Dans un monde en pleine mutation, les entreprises font face à deux évolutions majeures : le travail à distance, d’une part, devenu la tendance dominante depuis la pandémie de Covid-19 et d’autre part, le développement vertigineux de l’open source. Deux transformations a priori indépendantes l’une de l’autre mais dont les similitudes sont frappantes, autant en termes de philosophie que de modes d’organisation.
La collaboration distribuée : un processus vertueux, commun aux 2 univers
Dans la communauté open source, la collaboration distribuée est un exemple de la manière dont l’intelligence collective d’un réseau peut accomplir de véritables exploits. Ce mode de travail transcende les barrières géographiques, culturelles et linguistiques, pour puiser dans un large éventail de compétences : un creuset mondial d’idées et d’expertises qui permet de développer des solutions de pointe.
On retrouve ces vertus dans le cadre du travail à distance. En plus d’offrir l’accès à une réserve mondiale de talents, la collaboration distribuée favorise des flux plus dynamiques. Les équipes peuvent travailler dans des fuseaux horaires différents, créant un cycle continu de productivité. Un moyen aussi d’adopter un fonctionnement plus souple, en tenant compte des préférences personnelles de l’équipe.
Le mérite, au cœur du processus collaboratif
Dans ce modèle, les contributions des uns et des autres sont jugées sur la base du mérite. Ce sont les meilleures idées et la capacité d’innovation qui sont mises en avant. Une dynamique qui récompense les compétences techniques mais aussi les soft skills ainsi que l’implication.
Dans le contexte du travail à distance, ce principe change la donne. En l’absence de présence physique dans un bureau, les indicateurs traditionnels de productivité, tels que le temps passé à son poste de travail, ne sont plus pertinents. Ce qui compte, c’est l’impact du travail fourni. Une culture du résultat qui implique une évolution du management, celui-ci devant s’appuyer sur des systèmes de reconnaissance et de valorisation des compétences.
Un langage commun et une communauté inclusive
Qu’il s’agisse d’open source ou de télétravail, l’un des défis de ces modèles collaboratifs est celui de la communication. Elle ne doit pas se limiter aux courriels mais doit parvenir à créer un langage commun entre des individus qui n’ont pas l’occasion de se rencontrer quotidiennement et disposent de codes culturels distincts. Les outils tels que GitHub ou Bitbucket offrent bien plus que la seule possibilité de partager du code informatique. Ce sont des plates-formes de discussion, qui permettent le retour d’information et la prise de décision, essentiels au processus itératif des projets collaboratifs.
Même chose pour le travail à distance : Slack, Microsoft Teams ou encore Zoom deviennent l’espace de travail virtuel. Le lien humain doit y être maintenu à travers des réunions, mais aussi des forums en ligne ou des séances de brainstorming. Ces temps d’échanges sont indispensables à la cohésion d’équipe. L’inclusivité doit être au centre des échanges, en s’assurant que toutes les voix peuvent être entendues, y compris celles de ceux dont l’anglais n’est pas la langue maternelle.
La transparence : la clé de la confiance
Corollaire de la communication, la transparence est également de mise. Elle est la base même de l’open source qui repose sur le libre accès des contributeurs au code mais aussi à tous les aspects du projet, de la feuille de route au processus décisionnel. Dans le cadre du travail à distance, elle permet d’instaurer la confiance et de garantir la fluidité des process. Elle encourage aussi la responsabilisation, permettant une meilleure appropriation de leur travail par les collaborateurs.
L’autonomie et la flexibilité : des leviers pour maximiser le potentiel individuel et collectif
Se sentant valorisés, les salariés seront plus libres d’explorer des solutions créatives. C’est aussi le cas dans les communautés open source où l’auto-motivation est la force motrice des contributions, s’appuyant notamment sur l’apprentissage continu pour développer ses compétences. Une autonomie qui va de pair avec la flexibilité : les collaborateurs comme les contributeurs doivent avoir la liberté de s’organiser en fonction de leurs responsabilités mais aussi de leurs propres rythmes personnels.
Ce qui est loin d’être anodin, et implique un vrai changement dans notre rapport au travail. Demain, le Future of Work sera marqué par ces tendances, au cœur de l’open source et du travail à distance : autonomie, mérite, transparence, flexibilité et, surtout, confiance.
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Par Franz Karlsberger, CEO, amazee.io – a Mirantis company