Pas de doute, Intel a retrouvé dynamisme et innovation. Après la présentation prometteuse des déclinaisons « Desktop » de la 12ème génération de ses processeurs « Intel Core i », le fondeur a levé le voile sur les déclinaisons mobiles. De quoi reprendre le flambeau et laver l’affront du Apple M1.

En lançant ses processeurs M1 l’an dernier, puis les déclinaisons M1 Pro et M1 Max, Apple avait littéralement giflé la concurrence. Un vrai camouflet pour Qualcomm, AMD et Intel.
Mais depuis l’arrivée de Pat Gelsinger aux commandes d’Intel, le fondeur américain affiche un nouveau visage beaucoup plus dynamique et volontaire (pour ne pas dire agressif).

Même si pour Intel, le saut technologique est plutôt prévu pour 2024 et la génération « Intel 20A », l’arrivée des processeurs « Alder Lake » en 2022 marque déjà un bond important. D’abord parce que ces processeurs inaugurent une nouvelle conception « Hybride » mêlant des cœurs performances et des cœurs économes. Ensuite parce qu’ils multiplient les « cœurs » tout en adoptant des technologies accélératrices comme la mémoire DDR5. Enfin, parce que leur accélération graphique a désormais des prétentions ludiques et non plus uniquement multimédias.

En octobre dernier, Intel avait levé le voile sur ses processeurs pour ordinateurs de bureaux et machines de gaming de 12ème génération : les Intel Core i « K » Alder Lake.
Lors du CES 2022, Intel a cette fois dévoilé les versions mobiles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces nouveaux processeurs soufflent un vent de renouveau et de performance sur les notebooks PC.

Les performances ici annoncées ont été mesurées par Intel. Il faut donc les prendre avec des pincettes et ces benchmarks devront être vérifiés sur des machines réelles par des laboratoires indépendants. Néanmoins, elles montrent que non seulement Intel a rattrapé son retard sur le M1 d’Apple mais reprend même l’avantage (tout du moins en attendant qu’Apple dévoile son M2).

Les processeurs mobiles sont déclinés en plusieurs éditions.
La série « H » s’adresse aux portables de gaming et aux stations graphiques nomades avec des versions « Core i9 » offrant jusqu’à 14 cœurs et 20 threads (6 cœurs Performances multithreads, 8 cœurs Economes). Elle est aussi déclinée en « Core i7 » (10 ou 14 cœurs) et core i5 (8 ou 12 cœurs).
La nouvelle série « P » vise à animer une nouvelle génération de notebooks fins et légers mais très performants. Avec une consommation de 28W, cette nouvelle famille est déclinée en Core i7, i5 et i3. Les versions « i7 » proposent 14 cœurs (6 cœurs P, 8 cœurs E) et un GPU embarquant 96 unités de calcul. Les versions « i5 » proposent 12 cœurs (4P, 8E) et un GPU 80EU. Les versions « i3 » proposent 10 cœurs (2P et 8E) avec un GPU 64 EU.
– Enfin, les séries « U » se destine aux machines les plus nomades et les plus autonomes avec une consommation de 9 ou 15W selon les modèles. Les « Core i7 U » comportent 10 cœurs (2P, 8E) pour 12 threads avec un GPU 96EU. Les « Core i5 U » comportent 10 cœurs (2P, 8E) pour 12 threads avec un GPU 80 EU. Les « Core i3 U » comportent 6 cœurs (2P, 4E) pour 8 threads et un GPU 64EU.

De façon moins technique, on retiendra que l’utilisation d’une architecture hybride permet à Intel de proposer beaucoup plus de cœurs sur ses nouveaux processeurs mobiles. Autre élément très intéressant, les Core i3 utilisés sur les ordinateurs d’entrée de gamme semblent, dans cette douzième génération, sans commune mesure avec les éditions précédentes. On peut donc enfin raisonnablement espérer voir des PC d’entrée de gamme avec un comportement beaucoup moins poussif qu’aujourd’hui. En tout cas sous Windows 11. Car, rappelons-le, la principale évolution de Windows 11, bien plus que la refonte graphique, se situe justement dans sa conception optimisée pour les architectures « BIG.little » (combinant des cœurs performance et des cœurs économes).

Voilà qui devrait relancer la concurrence Apple / PC, mais aussi soulever un vrai problème à Qualcomm. Le fondeur va devoir mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard sur Apple mais aussi proposer des alternatives attractives à Intel s’il veut toujours imposer l’architecture ARM dans l’univers Windows. Qu’on le veuille ou non, 2022 s’annonce déjà comme une année où l’on va beaucoup parler de CPU et de GPU…