Le 21e siècle sera le siècle de la data. Sans doute et elles explosent de tous côtés. La société SpaceCurve propose une nouvelle approche permettant de traiter en temps réel des volumes considérables de données spatiales.

Nous vivons dans un espace physique à trois dimensions. A force de naviguer dans l’Internet, on avait un peu fini par l’oublier. Pour traiter et analyser les données spatiales, les outils doivent manipuler des objets tels que des lignes, des vecteurs, des polygones et supporter diverses formes géométriques. Par ailleurs, ils doivent ensuite appliquer des opérations géodésiques pour tenir compte de la courbure de la Terre.

SpaceCurve 2Les bases de données de données spatiales traditionnelles (Oracle Spatial, POstGIS, Big Table utilisée notamment pour Google Maps…) ou de type big data (Hadoop…), et a fortiori les bases relationnelles, ne peut peuvent digérer, traiter et analyser en temps de très grands volumes de données produites par des sources diverses, notamment par des capteurs qui vont être installés partout. SpaceCurve indique qu’Hadoop et MapReduce sont très peu performants pour indexer et analyser en temps réel les données spatiales. Sachant que les attributs de lieu et de temps ne sont pas secondaires mais bien essentielles et apportent une vraie valeur ajoutée. Gartner estime que 80 % des données comportent des composantes spatiales. Et selon BloombergNew, il devrait y avoir quelque 2 800 milliards de tels capteurs à horizon 2019 contre 65 millions aujourd’hui.

Ces limitations entravent le déploiement de nouvelles applications et services de type big data fondées sur des de très grands volumes de données spatiales. C’est à partir de cette constatation que la société SpaceCurve s’est lancé dans le développement d’une base de données répondant spécifiquement à ce problème et capable de supporter des applications temps réel.

La plateforme développée entièrement par SpaceCurve présente 5 grandes caractéristiques :
– Capacité à indexer des volumes de données spatiales de l’ordre du Po et au-delà ;
– Traitement complexe de données spatiales incluant des opérations géodésiques[1] ;
– Parallélisation massive dans le traitement des données spatiales ;
– Linéarisation des applications sur des clusters composés de milliers de serveurs de type commodités et dans le cadre d’architecture Share-nothing ;
– Support des standards ouverts et interopérabilité.

SpaceCurve 1

Cette plate-forme comprend un moteur géométrique permettant de traiter en temps réel de très gros volumes de données spatiales provenant de sources multiples. Elle supporte les grands standards tels que REST/JSON[2], ArcGIS et peut même s’appuyer sur une interface SQL pour réduire la courbe d’apprentissage.

SpaceCurve a été créée en 2009 par Andrew Rogers, notamment un ancien développeur de l’équipe Google Earth, est présidé par Dane Coyer, un ancien directeur de l’IBM Software Group et a déjà levé un peu plus de 16 millions de dollars auprès de 4 investisseurs (Reed Elsevier Ventures, Musea Ventures, Divergent Ventures et Triage Ventures).

Selon SpaceCurve, la base de données proposée utilise 5 des 10 technologies citées par le cabinet Gartner pour 2014 : Web-scale IT (cloud de grandes dimensions), machines intelligentes, Internet des objets, IT as service broker, architecture cloud/client.

Les applications de cette base de données sont nombreuses et seront développées au fur et à mesure que la technologie va se développer. Dans les télécoms, les transports et la logistique, elles permettront aux opérateurs de gérer les réseaux en temps réel de manière beaucoup plus précise et de détecter des modèles de comportement et des mouvements de millions de personnes (par exemple le trafic automobile). Evidemment, ces applications ne sont pas sans poser de problèmes liés à la protection des libertés individuelles car elles permettraient de suivre en temps réel les mouvements de chaque citoyen. Dans le domaine militaire évidemment pour superviser des flottes de drones dans le cadre d’opérations de supervision ou de guerre. Parmi les autres secteurs utilisateurs potentiels, on peut citer les gouvernements locaux et nationaux, le secteur pétrolier ou gazier pour l’extraction des puits, l’agriculture de précision et la supervision des cultures.

 

 

[1] La géodésie est la science, destinée à l’origine au tracé des cartes, qui s’est attachée à résoudre le problème des dimensions, puis de la forme de la Terre.
[2] Representational State Transfer et JavaScript Object Notation