TOP500.org publie son nouveau palmarès bi-annuel des plus puissants supercalculateurs HPC de la planète. Toujours pas d’exascale mais une montée en force d’AMD et l’entrée des HPC instanciés dans les clouds Azure et AWS…
2021 doit marquer la mise en œuvre des premiers HPC exascale chinois et américains. Mais les futurs monstres de calcul ne sont apparemment pas en avance sur leur calendrier. Il faudra attendre la publication du TOP 500 de décembre pour savoir si oui ou non « 2021 » restera dans l’Histoire comme l’année d’entrée de l’humanité dans l’ère exaflopique.
En attendant, il faut retenir de cette publication estivale du classement TOP 500 trois choses importantes :
1/ Fugaku toujours le plus puissant
Le HPC japonais développé par Fujitsu pour l’institut de recherche physique et chimique de Riken demeure le supercalculateur le plus puissant du monde avec ses 7 630 848 cœurs et son record de performance : 442 PetaFLOP/s. Il est trois fois plus puissant que l’IBM Summit, second de la liste et plus puissant HPC des USA.
2/ AMD, chouchou des HPC
Parmi les entrées remarquables du nouveau classement TOP 500, on notera l’arrivée du Perlmutter du DoE (US Department of Energy) en 5 ème position. Construit par HPE sur une architecture Cray Shasta, il combine des CPU Epyc d’AMD à des GPU A100 de NVidia et affiche une performance de 63,4 PetaFLOP/s.
Il relègue à la sixième place le très privé Selene, le HPC construit par NVidia pour ses propres besoins lui aussi basé sur des processeurs AMD Epyc et des GPU A100.
Le plus puissant HPC européen arrive en 8 ème position. Il s’agit du JUWELS construit par Atos pour le FZJ allemand. Animé par des processeurs AMD Epyc Rome et des GPU A100 de NVidia, il affiche une puissance de 44,12 PetaFLOP/s.
En attendant l’entrée dans le classement du Lumi finlandais, du MareNostrum 5 espagnol, du Leonardo italien et du Deucalion portugais, plusieurs nouveaux HPC européens livrés en 2020 font leur apparition dans le TOP500 : le MeluXina en 37eme position (10.5 petaflops, construit par Atos et situé au Luxembourg), le Karolina « GPU partition » en 70 ème position (6.0 petaflops construit par HPE et situé en République Tchèque), le Discoverer en 92 eme position (4.5 petaflops construit par Atos et situé en Bulgarie), le Vega en 107eme position (3.8 petaflops, construit par Atos et situé en Slovénie),
Sur les 58 nouvelles entrées de la liste 2021, 29 HPC sont animés par des CPU AMD EPYC ! Un gros succès pour AMD qui double ainsi le nombre de HPC basés sur ces processeurs dans le TOP 500 et glisse 3 HPC à base AMD dans le Top 10 (en 5ème, 6ème et 8 ème place).
3/ Les HPC « Cloud » entrent dans le TOP 500 grâce à Azure et AWS
Mais le fait le plus remarquable de ce TOP 500 est l’entrée de HPC hébergés chez les grands hyperscalers. On le sait, notamment pour satisfaire les recherches en IA de leurs clients, les principaux hyperscalers ont bâti dans leurs clouds de véritables supercalculateurs.
Azure entre ainsi en 26, 27, 28 et 29ème position avec 4 clusters (Pioener-EUS, Pioneer-SCUS, Pioneer-WEU, Pioneer-WUS2) chacun certifiés à 16,6 PetaFLOP/s, et tous basés sur des instances Azure NDv4 (CPU AMD EPYC 7V12 et GPU NVIDIA A100).
Selon Microsoft, les clusters sont significativement plus importants et plus performants que ce qui est affiché dans le TOP 500, les benchmarks n’ayant été réalisés que sur une portion de chacun des clusters « notamment afin de ne pas perturber les traitements des clients ». Mais Microsoft ne tient pas à dévoiler la capacité réelle de chacun de ses clusters HPC. Tout au moins pas pour l’instant.
Par ailleurs, le HPC instancié sur AWS par Descartes Labs (une entreprise américaine qui fait de l’analyse géospatiale à base d’IA) a été benchmarké à 9,9 PetaFLOP/s ce qui le place à la 40ème position ! Il comporte 172 692 cœurs et s’appuie sur des instances EC2 R5 xlarge (à base Xeon).
À l’avenir, il y a fort à parier que l’on verra se multiplier dans le TOP 500 de plus en plus de HPC ainsi instanciés dans le cloud. Après tout, Google dispose aussi de HPC grâce à ses instances à base de TPU v4 notamment.