Microsoft a officialisé la disponibilité générale de Windows Server 2025, nouvelle édition du système d’exploitation pour serveurs et datacenters. Au menu, de l’IA, du Cloud hybride, de la performance et un alignement de l’expérience graphique sur celle de Windows 11.
Fut un temps pas si éloigné, avant l’avènement du Cloud et la suprématie de Linux sur les containers, toute nouvelle version de Windows Server aurait donné lieu à une grande fête médiatique et une pléthore d’articles dans tous les sens.
Mais les temps ont changé. Il est aujourd’hui extrêmement difficile de connaître les parts de marché de Windows Server (estimés à 48% des OS serveurs en 2018). Même Microsoft a trouvé le moyen de complètement masquer ses ventes enfouies dans la nébuleuse division « Intelligent Cloud ».
Toutefois, à voir le nombre d’entreprises qui continuent de gérer leurs authentifications avec Active Directory et la présence toujours bien ancrée de SQL Server for Windows, il paraît évident qu’encore aujourd’hui, Windows Server continue d’être très présent voir central dans les infrastructures « on-premises » des entreprises. Même si l’OS n’a plus l’omniprésence d’antan.
Dès lors, toute nouvelle version de Windows Server demeure un évènement IT important pour bien des DSI.
Et justement, cette semaine est marquée par la disponibilité officielle – à quelques jours de sa conférence MS Ignite 2024 – de Windows Server 2025, nouvelle mouture de l’OS pour serveurs et datacenters de Microsoft. Une version qui fait le forcing sur trois sujets : l’IA, la performance et la cybersécurité.
De l’IA et du Cloud Hybride
Vu la « fixette » de Microsoft sur l’IA depuis deux ans, Windows Server 2025 ne pouvait échapper à la vague. Microsoft présente cette édition comme « une plateforme prête pour l’IA ». L’éditeur affirme avoir particulièrement travaillé sur l’optimisation du traitement des charges de travail liées à l’intelligence artificielle et au machine learning. Avec une nouveauté clé : le support natif du partitionnement GPU. Mais Windows Server 2025 permet aussi de gérer plus efficacement le traitement de larges volumes de données dans des environnements distribués.
Parallèlement, Microsoft a également soigné les scénarios hybrides alors que Windows Server 2025 devrait servir de fondation à une nouvelle génération de plateformes « Azure Stack HCI ». La première innovation est le support du Hotpatching via Azure Arc. Pourquoi via Azure Arc ? Parce que Microsoft insuffle un peu plus de fonctionnalités « en abonnement », et ce Hotpatching en fait partie. Il promet beaucoup moins de reboots après mises à jour et correctifs et donc moins d’interruptions des opérations.
Dans la même veine, Microsoft promet un « onboarding » simplifié grâce à Azure Arc : « Windows Server 2025 facilite l’intégration d’Azure Arc, apportant les puissantes fonctionnalités d’Azure directement dans votre centre de données. Cette intégration simplifie le processus d’adoption des fonctionnalités hybrides d’Azure et améliore la flexibilité opérationnelle, vous permettant de gérer et sécuriser plus efficacement vos environnements hybrides et multicloud » explique l’éditeur. Pour rappel, Azure Arc est un service Cloud de Microsoft qui étend les services et la gestion d’Azure aux infrastructures locales et multicloud.
Microsoft a également ajouté des fonctionnalités SDN multisites et une gestion unifiée des politiques réseau. Selon l’éditeur, « ces capacités cloud hybride font de Windows Server 2025 un choix idéal pour les organisations qui souhaitent optimiser leur infrastructure informatique et tirer parti des avantages à la fois des environnements sur site et dans le cloud »… À condition bien sûr d’adopter Azure en cloud public !
De la performance et de l’agilité
Windows Server 2025 bénéficie d’une multitude d’optimisations mises au point par les équipes Azure. Microsoft promet des gains de performance et de montée en charge « massifs » sans réellement les détailler. Mais deux chiffres viennent étayer ces affirmations :
* la mémoire maximale allouée par VM a été multipliée par 10 pour atteindre 240 To.
* Le nombre de vCPU alloués par VM a été multiplié par 8 et atteint 2048 vCPU.
Autre amélioration notable, d’importantes optimisations ont été intégrées pour booster de 60% les performances des stockages NVMe.
Et Windows Server 2025 introduit plusieurs innovations autour du stockage avec la compression et la déduplication sur les espaces Native ReFS, une gestion plus fine des Storage Spaces ainsi que la compression des « Storage Replica » (réplication de volumes entre serveurs ou clusters intégrée à Windows Server).
De la cybersécurité renforcée
Microsoft a également relevé la barre cybersécurité avec un durcissement de l’Active Directory, un durcissement de SMB (incluant SMB over QUIC pour un accès sécurisé aux partages de fichiers via Internet) afin de mieux lutter contre les attaques de type ‘middle’, ‘relay’ et ‘spoofing’ et, enfin, le support de dMSA (comptes de service managés délégués) une fonctionnalité qui améliore la sécurité des comptes de service au sein de l’Active Directory. Contrairement aux comptes de service traditionnels, les dMSA offrent une gestion automatisée des mots de passe et une authentification liée à l’identité de l’appareil, ce qui réduit les risques associés aux compromissions de comptes de service.
Une interface réalignée avec Windows 11
Enfin, même si Microsoft en parle peu, Windows Server bénéficie aussi d’une nouvelle expérience utilisateur pour adopter l’apparence et l’ergonomie de Windows 11 ainsi que des fonctionnalités « utilisateurs » très appréciables, comme la prise en charge native des périphériques Bluetooth (souris et claviers), le support des formats de compression 7z et TAR, l’adoption du nouveau Gestionnaire des tâches de Windows 11, l’intégration en standard de Windows Terminal et du gestionnaire de paquets Windows (winget).
Les entreprises intéressées peuvent dès maintenant télécharger une version d’évaluation gratuite de 180 jours depuis le Centre d’évaluation Microsoft. Cette version est également disponible sur Microsoft Azure pour des tests en environnement cloud.
Parallèlement, Microsoft a également annoncé la disponibilité de System Center 2025, permettant une gestion optimale des nouvelles fonctionnalités de Windows Server 2025 dès son lancement.
Disponible en version LTSC, Windows Server 2025 bénéficiera d’un support étendu jusqu’au 10 octobre 2034 avec une période de support standard jusqu’au 9 octobre 2029, offrant ainsi aux entreprises une stabilité et une pérennité essentielles pour leurs infrastructures critiques.