Quel que soit leur niveau de maturité sur le sujet, il n’existe plus une entreprise aujourd’hui qui ne se pose pas la question de sa transformation. Pour cela, elles sont de plus en plus nombreuses à miser sur le devops et le cloud hybride sans toujours comprendre les enjeux qui se cachent derrière. Ce sont deux sujets indépendants, mais sur le terrain, ils se rejoignent souvent. Stratégiques pour la DSI, ils le sont également pour l’entreprise qui engage sa capacité à innover en cas d’échec d’un projet. Au final, ils partagent aussi les mêmes problématiques et les mêmes douleurs initiales alors que leurs bénéfices peuvent être inestimables.

Automatisation et orchestration : des mots barbares pour parler d’agilité

Le DevOps, c’est-à-dire le rapprochement des équipes de développement informatique avec les équipes opérationnelles dans le but d’accompagner en temps réel les innovations métier, nécessite l’adoption de méthodes de développement agiles, et donc une augmentation de rythme de versions. Pouvoir créer et détruire des environnements de test à la demande en quelques minutes, n’est alors plus un atout mais une nécessité. De la même manière, il est impossible aujourd’hui de refuser à un employé la flexibilité d’un Cloud public sous prétexte de sécurité alors qu’il peut choisir de recourir au Shadow IT, faisant courir un risque encore plus grand à l’entreprise.

C’est là tout l’intérêt de l’automatisation et de l’orchestration.

Les bénéfices étant plutôt évidents, il serait naïf de penser que les directions informatiques, toujours en quête d’optimisation, sont passées à côté. En réalité, les méthodes agiles cloisonnées à la technologie sont inutiles. Le succès d’un projet DevOps ou Cloud Hybride repose aussi sur l’agilité des processus, et surtout des équipes.

Détruire les cloisons culturelles en créant l’adhésion autour de succès communs

Le DevOps n’est ni un outil, ni un produit mais un ensemble de principes. L’unification de l’informatique avec les opérations au sein d’une seule équipe est une brillante idée, mais cela ne change pas le fait qu’ils ont des processus, des exigences et des objectifs différents. À sa façon, le Cloud hybride est également un ensemble de principes, qui implique de relier un environnement fermé et sécurisé sur lequel on dispose d’un contrôle total – le cloud privé – avec un environnement le plus souvent géré par un tiers dont le maître mot est flexibilité – le cloud public.

Dans les deux cas, ce sont avant tout des visions du monde qui s’affrontent plus que des technologies.

Le premier pas pour rapprocher ces deux univers est d’identifier les individus les plus à même de porter le changement et le promouvoir auprès des équipes. L’autre élément essentiel est de rassembler tout le monde autour de succès communs. Un projet de DevOps se construit sur plusieurs années, tout comme la migration de données vers différents Cloud. C’est donc une succession de défis, de pauses et de retours en arrière qui peuvent être lassants.

En se focalisant sur des petits projets d’automatisation et d’orchestration, rapides à mettre en œuvre, il est plus simple de percevoir leur valeur ajoutée. C’est de la visibilité positive. Pour cela, trois ou cinq services clés – ressources humaines, marketing, finance – dont les niveaux de complexité sont variés, suffisent pour supprimer les freins psychologiques et créer l’adhésion des différentes équipes.

Aujourd’hui, le travail de la direction informatique est de fournir des services qui répondent aux besoins de ses clients, les divisions métier. Même en dehors de tout projet de transformation informatique, les entreprises doivent composer avec ce nouveau paradigme pour ne pas se laisser distancer par la concurrence. Quant à celles qui veulent prendre une longueur d’avance en faisant le choix de l’agilité, elles y gagneront la capacité à se projeter dans la construction de services innovants.

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Fabien Swiergiel est Responsable du pôle Datacenter Automation chez SCC France