Les développeurs ne le savent que trop bien : aucun navigateur n’implémente parfaitement les spécifications du W3C et le rendu des pages varie d’un navigateur à l’autre. Mais une nouvelle initiative veut enfin remédier à cette situation.
Pendant des années, Mozilla, Microsoft, Google, Opera et Apple ont bataillé pour imposer leur navigateur, chacun implémentant de façon assez personnelle les spécifications HTML et CSS du W3C. Résultat, les développeurs passent un temps non négligeable à vérifier le rendu des pages sur chaque navigateur et à trifouiller leur code JavaScript et HTML5 pour s’assurer d’un affichage et d’une ergonomie similaire sur chaque navigateur et sur chaque environnement.
C’est en partie pour clarifier la situation et simplifier la tâche des développeurs que Microsoft a réécrit Edge en s’appuyant sur les moteurs et le code source de Chromium/Google Chrome considéré comme standard de fait.
Mais même Chrome a son interprétation des directives W3C et n’affiche pas une compatibilité à 100% avec les standards tels qu’ils sont écrits.
Dès lors, la dernière étude Mozilla révèle que seulement 49% des développeurs WEB sont satisfait du niveau de compatibilité des navigateurs WEB.
Et les développeurs ont enfin été entendus. Mieux vaut tard que jamais, mais il est assez ahurissant que l’initiative annoncée cette semaine n’ait pas été organisée plus tôt.
Google, Microsoft, Igalia et une communauté de développeurs annonce un effort commun et cross-navigateur dénommé #Compat2021 pour améliorer de façon substantielle la compatibilité des navigateurs. Google, Microsoft et Igalia s’engagent ainsi à fournir des ressources humaines et financières à la seule fin de rendre les principaux navigateurs du marché plus compatibles entre eux.
L’effort va se focaliser sur les cinq points d’incompatibilité jugés les plus chronophages et les plus handicapants par la communauté des développeurs WEB : CSS Flexbox, CSS Grid, CSS position: sticky, the CSS aspect-ratio property, et CSS transforms.
Tardive mais louable et essentielle, l’initiative est à suivre de près pour s’assurer qu’elle permettra effectivement de faire avancer les choses et que les grands acteurs du Web se conformeront à leurs promesses d’une compatibilité accrue des navigateurs entre eux et avec les standards edictés par le W3C.