Autoriser le BYOD pour des raisons financières serait une erreur. Selon le Gartner, il s’agit en fait d’une décision stratégique qui doit, pour Capgemini consulting, améliorer la satisfaction et la productivité.
Le BYOD est un concept qui s’est largement développé depuis quelques années avec des entreprises qui restent relativement réticentes à le mettre en œuvre dans leur organisation. Le Gartner qui identifie les tendances l’a intégré assez rapidement dans ses réflexions. Dans une note qu’il vient de publier (Gartner Says Bring Your Own Device Is an Applications Strategy, Not Just a Purchasing Policy), le cabinet américain affirme que la décision d’aller vers le BYOD doit être motivée par des raisons stratégiques et non de coûts. « Concevoir des applications pour répondre aux demandes du BYOD n’est pas la même chose que définir des politiques d’usage ou établir un règlement des achats de matériels, explique Darryl Carlton, direteur de recherche au Gartner. Le BYOD doit être un principe de conception qui définit une approche neutre par rapport aux fournisseurs et fournit une architecture qui garantit la flexibilité ».
Le BYOD n’est pas une fantaisie passagère de l’entreprise ou une lubie de quelques utilisateurs capricieux, c’est une tendance de fond explique en substance le Gartner. Pour y faire face et l’accompagner au mieux, il recommande aux DSI de mettre en place une stratégie fondée sur l’idée que le BYOD va s’imposer et qu’elles vont devoir assurer le support aux utilisateurs situés à l’extérieur du périmètre de l’entreprise. Le cabinet parle de « Global class computing » pour désigner une approche dans la conception des architectures qui étend les processus IT à l’extérieur de l’entreprise et intègre les pratiques qui accompagnent les mouvements de la consumérisation et de la mobilité. L’adoption du BYOD, du BYOA (Bring your own application) et du cloud constitue des indicateurs de changements et de maturité des entreprises.
Propos comparable de Capgemini Consulting qui affirme dans un livre blanc que le BYOD est affaire de satisfaction et de productivité et non de coûts (BYOD : It’s all about Employee Satisfaction and Productivity, not Costs!). D’ailleurs, mieux vaut ne pas se déterminer sur ce critère car les économies réalisées sont loin d’être certaines. Car il faut inclure des coûts supplémentaires de (re)développement, de test et de maintenance d’applications pour supporter plusieurs plates-formes, de conception d’une infrastructure de VPN et de mise en oeuvre de nouvelles règles de conformité et de sécurité. Par ailleurs, la diversité entraînée par le BYOD fait perdre à l’entreprise ses capacités de négociations liées à l’achat de matériels en volume.
Le cabinet conseil propose une démarche de mise en œuvre en trois étapes. La première vise à définir l’approche que souhaite retenir l’entreprise. Plusieurs voies sont possibles allant du support d’appications et de services sur des matériels appartenant aux salariés à un modèle totalement BYOD. La seconde est subdivisée en plusieurs phases : définir une politique de sécurité et sélectionner les solutions IT à compléter avec des règles de conformité, concevoir une modèle de mise en œuvre. Enfin, définir la stratégie de déploiement incluant les aspects juridiques et RH.
IDC confirme le fait que le BYOD n’est pas générateur d’économies et considère, à l’occasion de la publication de ses prévisions pour 2014 pour la zone Asie-Pacifique (voir encadré ci-dessous) que le BYOD est mort et va céder la place à un modèle intermédiaire et moins ambitieuse qu’il baptise de CYOD (Choose your own device). Dans cette approche, les utilisateurs sélectionnent des matériels dont ils souhaitent disposer dans une liste définie par l’entreprise. Cette approche est affinée par la définition de profils utilisateurs qui donnent accès à des matériels adaptés. C’est là une sorte de compromis entre les souhaits des salariés et les contraintes des entreprises. Ce qui donne à ces dernières la possibilité de garder un certain niveau de contrôle et de sécurisation des applications. Charles Anderson, responsable réseaux-Télécom pour la zone Asie-Pacifique cite le cas de SAP qui aurait mis en œuvre une politique de CYOD avec succès en publiant une liste de 10 matériels (smartphones, tablettes, phablettes) et de 3 systèmes d’exploitation dans laquelle les salariés peuvent exercer leur choix.
The 10 ICT predictions by IDC for 2014 in APAC:
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