Le doute s’est emparé de NVidia! Selon plusieurs sources convergentes, le fabricant de cartes graphiques se préparerait à devoir jeter l’éponge dans le dossier de l’acquisition d’ARM.
En septembre 2020, NVidia annonçait son intention d’acquérir le créateur de puces ARM pour 44 milliards de dollars. Une vente qui devait préalablement être approuvée par les instances internationales de régulation des marchés.
Oubliant un peu vite qu’ARM appartient au géant japonais Softbank, le gouvernement britannique a mis autant de bâtons que possible dans les roues de NVidia pour sauvegarder ce qu’il considère être une pépite nationale. Au point même de sortir l’argument de la « sécurité nationale » pour empêcher la vente.
Et dans sa tentative de bloquer ce deal historique, le gouvernement anglais a trouvé le soutien de Microsoft, Google, Qualcomm, Intel, Amazon et Apple qui ont également fait pression sur les régulateurs pour que ARM demeure une entreprise indépendante de NVidia afin d’éviter tout phénomène de favoritisme ou d’inflation des prix sur des designs CPU devenus essentiels.
Parallèlement, les régulateurs chinois ont également annoncé en juin 2021 qu’il leur faudrait 18 mois pour évaluer ce dossier.
Or plus de 18 mois après l’annonce du deal, Bloomberg constate que NVidia n’a fait quasiment aucun progrès dans l’approbation de l’opération. Selon l’organisme, cette situation stagnante commencerait à avoir des répercussions en interne à la fois chez Softbank et chez NVidia.
Au point que chez Softbank, la piste d’une introduction en bourse d’ARM serait désormais relancée.
Selon des sources anonymes, NVidia commencerait aussi à se lasser de la situation stagnante et du nombre d’obstacles encore à franchir. D’autant qu’aux yeux de certaines personnes, ARM a également perdu un peu de son attrait : les Chinois poussent l’alternative RISC-V et des acteurs comme Apple et Qualcomm (qui a racheté Nuvia) se montrent – avec succès – de plus en plus indépendants des designs d’ARM dans la conception de leurs SoCs (System on Chip). Même Samsung utilise désormais un design AMD pour les GPU intégrés dans sa nouvelle génération de puces Exynos. Sans compter que NVidia rencontre un franc succès avec ses processeurs Tensorflow « A100 » pour animer l’apprentissage de vastes IA, alors que ce domaine était justement l’une des motivations derrière l’acquisition d’ARM.
Plus le temps passe, moins fortes sont les chances de voir ce rachat se faire. Et beaucoup de temps s’est déjà écoulé. À moins d’un rapide revirement de situation, NVidia pourrait finalement jeter l’éponge, trouvant la facture de 44 milliards de dollars inutilement salée… Mais un tel retrait lui coûterait également très cher : la firme américaine avait, lors de la signature, accepté de payer une pénalité de 1,25 milliard de dollars à Softbank si le processus d’acquisition venait à ne pas aboutir!