Google et Renault renouvellent et renforcent encore un peu plus leur partenariat aussi bien pour héberger dans le cloud les activités numériques du groupe automobile que pour embarquer de nouveaux services dans les véhicules grâce à un nouvel OS développé en commun.

Depuis 2018, Google et Renault entretiennent une idylle qui gagne en intensité tous les deux ans. Le partenariat avait déjà conduit au système d’infotainment embarqué dans la nouvelle Megane E-Tech 100% électrique et à la migration vers le data cloud de Google de données logistiques clés pour créer des jumeaux numériques des usines.

Ce nouveau partenariat doit notamment permettre l’élaboration d’un véritable système d’exploitation basé sur Android pour gérer les voitures de façon plus standardisée afin de les rendre à la fois plus évolutives et plus intelligentes. « Une voiture aujourd’hui c’est beaucoup de composants électroniques dont aucun n’est normalisé, aucun utilisant un OS standardisé, alors que les échanges entre ces composants sont de plus en plus complexes et nécessaires. C’est pourquoi nous voulons avec Google, construire un système permettant de gérer les voitures de façon plus standardisée qui nous permettra de rendre les voitures plus évolutives en proposant tout un tas de nouveaux services en mettant à jour le logiciel aussi simplement qu’on le fait avec un téléphone aujourd’hui » explique Frédéric Vincent, Directeur Systèmes et Technologies du Groupe Renault.

L’idée de Renault est d’aboutir au SDV, autrement dit au Software Defined Vehicule (un concept largement initié par Tesla). « Une voiture intègre aujourd’hui entre 60 et 80 calculateurs avec 5 à 7 ‘domain controlers’. Une complexité qui nous expose à des difficultés pour introduire de nouveaux services. C’est de plus en plus compliqué et introduire rapidement un nouveau service est tout simplement impossible parce qu’il faut modifier du hardware. Typiquement, simplement pour introduire un concept de clé virtuelle, il faut modifier au bas mot 4 calculateurs embarqués, ce qui représente à minima deux ans de travail et délai » déchiffre Thierry Cammal, directeur général de Renault Software en charge de la Renault Factory. « Nous avons décidé d’unifier tout ça et de regrouper les fonctions autour de deux plateformes HPC embarquées, une gérant la partie cockpit (déjà amorcée avec la Megane E-Tech), l’autre tout le reste : confort de conduite, assistance à la conduite ADAS, gestion du châssis, cybersécurité, etc. Pour cela, il nous faut développer un logiciel SDV Platform à même d’assurer à la fois les fonctions middlewares et applicatives ».

Sur la partie Cockpit, Renault s’est jusqu’ici appuyé sur Google Automotive Services au cœur de l’infotainment de la Megane E-Tech.

Pour aller plus loin et disposer d’une véritable plateforme SDV, Google va développer en collaboration avec Renault (mais la solution sera ouverte à d’autres OEM) de nouveaux services middlewares basés sur Android (et son noyau Linux) avec comme objectif d’obtenir un système standard sur l’ensemble des systèmes de la voiture. Le tout sera embarqué dans un HPC élaboré conjointement avec Qualcomm.

Parallèlement à cette partie embarquée, Renault qui est en train de basculer l’essentiel de ses workloads dans le cloud compte s’appuyer sur Google Cloud pour développer des jumeaux numériques complets de ses véhicules afin de réduire les coûts de développement et gagner en flexibilité et en capacité d’analyse des données remontées par les véhicules.

Le constructeur espère embarquer cette nouvelle plateforme SDV dès 2026 dans ses véhicules.

 

 

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