Si les plateformes « Low Code / No Code » connaissent un tel succès c’est qu’elles permettent aux entreprises de gagner en agilité, en célérité et en réactivité pour proposer de nouveaux services à leurs clients et de nouveaux outils à leurs collaborateurs en un temps record. Et de plus en plus, ces outils se rapprochent des données et de leurs analyses en y insufflant la même philosophie d’accessibilité sans programmation.
Nous faisons partie aujourd’hui d’un monde qui repose en grande partie sur le « tout à la demande ». Dans toutes les sphères de la vie professionnelle, de la vie privée et de la technologie, nous considérons comme acquis que les choses viennent à nous et non l’inverse. Nous exigeons la facilité, l’immédiateté et la flexibilité, et sommes contrariés si elles ne sont pas au rendez-vous.
Cela met donc une forte pression sur les entreprises, dont les clients sont prêts à partir si le service ne répond pas à leurs attentes. Les chefs d’entreprise parlent depuis longtemps de la nécessité d’être « agile », mais le sens de ce mot est désormais plus concret que jamais.
Pour répondre aux attentes des clients et à leurs propres exigences internes, les entreprises sont constamment à la recherche de moyens pour rendre les informations plus facilement disponibles, les déploiements technologiques plus rapides et les mises à jour informatiques plus efficaces. Les technologies « low-code/no code » (LC/NC) ont significativement évolué au cours des dernières années et gagné en popularité comme réponse possible à ces challenges. Selon une estimation de Statista, ce marché devrait atteindre 65 milliards de dollar en 2027.
Vers une intégration des données simplifiée et augmentée
Le cloud, et en particulier l’architecture hybride multi-cloud, est un élément clé permettant aux organisations de gagner en flexibilité et en rapidité, mais il ne s’agit pas, non plus, d’une solution miracle. Les applications et les systèmes sont fondés sur des données, et l’intégration de celles-ci peut constituer un frein, en particulier au sein d’un SI ancien. Alors que de plus en plus d’entreprises adoptent des infrastructures et des application cloud, les environnements opérationnels deviennent plus riches et évolutifs. IDC prévoit plus de 750 millions d’applications et de service numériques à l’horizon 2025. Pour les organisations, cela impose de comprendre comment gérer des données fragmentées provenant de différentes sources aux formats, types et latences multiples, et comment déplacer les charges de travail vers le cloud de manière transparente. Tout ceci représente un défi de taille pour les développeurs qui passent un temps considérable à coder à la main. Hormis le facteur temps, les autres inconvénients du codage manuel sont : un coût élevé, des erreurs humaines et le manque d’évolutivité et d’adaptabilité.
A l’opposé du codage manuel, une plateforme cloud intelligente offre une interface utilisateur graphique facile à utiliser, des fonctions de glisser-déposer, des fonctions de low ou no code, permettant aux développeurs de réaliser tout projet de transformation ou de modernisation cloud. L’Intelligence Artificielle, pour les plateformes les plus avancées, joue un rôle important en automatisant les tâches répétitives ou en assistant l’utilisateur via la proposition d’actions en fonctions des contextes d’usage.
L’ensemble décharge les employés des tâches routinières et chronophages pour qu’ils puissent se concentrer sur les tâches critiques (intégrations complexes, algorithmes, etc.). En somme, ce qui n’était autrefois qu’un simple outil permettant aux utilisateurs de créer des applications internes pratiques et à faible impact, est aujourd’hui déployé de manière stratégique par les équipes IT d’entreprises afin de gagner en capacité, rapidité et agilité dans le cadre de leurs activités.
Tout est une question de vitesse, et de rapidité de mise sur le marché
Du point de vue opérationnel, pour les équipes métier, le remplacement de code manuel par une plateforme low-code permet aux entreprises de réduire à la fois la charge de travail informatique et la mise sur le marché des nouveaux produits ou services. Cette solution a pour avantage de permettre aux développeurs d’applications de se concentrer sur la création de valeur ajoutée en accélérant le processus de développement et en simplifiant l’accès aux données nécessaires à ces applications.
À titre d’exemple, Cyxtera, un leader mondial des centres de données, des services de colocation et d’interconnexion, a permis à ses équipes informatiques et à ses développeurs d’intégrer un nombre croissant de systèmes cloud ou hébergés sur site sans avoir à coder. En effet, Cyxtera a opté pour le déploiement d’une solution d’intégration simplifiée permettant, de manière graphique et assistée, d’intégrer plusieurs systèmes d’entreprise. En soulageant les développeurs du codage manuel et de la maintenance des intégrations, Cyxtera a été en mesure de répondre rapidement à la demande accrue de ressources de centres de données lors de la pandémie de Covid-19, lorsque ses clients, fournisseurs de services, ont dû s’adapter en temps réel pour absorber davantage de trafic dans ce contexte.
Moderniser les systèmes informatiques en toute simplicité, sans être spécialiste
La technologie low-code joue également un rôle prépondérant dans la modernisation des infrastructures informatiques en contribuant à la standardisation des API et en réduisant les efforts nécessaires à la maintenance des systèmes. La génération d’API demande une main-d’œuvre importante. Récemment, un cabinet d’avocats australien a utilisé une plateforme low-code pour faciliter la migration vers un data lake Cloud et générer des informations exploitables.
La multiplication des applications, la plupart du temps délivrées en mode cloud, s’accélère. L’une des raisons est simple ; les équipes métier sont les prescripteurs et les influenceurs de l’adoption de ces solutions. A titre d’exemple, 56% des nouvelles applications sont choisies et adoptées en dehors des équipes centrales informatique. Le challenge qui en découle, c’est le besoin d’orchestration, d’hyper-automatisation de ce capital applicatif hétérogène pour éviter tout effet de silo ou des processus métier interrompus. Il faut garantir que chaque application puisse communiquer, sans entrave, avec les autres. L’usage des API est un passage obligé pour y parvenir. Encore une fois, l’utilisation de capacités no-code / low-code pour l’orchestration et l’automatisation des échanges permet d’intégrer des équipes mixtes métier et technique dans l’élaboration de processus métier d’intermédiation. La constitution d’API, de processus ou d’applications composites est réalisé de façon graphique, avec une représentation logique du flux d’information et de la logique métier qui doit s’exécuter sur plusieurs applications. Cette plateforme d’intégration doit être le pont entre opérationnels et techniques et garantir une collaboration facilitée entre ces deux équipes complémentaires.
Les stratégies de Data Mesh qui consistent à faire des équipes métier les propriétaires des données et les garants de leur mise à disposition à travers toute l’entreprise, bénéficient des initiatives low-code / no-code, puisque ces dernières rendent les tâches accessibles à des profils moins techniques et non spécialistes de la donnée.
Si les bénéfices d’une approche low-code/no-code sont indéniables, il est important, comme pour toute technologie, de comprendre comment la mettre en œuvre. Il existe une distinction claire entre « low code » et « no code », le premier nécessitant encore des compétences en programmation et le second étant accessible à un large éventail d’utilisateurs métier. Les deux solutions nécessitent un certain niveau de supervision, mais lorsqu’elles sont bien gérées, elles peuvent contribuer à supprimer les cloisonnements entre le département IT et les autres services. Dans le scénario idéal, les professionnels non spécialisés en informatique prendraient en charge la majeure partie du développement, tandis que les développeurs spécialisés en informatique assureraient la supervision et l’orientation.
Pour en revenir au parallèle du cloud, les entreprises ne cherchent que rarement à comprendre les tenants et aboutissants de la technologie sur laquelle sont stockées leurs applications et leurs données. Ils veulent simplement qu’elle fonctionne, qu’elle soit facile à utiliser et qu’elle soit disponible quand ils en ont besoin. Le “low code”/”no code” est une manière moderne d’y arriver.
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Par David Decloux, Directeur Avant-Vente chez Informatica