Pour rendre toute son efficacité, le big data doit être pensé comme un projet et dans le cadre d’objectifs définis avec précision

Le big data fait partie de ces nouvelles expressions qui font désormais partie du quotidien des entreprises soucieuses d’améliorer ce que, dans son 4e rapport sur le sujet (Pour télécharger le rapport),  le cabinet Sogeti appelle « l’art des possibles » en référence à la célèbre formule de Bismarck qui souhaitait donner une définition à la politique.

Charlie Beck, responsable de la police de la ville de Los Angeles, est clair sur le but poursuivi : les caisses sont vides et il n’est  plus possible d’embaucher de nouvelles forces de police. Un discours que l’on ne comprend pas toujours en France sur le rapport  entre les moyens et les performances, la quantité des premiers ayant un rapport direct avec les secondes. Il faut donc être créatif. C’est ce qui a poussé la LAPD à utilisé un nouvel algorithme prédictif, une solution de big data pour lutter contre la criminalité. Résultat, le taux de criminalité a baissé de 13 %.

La solution a été développée par des spécialistes de différentes disciplines : mathématiques, anthropologie et criminologie. Elle est censée par exemple prédire ce qui peut se passer après un tremblement de terre et d’appliquer des principes simples de manière extrêmement fine. Comme l’on sait, le criminel revient souvent sur le lieu de son méfait. Sur la base de cette assertion, le plus souvent vérifiée, le logiciel peut, en fonction de différents paramètres, appliquer des taux de probabilités de retour à différents endroits. C’est par ce cas concret que le cabinet Sogeti introduit son 4e rapport sur le big data.

Pour préciser les idées, le big data, que le McKinsey Global Institute caractérisait comme « la prochaine frontière de l’innovation, de la compétition et de la productivité », n’est pas nouveau d’autant plus qu’il ne correspond pas à une définition précise. Il s’inscrit dans une démarche que l’on connaît depuis longtemps et qui a pris tour à tour plusieurs appellations, entre autres : aide à la décision, business intelligence, data warehouse, data and text mining…

Ce qui est nouveau, c’est la capacité des ordinateurs et des logiciels à traiter des volumes d’information considérables reposant sur des données structurées et non structurées et dans un délai compatible avec les nécessités. Et ces dernières – textes, images, audio, vidéo – représentent désormais plus de 80 % du volume. Pour fixer les idées, on estime le volume des données disponibles dans l’univers numérique à 35 zetta-octets ce qui équivaut à un pile de DVD allant de la terre à Mars. Sans outils adéquats pour traiter ces données, les entreprises ne peuvent qu’être ensevelies (Lire notre article) et ne tirer aucune information utile d’aide à la décision. Et le big data peut être appliqué à des problèmes opérationnels quotidiens – il faut alors que les applications fonctionnent en quais temps réels – ou à des stratégies d’entreprise long terme et ce dans de très nombreuses secteurs d’activités.

Ce 4e rapport est l’aboutissement d’un programme de recherche sur le Big Data, commencé en juin 2012. Après avoir clarifié le concept, approfondi la dimension sociale puis traité des enjeux de confidentialité des données, le cabinet Sogeti s’est attaché à étudier les modalités pratiques d’un projet Big Data dans l’entreprise : création du modèle économique, renforcement des compétences techniques, déploiement de nouvelles technologies au sein de l’organisation. Cet art du possible est structuré en dix questions concrètes, permettant d’organiser un projet pour tirer parti du potentiel du Big Data pour l’entreprise.

Le big data n’est pas un outil ni une technologie, il doit être considéré comme un projet. Dans cette perspective, les experts de Sogeti ont identifié dix questions (voir encadré ci-dessous) dont les réponses permettent de poser les bases d’un projet d’envergure.  « Même les organisations qui n’avaient pas pu jusqu’ici traiter un grand nombre de données peuvent trouver des moyens pour en tirer bénéfice. C’est par exemple le cas d’un bracelet digital qui a été développé et intégré à l’équipement du sportif créant un potentiel nouveau de service », explique Menno van Doorn, directeur du VINT (Vision – Inspiration -Navigation – Trends), le laboratoire du cabinet Sogeti créé en 1994.

Les 10 questions pour valoriser les données1) Pourquoi le Big Data Intelligence ?
2) Quels types d’information peut-on en attendre ?
3) Comment ces informations peuvent-elles m’aider ?
4) Quelles sont les compétences requises ?
5) Comment les pionniers du Big Data organisent-ils les données ?
6) Comment rapprocher des données structurées et non-structurées ?
7) Quelles sont les nouvelles technologies à intégrer ?
8) Quelles sont les tendances émergentes à anticiper ?
9) Quels sont les impacts à prévoir au sein de l’organisation ?
10) Quel est son impact sur le travail au quotidien ?

Les 4 rapports sur le big data publié par Sogeti

Etude 1 – Clarification du concept Big Data
Ce rapport (juin 2012) définit le terme « Big Data » et présente leurs différences par rapport aux autres classifications de données.
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Etude 2 – « Big Social »
Le deuxième rapport (novembre 2012) s’interroge sur la façon dont les organisations doivent anticiper les comportements dans l’écosystème ?
Pour télécharger le rapport

Etude 3 – Big Data & protection de la vie privée
Le troisième rapport (mars 2013) guide les organisations sur les règles de base concernant la protection des données privées.
Pour télécharger le rapport

Etude 4 – Votre potentiel Big Data : l’art du possible
Le quatrième et dernier rapport (publié aujourd’hui) se focalise sur les implications opérationnelles du « Big Data » dans l’entreprise.
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