Les processeurs Apple M1 des nouveaux Mac tiennent leur promesse et redynamisent le marché des ordinateurs mais aussi des logiciels…

Le processeur M1 qui équipe les nouveaux Macbook Air, Macbook Pro et Mac Mini à architecture ARM, n’a pas fini de faire parler de lui.
Maintenant que les premières machines sont disponibles, les tests se multiplient et tendent tous à prouver que ce M1 défie sans difficulté les éditions mobiles des Intel Core i5/i7 ou des AMD Tyzen.

Les conséquences sont nombreuses :

– Les machines Apple n’ont pas changé de prix mais ont gagné en performances et en autonomie, ce qui les rend plus attractives face aux PC.

– La couche d’émulation Intel des Mac « M1 », dénommée Rosetta 2, est imparfaite mais fait globalement déjà bien le job. Pourtant les performances natives « ARM » des machines équipées en « M1 » encouragent clairement les développeurs à rapidement basculer leurs codes en ARM.

Intel et AMD vont devoir réagir sur le triple terrain de la performance, de l’autonomie et du prix. Car pour l’instant, les performances du M1 sont un véritable camouflet pour les vendeurs de l’univers PC. Il va vite falloir se démarquer, d’autant que – ne l’oublions pas – Apple arrive à faire évoluer ses processeurs de façon très significative chaque année, comme le font d’ailleurs les autres acteurs ARM à commencer par Huawei, Samsung, MediaTek ou Qualcomm.

– Avec son processeur « maison », Apple peut commercialiser des Macs plus performants tout en préservant ces marges. Voilà qui va obliger les constructeurs PC à faire pression sur les fondeurs et à consentir encore plus d’efforts sur les prix.

– Tout ce battage médiatique autour du M1 et de l’architecture ARM pourrait bien avoir un impact positif sur Windows on ARM, avec davantage de développeurs investis dans le support de cette architecture. Voilà qui pourrait clairement redorer l’image des Surface Pro X et autres rares PC Windows en ARM en leur permettant de dévoiler leur vrai potentiel grâce à davantage de logiciels natifs.

Preuve en est les récentes annonces d’Adobe avec la disponibilité de Photoshop nativement sur M1 (mais aussi en ARM64 sous Windows on ARM) et celles autour des frameworks.
Ces derniers sont la fondation de la plupart des logiciels et masquent les architectures aux développeurs. Ainsi « .NET 5 » lancé la semaine dernière est sorti avec un support ARM64 dès le premier jour (y compris pour la nouvelle Preview de WinUI 3).
Plus important encore pour le monde Apple, le framework Electron vient dans sa version 11, lancée cette semaine, d’intégrer le support pour ARM et plus particulièrement pour l’Apple M1 avec une édition « Darwin arm64 ». Rappelons qu’Electron permet de créer des applications de bureau en utilisant les technologies universelles du Web : HTML, CSS et JavaScript. C’est dès lors l’un des frameworks de développement cross-plateformes les plus populaires. Typiquement, des applications comme VS Code, Slack Desktop, Skype, Discord et autres, reposent sur Electron.
La disponibilité d’une version ARM permettra à ces applications de profiter pleinement de la puissance des nouveaux Mac « M1 ». C’est d’autant plus important que la couche d’émulation Rosetta 2 est particulièrement mal adaptée au fonctionnement même d’Electron avec un impact très marqué sur les performances. Le support natif du M1 élimine ce problème (puisqu’il n’a plus besoin de Rosetta 2).

Toute cette agitation autour du M1 finit peu à peu par insuffler l’idée aux développeurs « Desktop » que les processeurs ARM ont autant leur place sur les ordinateurs que sur les smartphones. De quoi conforter Apple dans ses choix, encourager ARM et Qualcomm à poursuivre dans cette voie, et sérieusement inquiéter Intel. D’autant que le fondeur semble avoir toujours autant de mal à basculer sur une résolution de gravure 10 nm, alors que les M1 d’Apple sont déjà gravés en 5 nm ! Intel devrait rapidement se faire du souci s’il n’arrive pas à booster les performances de sa plateforme Lakefield et à rendre ses Core i de 11ème génération plus attractif en termes de rapport performance/prix.

 

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