Enième rebondissement dans la refondation d’Atos. Le groupe renonce à son projet d’augmentation de capital et appelle à l’aide pour refinancer sa dette en demandant la désignation d’un mandataire ad hoc.

Rien ne va plus pour Atos. Le groupe va mal depuis bien longtemps. La seconde ESN française, qui fait partie du Top 10 mondial avec plus de 110 000 collaborateurs dans 73 pays, est née en 1997 de la fusion d’Axime et Sligos puis de l’incorporation d’Origin (en 2000) et de Bull (en 2014).

Criblé de dettes, le groupe élabore depuis deux ans différentes stratégies pour rebondir. L’annonce d’un split façon IBM/Kyndryl pour séparer les activités d’infogérance (sous le nom Tech Foundations) du reste du groupe (sous le nom Eviden) n’aura en réalité qu’accélérer la chute d’Atos.

Pour essayer de rebondir avec un flux d’argent « frais », Atos – qui a accumulé 5 milliards d’euros de dettre brute – envisageait depuis l’été dernier une augmentation de capital. Un projet qui a officiellement été abandonné en début de semaine : « les conditions de réalisation du projet d’augmentation de capital avec droits préférentiels de souscription de 720 millions d’euros ne sont plus réunies et l’engagement de garantie accordé par BNP Paribas et J.P. Morgan n’est plus en vigueur » explique la direction du groupe.

Le groupe affirme cependant poursuivre ses négociations notamment avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et son fonds EPEI (qui veut récupérer Tech Foundations), avec Airbus (qui lorgne sur Eviden notamment en raison des activités cybersécurité) et avec Onepoint (qui a des vues sur l’activité Conseils).

Pour l’aider à négocier avec les banques et avec les détenteurs de sa dette obligataire, Atos a annoncé ce Lundi avoir sollicité « la désignation d’un mandataire ad hoc », une étape qui sonne comme la dernière chance avec une mise en sauvegarde financière si aucun accord ne peut être trouvé pour le refinancement de sa dette. « Le mandataire ad hoc est un tiers indépendant qui aurait notamment pour mission d’assister la Société dans ses échanges, en vue de converger vers une solution financière adéquate dans les meilleurs délais, dans l’intérêt de la Société » explique Atos dans un communiqué officiel.

Bien évidemment l’information a été très mal reçue par les marchés financiers et le titre Atos a plongé de près de 28% ce Lundi 5 février 2023.

 

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