On attendait une annonce autour de la souveraineté numérique… On a bien eu droit à une annonce, mais elle porte sur l’avenir de l’infogérance chez Atos…

Il y a quelques semaines, la rumeur faisait d’Atos le partenaire d’AWS dans la course des hyperscalers américains vers une réponse aux contraintes SecNumCloud et Cloud de Confiance de la France. Il y avait Thales avec Google Cloud (joint venture S3NS), il y avait Orange et Capgemini avec Microsoft (joint venture Bleu Cloud), il y aurait Atps et AWS…

Nombre d’observateurs s’attendaient à une officialisation à l’occasion de la conférence AWS Re:Invent 2022. Il n’en a rien été… La rumeur reste une rumeur, voire une simple spéculation…

Pourtant, on a bien eu droit à une annonce conjointe entre ATOS et AWS. De partenariat, il est bien question mais pas de souveraineté. Certes Amazon a bien lancé son « Digital Sovereingty Pledge » à l’occasion de son Re:Invent, mais ce dernier ne répond pas à la définition française de cloud de confiance. C’est bien davantage une opération marketing pour contrer les annonces similaires de Microsoft et Google en la matière et ne pas paraître totalement inactif sur le sujet (ce qu’AWS n’a d’ailleurs jamais été mais sans tapage médiatique).

L’accord Atos / AWS dévoilé hier est des plus classiques. Il rappelle en l’occurrence beaucoup les récents accords signés entre Kyndryl et certains hyperscalers.
Pour faire court, Atos va désormais proposer de façon préférentielle à ses clients les services cloud d’AWS dans leur modernisation vers le cloud. Parallèlement, AWS nomme Atos partenaire stratégique pour l’externalisation informatique et la transformation des datacenters.

« Dans le cadre de cet accord, Atos consultera de manière proactive plus de 800 clients de services d’infrastructures managées à travers le monde afin de proposer un nouveau portefeuille de services managés de cloud hybride, avec la possibilité de déplacer certains flux d’activité vers AWS » explique l’ESN française dans un communiqué.

Pour rappel, Atos – qui est chahuté en bourse depuis bientôt deux ans – envisage de se scinder en deux, comme IBM l’a fait il y a un an avec d’un côté une centrée sur l’activité infogérance malmenée par les offres clouds (telles que les offres Hosted Private Cloud) et de l’autre une activité « Conseil, Data & Cybersécurité » qui devrait être cotée en Bourse.

À l’inverse de Kyndryl qui a attendu d’être séparée d’IBM pour signer des partenariats avec les hyperscalers, Atos a choisi de prendre les devants et de signer dès à présent avec AWS pour en faire le cloud qui permettra à ses clients d’infogérance qui le souhaitent de progressivement se moderniser vers le cloud.

Pour Nourdine Bihmane, co-dirigeant d’Atos « Tech foundations » estime ainsi que « ce partenariat représente une nouvelle étape significative de la transformation d’Atos

 

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