Les géants américains du Cloud ont adhéré à l’initiative européenne de Gaia-X. Et c’est une bonne nouvelle pour l’interopérabilité des clouds… D’autant qu’ils n’y auront pas grand pouvoir…

Dans une longue interview accordée à IT For Business, Alban Schmutz, CTO adjoint intérimaire de Gaia-X, expliquait que « Gaia-X est ouvert à tous ceux qui acceptent les principes définis par les Policy Rules, y compris les acteurs américains. Ils peuvent alors entrer dans les groupes techniques, participer à l’architecture et proposer des services. En revanche, ne peuvent être élues au Board que des organisations ayant leur siège social mondial en Europe. ».

Autrement dit, les acteurs américains sont bienvenus et leurs connaissances des services cloud peuvent être utiles aux instances techniques qui élaborent les API et les services de base du métacloud européen. Mais ils n’auront pas voix au chapitre en matière de gouvernance et de valeurs véhiculées par Gaia-X.

À l’occasion du premier Gaia-X Summit, l’association qui gère le devenir de l’initiative cloud européenne a publié la liste de ses 160 membres « Day 1 », en plus de la liste déjà connue des 22 membres fondateurs. Et, surprise, les Américains y sont bien présents. Bit4id, Oracle Corporation, Palantir Technologies, Salesforce, Snowflake y sont présents par leur maison mère… Il y a même deux Chinois : Alibaba Cloud et Haier Cosmo IoT Ecosystem Technology !

Les grands clouds américains sont aussi bel et bien présents, inscrits au travers de leurs filiales européennes : Google Cloud (via Google Ireland), AWS (via Amazon Europe Core S.a.r.l au Luxembourg), Azure (via Microsoft NV). D’autres Américains comme Cisco y sont aussi inscrits via leurs entités légales européennes.

Si cela fera sans doute grincer les dents de certains, cette présence américaine (et chinoise) est salutaire car digne des principes d’ouverture européens. Elle est aussi bienvenue puisque, en temps que membres, ces grands acteurs se sont nécessairement engagés à adopter les Policy Rules de Gaia-X : ces derniers les obligent à s’engager en toute transparence à respecter les valeurs européennes en matière de gestion des données privées, d’ouverture, de réversibilité des services et de possibilité de changer de fournisseur sans couture. Ils devront dès lors implémenter dans leurs clouds les services de gestion d’identité, d’autodescription des services, de sécurité, de conformité et de catalogue qui servent de fondation à Gaia-X.

Dans un univers multicloud où les DSI des entreprises seront de plus en plus obligés d’adapter localement l’hébergement de leurs Workloads, l’interopérabilité des clouds américains et européens s’avèrera souvent cruciale. D’où l’importance de l’ouverture et de la transparence prônée par Gaia-X.