À l’occasion de Google Cloud Next, l’hyperscaler a présenté plusieurs nouveautés teintées d’IA, de multicloud, et d’une volonté affichée de s’aligner sur les volontés souveraines de l’Europe et d’autres pays…

Google Cloud Next est la grande conférence annuelle de Google Cloud. Désormais en virtuel, elle est un temps fort dans l’année calendaire de l’hyperscaler durant lequel sont révélées les principales nouveautés pour les mois à venir.

Google Distributed Cloud ou comment Google se plie aux exigences souveraines…

Il y a quelques jours, Google Cloud annonçait un important partenariat avec Thalès afin de créer en France un « cloud de confiance » piloté, sécurisé, supervisé et opéré par une entité de droit français majoritairement détenue par Thalès mais intégralement basé sur des serveurs et des services Google Cloud. Objectif, comme pour Bleu (la joint-venture Orange et Capgemini pour offrir Microsoft Azure et Office 365 sur un cloud souverain), offrir aux administrations, OIV et OSE accès aux technologies des hyperscalers américains tout en leur permettant de conserver le contrôle et d’être immunisés contre les législations extra-territoriales comme le Cloud-Act américain.

Dans un même ordre d’idées, Google a lancé sur ce Next’21 une nouvelle solution construite sur Anthos (sa plateforme logicielle cloud privé/cloud hybride basée sur Kubernetes) et dénommée Google Distributed Cloud. Derrière ce nom se cachent pour l’instant deux produits (Distributed Cloud Edge et Distributed Cloud Hosted) et une volonté : étendre les services Google Cloud là où son cloud public n’est pas accessible. L’idée est assez similaire à celle d’AWS Outposts : offrir des services Google sur des serveurs Google managés par Google dans les datacenters des clients.


Ainsi, Google Distributed Cloud Edge vise à déplacer l’infrastructure Google Cloud et ses services au plus proche de là où la donnée est générée et traitée. L’offre s’adresse d’abord aux Telcos, premier marché ici ciblé par Google, mais pas uniquement. L’hyperscaler explique que « Google Distributed Cloud Edge est idéal pour l’exécution de traitement de données locales, les workloads à faible latence, la modernisation des environnements ‘on-prem’ ou encore déploiement de solutions privées 5G/LTE dans une variété d’industries. Par exemple, avec Google Distributed Cloud Edge, les retailers peuvent fournir des applications à un emplacement réseau Google, ce qui permet aux équipes en magasin de se concentrer sur les clients plutôt que sur l’IT. Autre exemple, les fabricants peuvent économiser du temps et de l’argent en utilisant la vidéo pour réaliser des inspections visuelles sur les lignes de fabrication des usines ».

De son côté Google Distributed Cloud Hosted cherche à concrétiser « notre vision sur la souveraineté numérique exposée l’an dernier. L’offre s’adresse aux clients des secteurs publics et privés qui ont des exigences fortes en matière de stockage de données, de sécurité et de confidentialité ». Plus concrètement, Distributed Cloud Hosted est une version packagée et formalisée de ce que Google a monté autour d’Anthos avec OVHcloud. Il s’agit de permettre à un opérateur cloud local de proposer à ses clients des services Google s’appuyant sur Anthos.

Gmail va intégrer la solution no-code AppSheet.

Google continue d’enrichir sa suite Workspace qui rappelons-le est désormais accessible à tous, même si les utilisateurs payants ont droit à des fonctionnalités supplémentaires.
L’annonce la plus importante est l’intégration de la solution no-code de Google, AppSheet, au cœur de Gmail. Une intégration qui va permettre aux utilisateurs d’interagir avec les Apps « AppSheet » directement depuis la messagerie. De quoi créer des automatisations et de nouveaux scénarios métiers intéressants.

Par ailleurs, Google rappelle que son Workspace Marketplace propose désormais plus de 5300 apps tierces qui étendent le potentiel de la suite collaborative. Et ces dernières sont désormais largement employées par les utilisateurs puisque Google a déjà comptabilisé plus de 4,8 milliards d’installation de ces apps dans le monde.

Enfin, Google annonce que ses fonctions de chiffrement côté client (qui permet aux entreprises de gérer elles-mêmes les clés de chiffrement) ont désormais été étendues à Meet. Rappelons qu’elles couvraient déjà Drive, Docs, Sheets et Slides. Autre fonction de sécurité, les libellés (qui peuvent librement être ajoutés pour associer des métadonnées à chaque fichier) peuvent être désormais utilisés par Workspace DLP pour créer des règles anti-fuites de données sensibles.

BigQuery s’accorde au multicloud

Autre annonce importante, le datawarehouse cloud de Google, BigQuery, s’ouvre encore un peu plus aux scénarios multicloud. L’an dernier, l’hyperscaler avait annoncé la preview de BigQuery Omni sur Azure. Cette année, BigQuery Omni est désormais en « General Availability » et débarque aussi sur AWS. Le service consiste à déployer le moteur de BigQuery sur d’autres clouds supportant Anthos afin de réaliser des requêtes analytiques à travers des données stockées sur différents clouds.

Google veut aussi ses Clouds thématiques

Microsoft avait initié la tendance il y a plus d’un an en lançant des offres clouds packagées pour des industries données. Google s’approprie le concept et prépare le déploiement d’un cloud packagé pour l’industrie manufacturière et nommé Cloud Intelligent Products Essentials for Manufacturers.
L’idée consiste à packager une offre de services cohérente pour rapidement concevoir des solutions clouds métiers s’appuyant sur l’IA.

Bref, Google Cloud continue d’assoir sa position de 3ème cloud public dans le monde (derrière AWS et Azure) et joue désormais la carte des exigences souveraines des états pour tenter de grappiller davantage de parts de marché. Il s’appuie pour cela sur sa couche Anthos et sur son avance en matière de cloud « éco-responsable » (avec 80% d’énergie renouvelable en 2022).