IBM a lancé cette semaine ces nouveaux serveurs LinuxONE Emperor 4. Des machines à l’opposé des serveurs de commodité qui héritent de bien des technologies du dernier mainframe Z16 et prétendent aider les entreprises à répondre à leurs enjeux Green IT.

« Les datacenters sont énergivores et ils peuvent représenter une grande partie de la consommation d’énergie d’une organisation. Mais les données et la technologie peuvent aider les entreprises à transformer leur ambition en matière de développement durable en action », explique Marcel Mitran, IBM Fellow, CTO of Cloud Platform, IBM LinuxONE. « La réduction de la consommation énergétique des datacenters est un moyen tangible de réduire l’empreinte carbone. Dans ce contexte, la migration vers IBM LinuxONE est conçue pour aider les clients à atteindre leurs objectifs d’échelle et de sécurité, en plus de répondre aux objectifs de développement durable pour les entreprises numériques d’aujourd’hui. »

Le ton est donné. Le lancement de la nouvelle gamme de serveurs IBM LinuxONE Emperor 4 veut s’inscrire dans les démarches écoresponsables et Green IT des entreprises. C’est sur ce terrain qu’IBM a choisi de se positionner.

Une approche marketing qui tranche avec la « gueule » des machines présentées. Car les LinuxONE Emperor 4 sont pour le moins hyper-imposants et évoquent bien plus le dernier mainframe de la marque que des serveurs légers et économes. Et pour cause, ils héritent bien plus que le look du dernier Z16. Dans leur conception générale et leur CPU, ces nouveaux serveurs Linux doivent beaucoup à leurs ainés mainframes lancés en début d’année.

En effet la machine se présente ainsi sous la forme d’une armoire pleine comme les mainframes Z16. Et elle est animée par le dernier processeur d’IBM, le fameux Telum (16 cœurs de calculs à 5,2 GH, avec accélérateur d’inférence IA intégré) inauguré en début d’année sur le… Z16 ! Au final, un système « Emperor 4 » peut compter jusqu’à 200 cœurs et 40 To de mémoire vive RAIM (Redundant Array of Independant Memory).

Dit autrement, ces systèmes LinuxONE Emperor 4 ressemblent à s’y méprendre à de véritables mainframes repensés pour Linux et Kubernetes ou pour être encore plus précis, spécialement optimisés pour Red Hat OpenShift Container Platform. Dès lors, IBM LinuxONE Emperor 4 est nativement compatible avec le vaste portfolio d’applications certifiées RHEL et OpenShift et bénéficie du soutien de partenaires de l’écosystème d’IBM tels que Illmuio, METACO, MongoDB, NGINX, Nth Exception, Fujitsu Limited, Pennant, SQ Solution, Sysdig, Inc. et Temenos.
Selon IBM, « cette machine a été conçue pour offrir l’évolutivité nécessaire à la prise en charge de milliers d’applications dans l’empreinte d’un système unique ».

L’un des marchés évidents de ces nouveaux systèmes n’est autre que celui des Clouds Privés d’entreprise en cours de bascule sur Kubernetes. Avec en point de mire, le cloud hybride si central à l’éditeur. IBM précise d’ailleurs que « les environnements hybrides et multiclouds actuels impliquent que les clients déploient leurs applications là où cela convient le mieux à leurs besoins commerciaux. Les serveurs virtuels IBM Cloud Hyper Protect fournissent un environnement Cloud public dans lequel l’utilisateur du Cloud conserve une autorité complète sur les serveurs virtuels basés sur Linux pour les applications qui contiennent des données sensibles. Conçu sur IBM LinuxONE et exécuté sur IBM Cloud, ce service offre aux clients une autorité complète sur leurs données chiffrées, leurs applications et leurs clés de chiffrement – même IBM, en tant que fournisseur de Cloud, n’y a pas accès ».

Le choix de Tellum explique en grande partie pourquoi le marketing d’IBM insiste tant sur le côté « durable et écoresponsable » multipliant les comparaisons avec les gros serveurs x86. Selon les benchmarks d’IBM, les « LinuxOne Emperor 4 » réduisent la consommation d’énergie jusqu’à 75% et réduisent l’empreinte CO2 jusqu’à 75%.

Voilà donc un système Linux à l’inverse des courants actuels mais qui ne manquent pas d’atouts pour souffler un vent de nouveauté dans les datacenters d’entreprise. Reste à savoir si IBM l’utilisera pour animer son propre cloud public (IBM Cloud) ou conservera des approches plus classiques.

 


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