Aucune transformation numérique ne se fait sans une modernisation de l’IT. Cette dernière passe souvent par le cloud mais se révèle surtout truffée d’embûches et de défis qui expliquent pourquoi la plupart des entreprises affichent un retard dans leurs objectifs en la matière…

La transformation numérique n’est pas une option. Toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur domaine d’activité, y sont confrontées. C’est une question de survie dans un monde en accélération où tout bouge vite, à commencer par la concurrence.
Une nouvelle étude réalisée par IDG et commissionnée par Insight essaye de traduire en chiffres l’état des efforts de modernisation des entreprises de plus de 2500 salariés.

Celle-ci révèle que seulement 25% des entreprises interrogées ont atteint leurs objectifs initiaux de modernisation de leur IT. Cependant toutes les entreprises interrogées ont entamé une modernisation et toutes constatent déjà, quel que soit le stade atteint, des améliorations mesurables dans leur Business que ce soit en termes de qualité de service, d’optimisation des coûts, de disponibilité des applications ou d’expériences clients. Ainsi 95% des répondants affirment poursuivre simultanément toute une panoplie d’initiatives pour moderniser leur SI, mais, en moyenne, seul un tiers de ces projets ont été finalisés à fin 2019.

De même, 67% des responsables répondants affirment que la modernisation de l’IT est essentielle à toute initiative de transformation des métiers, rappelant ainsi que celle-ci est un prérequis.

Toutefois toutes les initiatives de modernisation ne réussissent pas. Selon l’étude, 41% des projets de modernisation de l’IT ont été repoussés, voire abandonnés, en 2019 le plus souvent par manque de vision claire ou à cause d’autres priorités ayant pris le dessus.

D’une manière générale, l’étude rappelle que les retards dans la modernisation des infrastructures informatiques sont monnaie courante dans les entreprises. Début de 2020, 59% des entreprises enregistraient un retard dans leurs projets 2019 d’évolution IT, un retard qui pour 90% des chefs d’entreprise concernés aura probablement un impact négatif sur les revenus d’ici un à cinq ans. Car le monde numérique évolue à un rythme effréné.

Investir, encore et toujours…

Pour les responsables interrogés, les principaux défis en 2020 résident principalement dans la mise en place de nouvelles stratégies de gouvernance pour soutenir la modernisation et le cloud (35%) – et notamment de gouvernance de la donnée -, dans la définition et l’optimisation de nouveaux centres de données s’étendant à la fois sur les clouds, sur site et en périphérie (34%) et enfin dans la difficulté d’intégrer ces centres de données variés tout en respectant les contraintes de sécurité et le RGPD (34%).

Mais d’autres défis sont également mis en avant. La mise à niveau des processus de sécurité est un challenge pour 57% des responsables interrogées. De même, déterminer le bon équilibre entre plateformes de données et centres de données (cloud, edge, on-site) constitue un casse-tête pour 53% des DSI.
La gestion de la sécurité des clouds publics est aussi l’un des principaux défis, cité par 49 % des répondants. La gouvernance, la gestion multicloud et la détermination de l’emplacement des charges de travail dans le cloud sont d’autres obstacles majeurs régulièrement mis en avant.

En moyenne, 40% des budgets informatiques sont consacrés aux initiatives de modernisation informatique, avec des fourchettes allant de 34% à 45% selon le stade de maturité et la taille de l’entreprise.

Le cloud reste au cœur des stratégies

Parmi les projets de modernisation prioritaires, 31% des DSI citent le SDN (Software Defined Networking) devenu clé dans un SI étendu et hybride. Parallèlement, 30% voient dans la modernisation de leur infrastructure interne une autre grande priorité.

Surtout, 30% des DSI estiment urgent de déplacer leurs applications vers le cloud pour une modernisation ultérieure. Une approche dont certaines entreprises commencent pourtant à revenir, l’hébergement cloud d’une application non « cloud native » pouvant se révéler plus coûteux qu’espéré.
D’ailleurs, 69% des entreprises ont découvert des dépenses sur le cloud public supérieures à leurs attentes, et 62% ont expérimenté des dépenses supérieures à leurs prévisions.
Selon l’étude 84% des entreprises interrogées ont, en 2019, déplacé certains Workloads du cloud public hyperscale vers un cloud alternatif ou vers du on-premises. Base de données, sites Web, environnements Dev/Tests, environnements de BI font partie de ces workloads qui ont été partiellement ou totalement rapatriés en interne.
Au passage, l’étude note que le principal obstacle à la modernisation des applications est l’absence de capacité d’automatisation (par la RPA) et la difficulté de containeriser les existants.

Mais on retiendra surtout que 95% des DSI utilisent ou prévoient d’utiliser des services managés (en mode SaaS donc) pour au moins une des fonctions IT.

Les projets « cloud native » (pour 50% des DSI) et les approches multiclouds (pour 49%) des DSI figurent en tête des stratégies de modernisation mises en œuvre en 2019.

Par ailleurs, le cloud hybride s’affirme de plus en plus comme la solution favorite des grandes entreprises. En effet, 64 % de celles qui ont terminé leurs initiatives initiales de modernisation IT sont passées d’une stratégie de nuage entièrement privée ou entièrement publique à une approche cloud hybride.

Bref, la transformation numérique des entreprises passe d’abord et nécessairement par une modernisation de l’IT, une modernisation qui est tout sauf un long fleuve tranquille…

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Source :
Insight – The State of IT Modernization 2020