L’Arcom vient de publier son Référentiel 2024 des usages numériques. Et le rapport confirme que les Français sont bien plus high tech qu’on ne le croit. Largement connectés en très haut débit, ils sont également de plus en plus adeptes de contenus numériques selon l’Arcom.
Le nouveau référentiel 2024 des usages numériques publié par Arcep-Arcom trace le portrait d’un français bien équipé et connecté, avec des usages variés et en évolution, de plus en plus conscient de l’impact environnemental du numérique même s’il n’a pas encore répercuté sa prise de conscience sur ses habitudes d’achat et de consommation.
En France, 9 personnes sur 10 utilisent Internet. D’ailleurs 75% des abonnements à Internet sont des abonnements à très haut débit. Cela représente 24,2 millions d’abonnements Internet très haut débit (dont 21,4 millions pour la fibre) sur les 32,3 millions d’abonnements enregistrés dans l’hexagone. L’ADSL n’est plus utilisé que par 8 millions de foyers.
Des français bien équipés et grands consommateurs de contenus
Évidemment, quand on parle de très haut débit, on pense aussi désormais à la 5G. Le déploiement du nombre de sites 5G ouverts commercialement en France métropolitaine se poursuit, pour atteindre 49 600 sites au 31 décembre 2023, soit +24 % en un an. Ainsi, parmi les 83 millions de cartes SIM en service, 14 millions sont aujourd’hui actifs sur des réseaux 5G. Dit autrement, cette fois c’est sûr la 5G a véritablement décollé en France.
Côté équipement, 90% des foyers sont équipés d’un téléviseur (contre 91,7% en 2020) et 89,1% d’un smartphone (contre 82,5% en 2020). L’ordinateur reste très présent avec 86,9% des foyers équipés (contre 85,9% en 2020).
Pas étonnant dès lors de constater que le smartphone reste l’équipement privilégié pour se connecter à Internet avec 76% des français l’utilisant au moins une fois par jour à ces fins (contre 58% pour les ordinateurs).
Il est d’ailleurs intéressant de constater une certaine évolution des usages. Le e-commerce ne progresse plus (il est même en très léger recul), la diversité des moyens de communication est de plus en plus maîtrisée par toutes les classes de population et de nouveaux usages s’imposent comme la lecture de la presse numérique et l’intelligence artificielle qui entre dans le quotidien de tous.
Logique, dès lors, que le trafic de données ne cesse d’augmenter (+21% en un an). Un chiffre surprenant au passage : 54% du trafic Internet français provient de 5 acteurs : Netflix, Google, Amazon, Meta (Facebook/Instagram/WhatsApp) et Akamai ! Des chiffres qui sont à mettre en parallèle d’une diversification des modes d’accès aux contenus audiovisuels. Ainsi, 8,9 millions de français disposent d’un abonnement de Vidéo à la Demande et 87% des internautes de plus de 15 ans ont consommé au moins un contenu culturel ou sportif sur Internet (dommage que l’Arcom n’ait pas dissocié les contenus « culturels » autre que films et séries des contenus « sportifs »).
De l’urgence d’un numérique plus responsable
Alors forcément, cet usage intensif remet en point de mire le numérique responsable et l’impact des technologies sur l’urgence climatique. La croissance des usages se traduit par une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation énergétique des réseaux :
1/ La croissance des émissions de gaz à effet de serre de nos opérateurs est repartie à la hausse depuis deux ans après une baisse notable en 2020-2021. Elle représente 382 000 Tonnes d’équivalent CO2 par an !
2/ La consommation d’énergie des réseaux fixes et mobiles croit de 7% par an et atteint désormais les 4,1 TWh annuels !
3/ La consommation électrique des Box et décodeurs TV représente 3,3 TWh ! C’est trois fois plus que ce que consomme le réseau fixe qui les alimente en contenus !
Un espoir ? Les Français se prétendent sensibles au sujet. Huit internautes sur 10 accomplissent au moins une action qu’ils jugent utile à la réduction de leur empreinte carbone : pour la plupart il s’agit surtout d’accroître la durée de vie de leurs équipements et de limiter le nombre d’équipemets.