une application pour connaitre les sentiments 

Nous voilà prévenus. Récemment l’institut allemand fraunhofer for IC à mis au point un outils d’analyse comportemental, le logiciel « shore » pour qu’il fonctionne sur des lunettes connectées. http://www.iis.fraunhofer.de/en/ff/bsy/tech/bildanalyse/shore-gesichtsdetektion.html

Avec la promotion d’une application permettant de mieux comprendre les réactions humaines à l’insu du patient , l’institut allemand voulait seulement montrer son savoir faire logiciel. Mais il alimente les craintes d’un environnement  médical sans âme.31082014-302-2 Mais tout n’est pas si triste dans les objets portables connectés, les wearables sont l’objets de vidéos comiques où les « Google ass » un jeu de mot sur les lunettes Google glass sont l’objet de toutes les dérives.