Les deadlines de mise en conformité du DMA sont tombées le 7 mars. Tous les acteurs américains devaient à cette date avoir mis à jour leurs pratiques et leurs services et systèmes pour se conformer aux contraintes européennes. Avec plus ou moins de transparence…

Le DMA est désormais effectif, et les grands éditeurs américains se doivent d’adapter leurs services et leurs systèmes d’exploitation aux nouvelles règles européennes. Si Apple – ouvertement vent debout le DMA – ne joue franchement pas la carte de la transparence (mais a quand même mis à jour iOS, iPadOS et macOS à la date butoir), Google et Microsoft se montrent plus prolixes sur les efforts consentis.

Google a expliqué par différents billets de blog quels changements étaient apportés à Google Search, à Android et à Chrome pour s’aligner sur les contraintes du DMA.

De son côté, Microsoft a carrément ouvert un microsite dédié aux sujets. Celui-ci permet d’accéder à l’ensemble des modifications apportées par Microsoft à Windows et à LinkedIn.

D’une manière générale, Microsoft a modifié Windows 11 ET Windows 10 pour que plus aucune application Microsoft intégrée au système ne puisse pas être désinstallée comme n’importe quelle autre application. Ainsi, dans l’Union Européenne (ça n’est pas vrai pour les autres continents et pays), les applications Edge, Bing Search et OneDrive peuvent désormais être désinstallées en un clic.

Par ailleurs, Microsoft a également abandonné certaines vilaines pratiques tentées avec Windows 11 et réouvert ses systèmes pour offrir plus de choix en matière de moteur de recherche et de navigateur Web. Ainsi, en Europe, il n’est plus obligatoire d’utiliser un compte Microsoft pour le login Windows. De même, l’utilisation d’un login Microsoft n’engage aucun avantage immédiat à Microsoft (les utilisateurs n’étant plus automatiquement connecté aux autres services de Microsoft).
Enfin, Microsoft permet désormais à d’autres moteurs de recherche de s’intégrer à la barre de recherche de la barre des tâches et n’impose plus Edge comme navigateur par défaut pour afficher les résultats de ces recherches. Par ailleurs, les services d’actualité tiers peuvent désormais délivrer leurs contenus via les Widgets Windows sans passer par Microsoft.

Microsoft a également modifié sa gestion des flux de données pour s’aligner avec les demandes européennes. Dans l’UE, les données concernant des applications et services non Microsoft mais collectées ne sont pas utilisées pour les besoins Business et Marketing de Microsoft. En outre, de nouveaux écrans d’approbation vont désormais s’afficher de sorte que les utilisateurs seront avertis et pourront refuser que des données de services Microsoft soient mixées au données Windows recueillies par Microsoft (quand l’utilisateur a autorisé la collecte des données Windows).

Par ailleurs, Microsoft rappelle que Windows est et a toujours été aligné sur deux piliers du DMA : la possibilité d’installer des applications depuis des sites/App Store tiers et la possibilité pour les développeurs d’établir des relations commerciales directes avec les clients sans passer par Microsoft ni rétribuer Microsoft. Ces deux points qui font, justement, hurler Apple qui rejette aussi bien l’esprit que le bien-fondé de ces piliers du DMA parce qu’ils touchent à leur cœur de business.

Le DMA a quelques impacts négatifs. Il tend désormais à ralentir l’arrivée de certains services américains en Europe. On le voit notamment avec les retards pris par Google Gemini ou Claude AI en Europe. Il peut aussi rendre l’expérience utilisateur plus pesante avec l’apparition d’un plus grand nombre de boîtes de demande de consentement. Si les grands éditeurs américains jouent vraiment le jeu imposé par l’Europe en y mettant de la bonne volonté, ces risques de désagréments peuvent être réduits, voire imperceptibles. Mieux encore, les contraintes du DMA peuvent même contribuer à rendre leurs systèmes et services plus ouverts donc plus agréables à utiliser. D’ailleurs, bien des utilisateurs aux US et dans le reste du monde commencent déjà à envier la version européenne de Windows et réclament à Microsoft d’appliquer les bonnes pratiques imposées par l’UE à tous les pays du monde…

 

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