Si les écrans géants se multiplient, les sources vidéos UHD restent encore rares. La « consumérisation » bat son plein aussi dans ce secteur.

Les annonces phares du premiers salon de l’année, le CES de Las Vegas, ont concerné les grands écrans TV chez Samsung et LG. Leur diagonale de 150 pouces (2,66 m environ) qui correspond à une définition de 5120 x 2160 pixels peut paraître loin des préoccupations des informaticiens.

09 LGMais ces nouveautés qui servent surtout à marquer les esprits et à démocratiser les écrans grands formats sont devenues des vrais postes de consultation Internet. Depuis les années 60, les américains fantasment sur les grands écrans ( ci-dessous un photos des TV de General Electric).

widescreen1000On retiendra que  le système utilisé par LG pour piloter ses derniers téléviseurs est Web OS, le système d’exploitation extrapolé de linux, présenté au CES 2009 chez Palm sur ses mobiles Pre puis passés chez HP pour animer tablettes et téléphones, des projets enterrés depuis. Dans quelques années, les versions simplifiées de ces grands écrans faciliteront la gestion de différentes sources vidéos dans les plates-formes des grands centres d’administration.

Plus grand, plus facile, plus cher

On l’oublie souvent mais que ce soit pour la simulation, la CAO ou la surveillance vidéo, plus la définition de l’écran est grande et sa résolution élevée (le nombre de pixels par centimètres carrés), mieux c’est. Mais la fréquence de rafraîchissement des images importe aussi, car elle détermine la reproduction plus fidèle des mouvements. C’est important pour les jeux et le contrôle par vidéo. La vidéo est de plus en plus utilisée du fait des faibles coûts des caméras numériques qui favorise aussi la démocratisation des systèmes de vidéoconférence. La vidéo ne fait que croître dans l’industrie qu’il s’agisse d’enregistrement des réunions, des suivis de chaines de fabrications ou simplement pour la sécurité périmétrique. Cisco propose d’ailleurs depuis peu, de venir découvrir comment la vidéo transforme les métiers (banque, e-commerce, industrie) .minority-report-2

Ces nouvelles vidéos numériques sont celles qui de plus en plus justifient le stockage de haute densité. Les écrans UHD de Cisco sont malheureusement encore très chers.

Le format standard reste le full HD

Pour « l’affichage informatique », pour l’instant, la meilleure résolution, du moins la plus courante et la plus abordable, reste le full HD pour les pc (1680x 1096pixels) On retrouve sur ceux-ci,en fait, deux formats courants sur les TV, le 1 920 x 1 080 (16/9e) ou le 1 920 x 1 200 (16/10e). Le Full HD est devenu la définition la plus en vogue sur les écrans de 17 pouces qui progressent sur les postes de travail fixes. Sur PC portable, aussi, la référence est aussi le full HD, quelle que soit la taille de l’écran ;

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Au risque de décevoir les amateurs de sensations forte du CES, il faut d’ailleurs rappeler que sans une source vidéo capable de « remplir » l’écran, tous ces écrans très hautes définitions ne servent à rien, à moins d’afficher plusieurs sources en parallèles, ce qui se pratique souvent dans les bureaux des traders ou dans les centres de surveillances de la police, des aéroports, gares et autres services d’administrations à distance.

L’évolution pour les postes de travail est inévitable. Michael Dell lui même, lors du denier DellWorld annonçait la couleur : « Le moindre Smartphone dispose d’une caméra de 8 millions de pixels et sur un écran classique on ne peut afficher plus de 2 million dans le meilleurs des cas ; il faut que cela change ». Les écrans 17 pouces offrent Full HD (1 920 x 1 080) et affichent 2 073 600 pixels sur une diagonale d’environ 32 pouces. On les trouve couramment aux alentours de 200 à 350 euros.

 C’est Apple comme d’habitude qui a remis en cause l’existant avec ses écrans « Retina »sur ce portable et iPad. ils proposent déjà plus de 5,2 millions de pixels sur une diagonale de 15 pouces pour une définition de 2 880 par 1 800 pixels. Cela permet d’ailleurs de souligner la nuance entre définition d’un écran par exemple Full HD (1 920 x 1 080) et la résolution d’un écran c’est-à-dire le nombre de pixels affichés par centimètres carrés. Faut il encore que les logiciels s’adaptent à ces nouveaux formats. C’est le cas au moins avec la suite Creative d’Adobe mais la plupart des logiciels sont en train d’évoluer pour être compatibles avec les dernières normes comme le son des logiciels comme Catia de Dassault systèmes.

Les écrans concaves favorisent l’immersion

Les grands écrans concaves au format 21/9 du CES 2014 avec leur faible courbe rendent apparemment l’écran plus confortable pour le spectateur. La résolution d’un écran exprimant aussi la surface d’un seul pixel plan, la courbure influe sur la qualité perçue de l’image, selon la distance à laquelle on l’observe.

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L’oeil se trouve à distance rapprochée des quatre coins de l’écran ce qui donne une sensation de profondeur à l’image et un réel volume aux objets affichés. Cela permet de mieux s’immerger dans l’écran quand on regarde une vidéo par exemple. Autre évolution, au CES 2014 Samsung a présenté un téléviseur à écran souple LED de 85 pouces dont l’intérêt est de se courber pour optimiser la qualité selon la distance à laquelle on regarde l’écran. Son concurrent sud coréen, LG Electronics a aussi montré son propre téléviseur à écran souple de 77 pouces en technologie OLED, d’une luminosité exceptionnelle.

Sans débit suffisant, pas d’image complète

Le peu de signaux hauts TV est d’ailleurs la principale raison du peu de succès actuel des très grands écrans. Bien que cela fasse déjà plus de 5 ans que l’on assiste à une débauche d’écrans géants au CES sans en voir la couleur en Europe si ce n’est dans des shows exceptionnels. Jusque là on parlait surtout de la « 4K» (3840×2160 pixels) comme la référence absolue pour les écrans surtout pour le jeux et la vidéo. Heureusement, les lecteurs Blu-ray existent ; Ils sont encore les seuls à permettre des films au débit de 24 images/s (le DVD classique est lui en 25 images/s) en full HD soit seulement le quart des performances des écrans 4K. On attend la normalisation de compression H265 qui permettra au Blu-ray de stocker une image 4K.,Cela permettrait d’obtenir la Ultra HD (3840 x 2160 pixels, soit 4 fois la définition de la HD) avec un débit numérique identique à celui utilisé par la HD.

Dans le domaine de l’imagerie médicale, on attend avec impatience, la multiplication des écrans et services en 4K. Car pour l’instant les modèles fournis par les fabricants de système d’imagerie (General Electric, Siemens Medical) coûtent encore une fortune et la démocratisation du 4K est loin d’être une réalité mais, là encore, tout dépendra de l’avenir de la vidéo à la demande. Un secteur où les opérateurs d’Internet et Canal + s’activent de peur de voir leurs domination remise en cause par les grands fournisseurs américains.

La ministre Pellerin à Las Vegas

L’importance du contenu est redevenue d’actualité car la ministre de l’économie numérique Fleur Pellerin, présente cette semaine au CES, a précisé que rien ne s’opposait à l’arrivée de Netflix, le diffuseur de vidéo à la demande à moindre coût sur Internet « mais qu’il devrait respecter les loi sur la propriété intellectuelle européenne ». Pour l’exploitation de la 4K ce ne serait pas un luxe. Par téléchargement Netflix peut Fleur-Pellerin-01proposer en streaming des vidéos haute définition. Il reste à savoir quels partenaires internet. En attendant aux USA, Samsung a lui aussi évoqué le service de vidéo en ligne d’Amazon et des groupes de télévision comme Comcast et Direct TV qui pourrait « remplir » leur TV. A propos de la 4K, on a aussi beaucoup parlé avec les nouveaux outils de PAO et le montage vidéo, un dernier facteur déterminant dans le choix des écrans. Il s’agit de la précision des couleurs. Selon les électroniciens, la fidélité de la couleur dépend à la fois du traitement du signal (amplification, corrections colorimétriques) mais aussi de la nature des composant de l’écran, les luminophores, dont les spectres d’émission lumineuse ou d’absorption des faisceaux électroniques, ou fréquences d’excitation pour les écrans LCD ou à plasma) est déterminante.

Bref, A quoi bon des écrans de très haute définition si l’on ne peut pas en profiter ?

Le rêve permanent de reproduire la réalité n’est pas prêt de s’évanouir.