Médiamétrie a récemment publié une étude sur les services de vidéo à la demande (SVOD). Ces résultats sont intéressants car ils montrent que la SVOD permet aux téléspectateurs d’accéder à du contenu vidéo sur la base d’un abonnement alors que la vidéo à la demande, basée sur un simple contenu n’en est qu’à ses débuts en France. Le nombre d’utilisateurs de VOD est relativement faible (15%) comparé au nombre total de vues sur une vidéo, mais plus de 80% des téléspectateurs disent vouloir poursuivre l’expérience. D’un autre côté, 9% des internautes disent vouloir souscrire à un SVOD.

Les diffuseurs sont obligés d’élargir l’offre de contenus disponibles. Peut-être sera-t-il possible un jour de regarder non seulement n’importe quel événement en direct, mais d’en profiter selon la perspective choisie : ce nouveau type d’expérience personnalisée permettrait à l’utilisateur de suivre son pilote favori ou son équipe préférée, ou de regarder la course ou le match sous un angle donné.

Aujourd’hui, les événements sont diffusés en direct en fonction de leur importance et des attentes des téléspectateurs. Le concept de flux personnalisé va au-delà de ce modèle. Il permet de transmettre n’importe quel événement live, depuis n’importe quel endroit et à tout moment, et de le diffuser sur tout type d’appareil. Il n’est pas impossible que plusieurs moments d’anthologie surviennent de manière simultanée. Le défi d’une diffusion à un large public est d’offrir toutes les images qu’il ne faut pas manquer. Grâce à la diffusion en direct nouvelle génération, il est possible de proposer des expériences individualisées via un flux de diffusion personnalisé. On peut pousser la réflexion plus loin, au-delà de la façon de présenter un événement sportif, en se demandant si ces nouveaux modes de diffusion ne permettraient pas de s’intéresser à de nouvelles disciplines, voire à tous types d’événements, quelle que soit leur importance.

Cette expérience ultra-personnalisée sera associée à des technologies comme la réalité virtuelle, grâce à laquelle le téléspectateur sera immergé au cœur de l’action, créant ainsi sa propre vision de la course.

En Formule 1 par exemple, il ne s’agira plus seulement de « monter à bord » de la Mercedes AMG Petronas de Lewis Hamilton via sa caméra embarquée, mais d’être véritablement plongé au cœur de l’action, d’avoir la sensation d’être au volant du bolide.

L’association entre les expériences en direct et la réalité virtuelle nécessite une connectivité robuste et ultra-rapide. Une connexion saccadée serait catastrophique. Demain, la réalité virtuelle sera disponible sur les terminaux mobiles, mais les connexions 4G actuelles ne permettent pas de la prendre en charge. Il faut aux opérateurs des réseaux plus avancés capables d’assurer la connectivité de haute qualité qu’exigent ces expériences immersives. Et si l’on veut proposer la réalité virtuelle au grand public, il est essentiel de comprendre les prérequis nécessaires pour que ce flux de données abondant puisse transiter par les réseaux. Il conviendra également de généraliser l’adoption d’outils de gestion intelligente du trafic, afin que les réseaux soient suffisamment intelligents, robustes et ubiquitaires pour assurer aux utilisateurs l’expérience attendue.

Enfin, ces nouvelles expériences personnalisées ne seront possibles qu’en diffusant les contenus via des technologies OTT (over-the-top). Si les diffuseurs souhaitent continuer d’optimiser l’expérience proposée aux fans avec le direct, ils doivent absolument investir dans la diffusion de contenus OTT. Mais aussi dans les canaux de distribution non traditionnels en ligne et déployer davantage de fonctionnalités, pour proposer des services personnalisés et des offres attrayantes –  comme l’expérience individualisée, l’immersion en réalité virtuelle et des visionnages ultra-personnalisés, qui seront disponibles sur un éventail plus large de contenus en direct grâce aux nouvelles technologies.

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Mehul Kapadia est Managing Director, F1 business