Cette semaine, pour notre rendez-vous l’invité de la semaine d’un format particulier, InformatiqueNews a le plaisir de recevoir Nicolas Hirsch, Directeur des ventes de Qlik France.

Dans les conditions très particulières et extrêmes que nous vivons, quel est l’élément ou le point qui a retenu votre attention ?

L’élément qui a le plus retenu mon attention lors du passage au confinement il y a maintenant 4 semaines, c’est l’agilité dont a fait preuve le secteur de l’IT. D’un côté, la majorité des entreprises n’ont eu aucun souci à passer l’ensemble de leurs collaborateurs en télétravail et à adapter leurs processus internes, car le télétravail est une pratique ancrée dans notre façon de travailler depuis plusieurs années déjà.

De l’autre, notre secteur a, selon moi, également démontré cette même agilité en mettant ses solutions au service de ses clients. Celles-ci ont pu rapidement et facilement s’adapter afin de répondre aux enjeux actuels auxquels ils doivent désormais faire face.

L’agilité se trouve définitivement au cœur de l’ADN des acteurs de l’IT.

Avant de parler de Qlik, pouvez-vous nous expliquer comment vous avez organisé la vie de l’entreprise ? Êtes-vous passé totalement ou partiellement en télétravail ? Après plus de trois semaines de confinement et de télétravail, avez-vous déjà tiré des leçons ?

L’ensemble des collaborateurs de Qlik travaillent depuis chez eux. Nous pratiquons le télétravail depuis de nombreuses années déjà, ce n’est donc pas une nouveauté. Les outils, les systèmes et les exigences de sécurité ont été développés pour permettre à nos collaborateurs d’accéder à toutes les informations dont ils ont besoin, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. Tous nos bureaux sont fermés et toutes les interactions avec les clients, les partenaires et entres collègues se font par téléphone ou par des outils de visio-conférence.

En France, nous avons pris conscience de la gravité de la situation bien avant l’annonce du confinement et avions déjà remplacé la traditionnelle bise du matin par des checks en tout genre. Nous sommes une petite équipe très soudée et, depuis le début de la pandémie, nous avons rapidement mis en place plusieurs rendez-vous hebdomadaires qui viennent s’ajouter aux réunions de management. Le but est de conserver la bonne humeur de tous (« loin des yeux, près du cœur »), de s’assurer que tout se déroule dans de bonnes conditions et de pouvoir réagir en cas de besoin.

La leçon que nous tirons de la situation concerne notre communication, qu’elle soit interne ou externe. Désormais, nous essayons d’aller à l’essentiel et nos échanges sont encore plus qualitatifs et mesurés.

Pensez-vous que cette crise va changer en profondeur notre manière de travailler ? Est-ce que vous commencez à préparer l’après-crise ?

L’impact de cette crise est indéniable sur l’économie de manière générale et nous en constatons déjà les méfaits.: « Changer en profondeur notre manière de travailler », je ne sais pas, il est trop tôt pour le dire mais ce qui est certain c’est que bien sûr nous réfléchissons déjà à « l’après » . Il va falloir être en capacité de rebondir, d’améliorer certains process afin de nous rendre davantage efficaces, que cela soit en interne ou avec nos clients les plus rapidement possible. Pour l’instant, notre attention se porte sur nos clients. Notre objectif est de les accompagner pendant cette période en les aidant à reprendre leurs activités le plus rapidement possible.

 Gestion des entreprises par les données : une enquête récente que vous avez commanditée montre qu’il existe un écart entre leurs aspirations à être pilotées par la donnée et la capacité de leurs collaborateurs à créer de la valeur commerciale avec ces données. Comment l’expliquez-vous ? Vous entendez répondre à cette question avec votre offre Data Literacy as a Service. Pouvez-vous expliquer ?

Effectivement, c’est le principal constat de notre dernière étude en date : « The Human Impact of Data Literacy », menée conjointement avec Accenture. Nous l’expliquons par le constat suivant : il y a encore quelques années, la data et les outils analytiques étaient réservés à une petite élite au sein de l’entreprise : les data scientists. A mesure que les données ont pris d’assaut tous les niveaux de l’entreprise, en commençant par le conseil d’administration puis les business units, ces dernières ont mis à disposition des outils à la portée de tous, sans s’assurer auparavant que le plus grand nombre avait les compétences requises pour les utiliser et pour comprendre les données.

Depuis quelques mois, nous observons chez certains de nos clients une prise de conscience, qui se traduit par diverses initiatives, telles la mise en place de programme de formation, des nominations de « Data Culture Manager », etc. Toutefois, une majorité ne savent pas par où commencer pour diffuser l’utilisation de la donnée à tous les niveaux de l’entreprise. C’est pourquoi nous leur proposons de les accompagner dans leur transformation vers un modèle « data-driven » avec notre nouvelle offre DLaaS (Data Literacy as a Service), lancée en janvier dernier. Plus précisément, il s’agit de services continus de formation, de conseil et d’accompagnement qui permettront aux entreprises, d’instaurer une culture de la donnée et d’améliorer leur taux de Data Literacy (datalphabétisation en français) tout en optimisant l’exploitation de la valeur que recèlent leurs données.

Pouvez-vous citer un ou deux clients français qui a adopté une telle démarche et indiquer en quoi cela a fait la différence ?

Nous pouvons commencer par citer Meilleurtaux.com, un client de longue date pour Qlik. Cet acteur du courtage, expert en prêt immobilier, rachat de crédit, assurance emprunteur et crédit conso a équipé plus de 300 agences franchisées des solutions Qlik afin de leur permettre de suivre leur activité au quotidien. Ainsi, MeilleurTaux.com a déployé en un mois de nouvelles applications commerciales et marketing en s’appuyant sur Qlik Sense Cloud.

En conséquence, les directeurs d’agences ont maintenant accès en temps réel à la visualisation de leurs performances commerciales sur leur zone de chalandise, ils peuvent piloter la productivité individuelle de leurs collaborateurs, et étudier les flux avec les clients et partenaires, avec des tableaux de bord accessibles partout sur mobile.

Nous pouvons également citer Alstom, fleuron de l’industrie française, qui utilise Qlik Sense pour de nombreux cas d’usage, tout au long du processus de production et de maintenance des trains. Aujourd’hui, Alstom aborde un nouveau tournant avec la création d’une entité « Transformation », au cœur de laquelle le Data Management occupe une place prépondérante. Ce tournant a pour objectif d’aller plus loin dans l’exploitation de la donnée afin de prendre de meilleures décisions. Pour sous-tendre ces projets, Alstom va travailler sur la Data Literacy, pour développer les compétences de tous les salariés et démocratiser l’usage de la donnée. Il s’agit d’une réelle prise de conscience pour Alstom et le support du top management est assuré. La gouvernance est portée par le numéro 2 du groupe et toute l’organisation est en place pour assurer les différentes missions autour de la data.

La vision de la plate-forme que vous proposez va des sources de données aux catalogues des données et aux applications analytics. Pouvez-vous la présenter en quelques mots ? Est-ce là une plate-forme totalement intégrée ou que l’on peut acquérir par modules ?

 Qlik a pour mission d’aider les entreprises à accélérer la création de valeur grâce aux données. Pour cela, nous proposons des solutions d’intégration et d’analyse de données qui permettent de transformer les données brutes en données exploitables, puis en informations utiles pour la prise de décision. Nos offres sont disponibles de manière intégrées mais aussi indépendantes :

– Notre plateforme d’intégration de données, appelée Qlik Data Integration permet la réplication, la transformation et le catalogage des données dans toute l’entreprise. Elle comporte un module d’automatisation des datawarehouses et data lakes, qui est vraiment différenciateur sur le marché. Et elle est indépendante des solutions analytiques qui exploiteront ces données.

– Notre offre de Data & Analytics se compose de Qlik Sense, notre plateforme d’analyse de nouvelle génération, basée sur l’intelligence augmentée. Elle prend en charge tout le spectre des cas d’usage de la BI à travers l’organisation. Nos produits à valeur ajoutée pour l’analyse sont Qlik Insight Bot, pour l’analyse conversationnelle ; Qlik NPrinting, pour l’établissement de rapports centralisés ; Qlik GeoAnalytics®, pour l’analyse géospatiale avancée ; et Qlik Big Data Index™, pour l’analyse Big Data avec des capacités associatives complètes. Nous proposons aussi Qlik Core®, notre environnement de développement pour des analyses entièrement personnalisées et intégrées, sans oublier QlikView, notre solution classique, pour les applications d’analyse guidée et des tableaux de bord. Et très bientôt, les utilisateurs pourront, grâce à Qlik Alerting (suite au rachat de RoxAI), définir en totale autonomie des alertes en fonction d’évènements.

– Le troisième pilier de notre offre est la Data Literacy as a Service, dont nous avons parlé précédemment.

Gartner vous place dans le carré des leaders de l’analytics et des plates-formes de BI avec Microsoft, Tableau et ThoughSpot. Parmi les faiblesses, Gartner cite les problèmes liés à la migration de Qlik View à Qlik Sense et la persistance de l’utilisation de tableau de bord préparamétrés au lieu de solutions de type self-service ? Que répondez-vous ?

Qlik maintient son engagement auprès de ses clients internationaux, y compris ses clients QlikView. Notre stratégie de coexistence entre les deux produits est conçue pour offrir à nos clients une flexibilité et une confiance dans l’utilisation de QlikView, tout en leur permettant de bénéficier de tous nos investissements dans Qlik Sense. Notre programme de modernisation de l’analyse (annoncé en avril 2020) offre aux clients de QlikView une opportunité très intéressante, leur permettant de tirer profit de nos nouveaux investissements dans l’IA tout en étant capable d’exécuter les applications QlikView dans notre offre SaaS, ce qui réduit considérablement le coût de possession. Nous encourageons tous nos clients QlikView à contacter Qlik ou leur partenaire pour en savoir plus sur ce nouveau programme.

Enfin, Qlik a une approche unique de l’analytique. Comme l’a souligné Gartner, Qlik permet « aux utilisateurs de tous niveaux de compétences de combiner des données et d’explorer des informations ». Nous considérons cela comme une force car nos utilisateurs peuvent obtenir les informations dont ils ont besoin sans avoir à construire quelque chose de nouveau à chaque fois qu’ils ont une question (comme c’est le cas pour les approches SQL). Le « libre-service » est bien plus que la création de nouvelles applications à partir de zéro, ce que la plupart des utilisateurs métiers n’ont pas le temps de faire. Nous comprenons que la signification de libre-service varie selon les personnes. Selon nous, une plateforme de libre-service permettant aux utilisateurs de trouver des réponses sans aide, d’assembler leur propre contenu à partir d’éléments prédéfinis, et même de créer leur tableau de bord de toutes pièces, offre davantage de flexibilité afin d’accompagner les choix de déploiement des clients plutôt qu’un modèle de libre-service rigide.

Vous avez tout récemment signé un partenariat avec Snowflake. Quel est l’objectif de ce programme ?

En effet, nous avons récemment annoncé l’extension de notre partenariat avec Snowflake afin de rejoindre le programme Snowflake Partner Connect. L’objectif est de permettre aux clients de Snowflake de tester le logiciel d’intégration de données d’entreprise de Qlik (Qlik Data Integration) dans le cadre d’un essai gratuit de deux semaines.

L’utilisation de Qlik Data Integration donne, dès le départ, accès à un grand nombre de sources de données d’entreprise en temps réel et à grande échelle pour valoriser au maximum l’évaluation de Snowflake. Une fois l’essai achevé, le client peut opter en toute facilité pour l’achat d’une licence complète de Qlik Data Integration.

Durant cette période de test, les clients peuvent également élargir leur essai pour accéder aux données de nombreux systèmes de bases de données d’entreprise mais aussi pour automatiser le processus de création et d’actualisation de jeux de données prêts à être analysés dans Snowflake, grâce au logiciel Qlik d’automatisation de Data Warehouse.

 Salesforce a racheté Tableau ? A terme, est-il possible pour Qlik de rester indépendante ?

 C’est exact, Salesforce a racheté Tableau, au moment même où Google faisait l’acquisition de Looker. Mike Capone, notre PDG, s’était alors exprimé sur ces deux rachats consécutifs et sur la place de Qlik au sein de l’écosystème BI.

L’acquisition d’Attunity et le lancement de Data Catalyst en 2019 nous ont permis de mettre sur le marché de l’analytique la seule plateforme d’analyse et de gestion des données de bout en bout. Désormais, Qlik est la plus grande plateforme d’analyse indépendante, et c’est un important différenciateur pour nos clients et nos prospects, pour deux raisons.

Premièrement, les fournisseurs de cloud computing natifs admettent le besoin d’une solution on-premise, ce qui représente une excellente nouvelle pour Qlik, car nous disposons d’un solide portefeuille clients qui nous utilisent à la fois dans le cloud et sur site. Nous avons toujours défendu l’idée qu’il faut être en mesure d’accéder et d’analyser les données où qu’elles se trouvent, c’est l’essence même de notre stratégie multi-cloud.

Deuxième et plus important encore, les clients sont à la recherche d’une solution multi-cloud offrant choix et flexibilité, afin d’avoir un meilleur accès à leurs données. Pourtant, malgré ce qui est déclaré publiquement, les acquisitions de Salesforce et de Google vont à l’encontre des souhaits des clients et démontrent que les fournisseurs de cloud-first ont l’intention de verrouiller toutes les données dans leur cloud. Les clients et les prospects qui cherchent à déplacer, intégrer, gérer et analyser leurs données sur plusieurs cloud, dont leurs propres datacenters, savent qu’ils peuvent s’adresser à nous.