Bard n’est toujours pas accessible depuis la France et toujours pas francophone. Mais Google continue, comme promis, d’en étendre les capacités. Désormais, son IA sait, elle aussi, coder.

Comme toutes les IA du moment, Bard, l’IA conversationnelle de Google, est un effort à long terme. Parti en retard, Google essaye, semaine après semaine, de refaire son retard sur OpenAI et Microsoft mais aussi sur des alternatives comme Claude, MidJourney, etc.

Ce week-end, Google a ainsi une nouvelle fois mis à jour les modèles sous-jacents à Bard pour l’enrichir d’une capacité bien présente chez la concurrence (ChatGPT, GPT-4, Bing Chat) : la capacité à générer du code informatique.

« À partir d’aujourd’hui, Bard peut vous aider dans vos tâches de programmation et de développement de logiciels, y compris en matière de génération de code, de débogage et d’explication de code » annonce Paige Bailey, Group Product Manager, Google Research.

Dit autrement, ceux qui ont accès à Bard (l’IA de Google est toujours en accès restreint) peuvent générer du code en expliquant en langage naturel ce qu’ils veulent réaliser. Ils peuvent aussi confier un code source à Bard et lui demander de le déboguer ou de trouver pourquoi le code ne compile pas. Dans un même esprit, ils peuvent lui demander d’optimiser le code ou de suggérer des améliorations. Ils peuvent enfin confier un bout de code à Bard (comme un désassemblage d’un malware ou code inconnu) et lui demander d’expliquer ce que fait ce programme en langage compréhensible par tous.

Cette capacité à générer et expliquer du code fait ainsi de Bard (comme Bing Chat et ChatGPT) un bon outil de formation à la programmation d’autant qu’il sait convertir du code d’un langage informatique à un autre. C’est aussi un moyen de mettre rendre plus accessible certaines fonctionnalités low-code des logiciels collaboratifs. « Nous lançons ces fonctionnalités dans plus de 20 langages de programmation, dont C++, Go, Java, JavaScript, Python et Typescript. De plus, vous pouvez facilement exporter du code Python vers Google Colab (NDLR : l’outil en ligne de développement en Python de Google) – aucun copier-coller n’est nécessaire. Et Bard peut aussi vous aider à écrire des fonctions pour Google Sheets » ajoute Paige Bailey.

Bien évidemment, l’outil est encore loin d’être parfait. Comme toutes les IA du moment, il peut générer du code qui contient des erreurs ou des vulnérabilités. « Vérifiez toujours les réponses de Bard et testez et examinez soigneusement le code pour détecter les erreurs, les bogues et les vulnérabilités avant de vous y fier » avertit Paide Bailey. « Malgré ces difficultés, nous pensons que les nouvelles fonctionnalités de Bard peuvent vous aider en vous offrant de nouvelles façons d’écrire du code, de créer des cas de test ou de mettre à jour des API. Si Bard cite longuement un projet open source existant, il en indiquera la source. »

Cette dernière remarque est loin d’être innocente. Google ne s’attarde pas davantage sur le sujet. Mais plusieurs procédures juridiques sont en cours aux USA, les plaignants accusant ces IA de plagier du code et de ne pas citer leurs sources. Surtout, même lorsque ces IA s’appuient sur du code Open Source en licences permissives comme la licence MIT, elles n’encouragent pas les développeurs à joindre les fichiers des termes de la licence qui restent obligatoires.

 

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