Le Black Friday approche à grands pas et les équipes digitales des e-commerçants sont déjà sur le qui-vive. Mais si ce rendez-vous annuel n’est à rater sous aucun prétexte – près de 790 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés en 2021 en France (GfK Market Intelligence) – il représente aussi un véritable casse-tête IT pour les marques et e-commerçants.

En effet, ce type d’événement commercial crée des pics de connexions et de transactions qui font peser une très lourde charge sur les infrastructures et les réseaux informatiques des marques. Certains sites recevraient même plus de 100 000 visiteurs par seconde. Et pour faciliter le quotidien de ces dernières, il existe de nombreuses pistes à l’image de la stratégie marketing à adopter, aux conseils pratiques pour éviter les interruptions sur le site (ou downtime), en passant par les meilleures manières de réduire sa consommation d’énergie.

1- Automatiser la disponibilité des produits avec les bons outils

Avant la ruée du Black Friday, les équipes IT sont mises à rude épreuve : réajustement des prix, mises à jour des contenus des visuels, disponibilité des stocks… Mais là où elles sont sur-sollicitées c’est au sujet de la vitrine e-commerce que représente le site afin que tout soit mis à jour en temps réel et avec une expérience utilisateur irréprochable.

En moyenne, les plus grands groupes internationaux gèrent près de 279 sites et applications web, sans compter le nombre incalculable de produits mis en avant par leurs marques. Cette gestion repose généralement sur plusieurs équipes, ressources et outils, tous cloisonnés sur différents clouds.

Dans ce contexte, l’utilisation de plateformes qui automatisent et standardisent le déploiement et les opérations de toutes leurs applications web peut permettre de faciliter la gestion du flux d’informations pour conserver une vitrine à jour à tout moment, et ce quel que soit le nombre de visiteurs connectés à votre site web. Grâce à elles, les marques doivent pouvoir déployer des nouvelles fonctionnalités en continu sans interruption du site, et ce même en cas de fort trafic comme pour le Black Friday.

2- Adapter la capacité de ses serveurs

Lors des grands pics d’activité – Black Friday, Noël, soldes… – certains e-commerçants doivent être en mesure de gérer jusqu’à 106 000 visites de sites web par seconde lors du premier week-end de cyberachat. Pour pallier à tout “crash” IT, ceux possédant leurs propres serveurs conservent une grande capacité de marge pour répondre à ces pics de trafic, allant de 60% à 80% de la capacité maximum. Mais cette stratégie est coûteuse en argent et en consommation énergétique. Cela nécessite non seulement des investissements élevés en matériel, mais aussi des ressources pour l’exploitation et la maintenance ainsi que des coûts énergétiques de plus en plus importants, et utilisés seulement sur des périodes très courtes.

De nombreuses entreprises optent donc pour une collaboration avec des fournisseurs d’hébergement afin que les ressources attribuées à leurs applications puissent évoluer en fonction des besoins et du trafic. Lorsque cette collaboration se fait par l’intermédiaire d’un fournisseur de plateforme de type PaaS, qui propose des solutions additionnelles pour faciliter le développement, la montée à l’échelle et la maintenance des applications, l’utilisation et l’exploitation peuvent être encore mieux gérées et optimisées.

3- Améliorer performance et consommation d’énergie en optimisant son code

Nous l’avons évoqué, la performance et notamment le temps de chargement des sites web et des applications sont un facteur clé de la satisfaction des internautes. Ces critères impactent même directement les taux de conversion, et in fine les ventes effectives. Des solutions particulièrement avancées permettent aujourd’hui aux développeurs d’optimiser les performances en analysant les lignes de codes qui peuvent être allégées et améliorées, pour un fonctionnement plus efficace. Des outils comme Blackfire.io par exemple permettent par exemple de monitorer les performances des sites web dès la phase de démarrage de développement du projet, ce qui permet de pouvoir corriger les problèmes en amont sans avoir à attendre que le site soit en production, c’est-à-dire, visibles aux utilisateurs.

Le second volet de cette optimisation minutieuse est tout aussi avantageux, puisqu’elle permet également d’économiser de l’énergie : plus la quantité de données transférées est importante, plus la consommation d’énergie est élevée. Ainsi, en réduisant les ressources sous-jacentes, il est possible de diminuer son empreinte carbone jusqu’à 20 fois.

4- Réconcilier réduction des coûts et impact

L’impact du numérique représente aujourd’hui 4% des émissions globales de CO2, soit autant que l’aviation civile mondiale. Dans ce contexte, les consommateurs s’intéressent de plus en plus aux entreprises pour savoir si elles investissent dans l’amélioration de leurs processus pour les rendre plus durables. Et bonne nouvelle pour les marques : œuvrer pour la réduction de son impact numérique va souvent de pair avec une réduction de la consommation, et donc des coûts.

À ce titre, certains fournisseurs mettent à disposition de leurs clients des API et des outils via lesquels la consommation de CO2 peut être suivie. Les entreprises peuvent ainsi prendre des décisions éclairées, voire même opter pour un emplacement serveur ou un fournisseur cloud différent qui utilise majoritairement des énergies renouvelables ou émettant peu d’émissions CO2, comme c’est le cas de la France par exemple où le nucléaire est majoritaire.

5- Une gestion centralisée pour plus de transparence

Pour conclure, l’utilisation d’une seule et même plateforme centrale pour consolider le développement et la gestion de ses différents sites web et applications permet d’accroître son efficacité, mais aussi d’améliorer la transparence au sein de l’entreprise. Pouvoir identifier et traiter rapidement toute problématique de performance sur une plateforme unique est  bien moins chronophage pour les équipes, notamment pour les administrateurs IT.

En bref, les marques peuvent ainsi se concentrer sur l’expérience utilisateur ou le développement de nouvelles fonctions dédiées aux opérations spéciales du Black Friday, plutôt que de perdre du temps et de l’argent sur l’infrastructure.
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Par Augustin Delaporte, VP Product chez Platform.sh

 

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