Si comparait le cloud à la ruée vers l’or, les matériels d’infrastructure en sont les pelles et les pioches. HP, Dell et EMC en sont le trio de tête.
L’appellation cloud computing utilisée le plus souvent sous sa forme abrégée cloud est trompeuse dans la mesure elle donne l’impression que les ressources informatiques se situés dans l’éther alors qu’en fait elles résident bel et bien dans ce qu’on appelait les salles informatiques et qui sont désormais connues sous l’appellation data centers.
Selon le cabinet IDC, l’ensemble des dépenses en matériels d’infrastructure spécifiquement destinées aux data centers – incluant les serveurs, systèmes de stockage et de réseaux – a atteint 23,9 milliards de dollars en 2014 contre 20,2 l’année précédente soit une croissance de 18 %. On peut remarquer au passage que cette croissance est inférieure à celle des services proposés via le cloud. Les dépenses pour construire des clouds privés sont sensiblement inférieures à celles pour le cloud public dans une répartition d’environ 40/60.
« La transition vers les infrastructures de cloud dans les data centers des entreprises continue à accélérer l’extension des infrastructures des data centers des opérateurs publics de cloud public et d’accroître les dépenses IT » considère Richard Villars, vice-président chez IDC. « L’Internet des objets constitue un autre facteur de croissance en raison de la flexibilité et de la scalabilité que seul une architecture cloud peut apporter », poursuit-il.
Sans trop de surprise, la zone la plus dynamique à ce niveau de dépenses pour data centers est les Etats-Unis qui représentent près des deux-tiers des dépenses devant l’Europe avec 30 %.
Côté fournisseurs, le trio de tête est constitué sans surprise de HP, Dell et EMC. La présence d’EMC dans ce Top3 montre clairement l’importance de la place que prend désormais le stockage. Les data centers ont besoin de plus en plus d’espace de stockage pour engranger les volumes de données qui ne manquent pas d’arriver de tous côtés, notamment à partir des applications conçues de l’Internet des objets.
Le développement des data centers a fait apparaître de nouveaux acteurs et de nouvelles technologies, à commencer par les serveurs hyperconvergés. Ces solutions d’infrastructure qui équipent les data centers modernes de nombre de géants du Web regroupe « les fonctions de traitement, de stockage et de réseau sous le même contrôle d’une solution logicielle », explique le rapport d’IDC intitulé Worldwide Hyperconverged Systems 2014 Vendor Assesment. Nutanix, SimpliVity et Scale Computing constituent, selon IDC le trio de tête de cette vague technologique (L’envol des systèmes hyperconvergés). De même, côté stockage, on constate la montée des systèmes SSD (Solid-State Drive) autrement dit les mémoires électroniques et qui vont permettre de combler le gap qui s’accroit entre les performances des serveurs et des disques magnétiques. Les premiers continuent toujours au rythme de la loi de Moore même si on approche des limites physiques (OpenPower peut-elle inquiéter x86 d’Intel ?) alors que les disques magnétiques sont restés bloqués à 15 000 RPM (Rotation Per Minute) depuis les années 2000.